Van Genechten: "Je me surprends moi-même"
Quatre fois vainqueur en trois mois, Jonas Van Genechten a pris de l’envergure.
- Publié le 08-09-2014 à 21h10
- Mis à jour le 09-09-2014 à 07h29
Quatre fois vainqueur en trois mois, Jonas Van Genechten a pris de l’envergure. Il n’y a plus de sprinters en Belgique, affirme-t-on. Un triste constat mis surtout en exergue lors du Tour de France et sa loupe grossissante. Pourtant, à Fourmies, le sprint massif a été dominé par deux de nos jeunes compatriotes, Jonas Van Genechten et Tom Van Asbroeck.
Le Wallon de Lotto-Belisol est d’ailleurs occupé à démontrer que notre pays compte malgré tout des coureurs capables d’aller très vite. Cette saison, le compteur du coureur de Strée-Beaumont est monté à quatre succès, parmi lesquels une étape du Tour de Pologne, course du World Tour, et donc la classique nordiste.
"Je suis un sprinter mais plutôt du type puncheur", sourit le Hennuyer, vainqueur l’an dernier du Grand Prix Pino Cerami où, cette saison, seul Alessandro Petacchi l’avait devancé. "Je ne suis pas au niveau des tout meilleurs, les Kittel, Cavendish, Greipel, Kristoff ou Bouhanni, mais derrière ce Top 5, on est plusieurs à se valoir. Il suffit parfois d’un déclic pour que l’on progresse."
Ce basculement, Jonas Van Genechten pense l’avoir connu il y a un mois.
"Mon succès en Pologne m’a donné la confiance qui me manquait", poursuit le Wallon. "Désormais, je suis un peu euphorique, je prends les bons choix, au bon moment. Dimanche, j’ai fait parler mon expérience et ma force, avec un peu de décontraction. Pour prendre de la vitesse, je me suis laissé décoller un peu de la roue arrière de Marcel Sieberg qui me lançait. C’est quelque chose que je n’aurais sans doute pas fait auparavant. Néanmoins, je me surprends moi-même."
Et pourtant, dimanche, c’est la carte d’André Greipel que son équipe s’apprêtait à jouer avant que l’Allemand, très honnêtement il faut le souligner, avoue qu’il n’était pas au mieux et qu’il fallait courir pour son jeune équipier.
"Ça m’a mis un peu de pression, mais désormais, je peux en tirer profit", dit encore celui qui a débuté chez Wallonie-Bruxelles, en 2011. Dès sa première course, il s’était classé 5e à Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Un an plus tard, il passait chez Lotto-Belisol.
"La plupart du temps, je suis équipier, pour André notamment et c’est normal", dit-il. "Les occasions où on a joué ma carte se comptent sur les doigts d’une main, au Cerami, à Overijse ou à Fourmies. Je pense que je présente un bon rapport d’efficacité."
La saison n’est d’ailleurs pas terminée et Van Genechten entend poursuivre sur sa lancée.
"J’ai cette bonne forme depuis longtemps", assure-t-il, "et je marche toujours bien en fin de saison. Il y a encore de belles courses."
Car le coureur hennuyer entend bien enfoncer le clou, également pour conforter sa position afin que ses succès 2014 ne soient pas oubliés lorsque la saison prochaine débutera, d’autant qu’il arrive à maturité.
"Je passe souvent pour un jeune coureur, mais j’aurai bientôt 28 ans", explique Van Genechten, né le 16 septembre 1986. "Mes meilleures années doivent encore venir, car je suis du genre de ceux dont le corps s’est adapté un peu plus tard, et dans ma tête, je suis motivé comme à vingt ans. J’espère que l’an prochain, je pourrai disputer un grand Tour, le Giro, la Vuelta, car c’est aussi comme cela qu’on progresse. J’aurais déjà voulu courir le Tour d’Espagne cette année, mais l’équipe ne m’a pas retenu."
Ce qui lui a permis de gagner à Overijse et à Fourmies…