Tom Boonen: "Je suis impatient, vivement dimanche"
- Publié le 08-04-2017 à 08h39
- Mis à jour le 08-04-2017 à 22h44
C’est la der des der pour Tom Boonen qui rêve d’un cinquième pavé au vélodrome. C’est la der des der. La dernière classique flandrienne du printemps, mais aussi l’ultime épreuve de Tom Boonen qui mettra ce dimanche soir un terme à son exceptionnelle carrière. Le roi des pavés s’en va dans la Reine des classiques. Il y a quinze ans exactement, quasi jour pour jour puisque c’était le 14 avril 2002, Tom Boonen finissait troisième à Roubaix et entrait par la grande porte dans l’actualité en tenant tête, du haut de ses 21 ans, à Johan Museeuw dont il allait devenir l’équipier, l’année suivante, et le successeur par la suite.
Une décennie et demie plus tard, celui qui a été champion mondial et deux fois de Belgique, qui a gagné une douzaine de classiques dont sept monuments, plus d’une centaine de courses, donnera ses derniers coups de pédales dans la course, dont il dit qu’" elle est (sa) préférée, car elle est unique".
Cela sur les 257 kilomètres entre Compiègne et le vélodrome roubaisien, avec 29 secteurs et 55 kilomètres de mauvais pavés. Si tout le monde lui souhaite de gagner, Boonen sera opposé à bon nombre d’adversaires de valeur.
Notamment les trois hommes, Peter Sagan, Greg Van Avermaet et Oliver Naesen, qui chutèrent, dimanche dernier, sur le Vieux Quaremont dans la finale du Tour des Flandres gagné par Philippe Gilbert, le grand absent, par choix, avec Sep Vanmarcke, sur blessure. À ce jour, Paris-Roubaix n’a guère souri à Peter Sagan (6e en 2014) et à peine plus à Greg Van Avermaet (3e, il y a deux ans), toujours en quête d’un premier succès dans une grande classique.
Ce n’est pas le cas de John Degenkolb, lequel s’était imposé il y a deux ans, ou de Matthew Hayman, l’inattendu mais mérité lauréat de l’an passé.
Avec eux, Stannard, Rowe, Kristoff, Terpstra, Stybar, Démare, Van Baarle, Boasson Hagen, Greipel ou Chavanel sont, à des degrés divers, les principaux favoris. Comme Boonen, Van Avermaet et Naesen, dans la poussière qui va prévaloir sur les pavés ultra-secs de l’Enfer du Nord, d’autres compatriotes veulent tirer leur épingle du jeu: Vandenbergh, Lampaert, Keukeleire, Roelandts, Stuyven, Wynants, Backaert, Van Keirsbulck, on en oublie sans doute…
Pour devenir le seul recordman des succès dans l’épreuve et pousser définitivement dans les oubliettes de l’histoire cycliste Roger De Vlaeminck, Tornado Tom va devoir se dépouiller une fois encore. Avec les sept équipiers qui vont marcher comme un seul homme à ses côtés dans les prochaines heures, le Campinois a effectué ce vendredi un dernier galop d’essai en Enfer. Non sans risque car ses mouvements étaient épiés par une escouade de photographes et de cameramans, à moto.
"C’était plus dangereux que ce ne sera dimanche", avouait-il après avoir sprinté sur le vélodrome roubaisien où il avait devancé Iljo Keisse. "Ce n’est pourtant pas un mauvais pistier", rigolait-il. "J’ai trouvé des pavés secs et poussiéreux comme je les aime. Ça va aller vite, d’autant qu’on annonce un petit vent favorable. C’est très bien, plus ça va vite, plus ce sera dur, plus je suis content. J’ai envie d’y être, je suis impatient, vivement dimanche."