Tito est devenu grand !
Le meneur d’Alost, originaire de Cuba, a pris son envol et s’éclate chez les Okapis.
- Publié le 12-01-2019 à 11h21
- Mis à jour le 12-01-2019 à 23h53
Le meneur d’Alost, originaire de Cuba, a pris son envol et s’éclate chez les Okapis. Arrivé à Alost cet été, Sigfredo Casero ne pensait certainement pas vivre une saison aussi réussie. Mais pourtant, à force de travail, il a su séduire Jean-Marc Jaumin, son coach, pour déjà devenir l’un des piliers des Okapis. Rencontre avec un jeune meneur au parcours atypique et qui fait son trou en Euromillions League.
Tito, Sigfredo, Alberto… on entend de tout. C’est quoi le vrai prénom ?
"Mon prénom, c’est Sigfredo. En fait, Tito, c’est un surnom. Cela veut dire petit et c’est un surnom qu’on m’a donné quand j’étais jeune et qui est resté encore aujourd’hui."
Justement, votre jeunesse, elle s’est déroulée bien loin de la Belgique.
"Je suis né et j’ai vécu à Cuba jusqu’à mes 13 ans. Je me souviens que mon père est parti vivre en Belgique pour nous aider financièrement. Maintenant, je n’ai jamais eu de problème à Cuba. Toute ma famille habite encore là-bas et j’essaye d’aller les voir de temps en temps, comme cet hiver par exemple, pour les fêtes."
Comment vous vous êtes finalement retrouvé en Belgique ?
"En fait, mon père est arrivé en Belgique en 1998. Il était basketteur à Cuba et a joué en équipe nationale pendant des années. Puis, il a rencontré Guy Crevecœur, le père de Serge (NdlR : l’actuel coach du Basic-Fit Brussels) car il venait souvent à Cuba pour faire des stages avec l’université de l’ULB. C’est là qu’ils se sont rencontrés. Il lui a proposé un contrat de travail comme coach de l’équipe universitaire et comme responsable sportif à l’ULB, ce qu’il a accepté. Ensuite, ma mère est arrivée en Belgique et moi, l’année suivante."
Pourquoi avoir choisi le basket et pas un autre sport ?
"J’ai commencé à jouer au basket à cinq ans car je voulais faire comme mon père, que je voyais jouer à la télévision. J’ai toujours eu envie de faire comme lui, et maintenant c’est l’inverse : c’est lui qui me regarde à la télé."
Quel est le niveau de basket à Cuba ?
"Personnellement, j’y ai joué jusqu’à mes 13 ans, donc les années les plus importantes pour un joueur et son développement, à savoir à partir de 15 ans, j’étais en Belgique. Maintenant, le basket cubain commence à être un peu connu et il ouvre ses portes à l’international, ce qui n’était pas le cas par le passé. D’ailleurs, cinq joueurs de l’équipe nationale évoluent en Argentine. Le niveau est bon et le basket commence à prendre de plus en plus de valeur."
Vous avez la double nationalité. Un choix entre la Belgique et Cuba pour l’équipe nationale ?
"On m’a justement posé la question cet été. J’ai fait cinq championnats d’Europe avec la Belgique mais, sincèrement, je penche plus pour Cuba car ça reste mon pays de cœur. La Belgique aussi, c’est mon pays, mais j’ai un petit plus pour Cuba."
Porter le maillot cubain, ce serait aussi l’occasion de boucler la boucle par rapport à votre papa…
"C’est effectivement aussi pour cette raison que mon cœur balance un peu plus pour Cuba. Jouer en équipe nationale, c’est aussi quelque chose que j’aimerais faire pour lui, pour le rendre fier de moi. Porter ce numéro 8 en équipe nationale, c’est quelque chose qui me tient à cœur. C’est plus personnel que sportif !"
"J'ai beaucoup appris avec Wilmot, Avino et Angilis"
Encore sous contrat à Charleroi la saison dernière, Tito n’a jamais eu sa chance en équipe première. "Je connaissais la raison pour laquelle je ne jouais pas. Lors d’une réunion, on m’a dit que j’étais trop jeune et que je n’avais pas assez d’expérience. Je ne leur en veux pas."
Mais ce n’est pas pour autant qu’il a perdu espoir de jouer un jour en D1. "Je savais qu’il fallait que je parte pour avoir ma chance. Je suis allé en D2 en France pour avoir une autre expérience et cela a été bénéfique pour moi."
S’il est encore en contact avec quelques personnes au Spirou, ce que Sigfredo retient de son expérience carolo, c’est sa relation avec ses coachs. "J’ai énormément appris au contact de Fred Wilmot, Jaume Avino et Pascal Angillis. Ils m’ont inculqué que pour réussir, il faut travailler. Je ne les remercierai jamais assez pour ce qu’ils ont fait pour moi."
Et pas question de parler de revanche au moment d’affronter les Sambriens ce samedi soir. "C’est toujours spécial de revoir ses anciens coéquipiers et les supporters mais pour moi, ça reste un match comme les autres que l’on doit gagner."
"Ce qui a changé? La confiance"
Depuis le début de saison, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’éclate à Alost.
"Ce qui a changé par rapport aux autres saisons ? La confiance !"
Rapidement intégré dans les rotations alostoises, Tito Casero a été responsabilisé par son coach. "J’avais besoin de temps de jeu pour retrouver confiance en moi. À présent, quand je suis sur le terrain, je ne suis plus le petit jeune qui stresse de descendre dès qu’il fait une erreur. J’ai le droit d’en faire, comme les autres. Et cette confiance, je la dois à mon coach."
Sur le terrain, le meneur alostois est performant ce qui lui a d’ailleurs valu d’être sélectionné dans l’équipe belge pour le dernier All-Star Game. "Je ne m’y attendais pas d’autant plus que mon agent m’a dit que c’était les coachs qui m’avaient sélectionné. Cela prouve que le travail paye."
Mais pas question de se reposer sur ses lauriers. "Je pense que l’on va vivre une belle année 2019 avec Alost. Personnellement, la seule chose qui m’intéresse, c’est que les gens voient la vraie image de Tito : celle d’un gars qui ne se prend pas la tête, qui est souriant, qui est là pour ses équipiers et qui s’amuse. Être le meilleur, ça ne m’intéresse pas", conclut-il humblement.