Les flops du cyclisme belge en 2023 : le décès de Tijl De Decker, la saga Cian et les arrêts de carrière prématurés de Vanmarcke et Van Hooydonck
Le sort, parfois dramatique, n’a malheureusement pas épargné les coureurs belges cette saison encore.
- Publié le 22-12-2023 à 15h15
- Mis à jour le 22-12-2023 à 15h17
L’année écoulée n’a pas toujours été de tout repos pour nos coureurs qui, à côté de tous les hauts que l’on sait, ont connu malheureusement aussi des bas et même pire encore.
Le funeste décès de Tijl
Cette année encore, le cyclisme belge a porté le deuil. Celui notamment de Tijl De Decker, jeune espoir, vainqueur de Paris-Roubaix U23 au printemps, qui devait devenir professionnel en 2024 chez Lotto Dstny. Une équipe où il avait fait ses classes et qui avait déjà été frappée durement par le décès du malheureux Bjorg Lambrecht.
Fin août, le coureur de Wommelgem, en province d’Anvers, n’a pas survécu aux séquelles du dramatique accident qui l’avait touché deux jours plus tôt. Lors d’un entraînement Tijl De Decker était venu frapper violemment un véhicule. Son nom s’ajoute à la trop longue et funeste liste des coureurs décédés ou gravement blessés en course ou à l’entraînement.
La perturbante saga de Cian
Le feuilleton du transfert de Cian Uijtdebroeks a explosé comme une grenade dégoupillée le 9 décembre dernier et on a pu croire qu'il prolongerait ses effets comme ceux d’une bombe à retardement, des semaines voire des mois durant. Heureusement, le coureur d’Hannut, qui voulait quitter prématurément (il était en contrat jusqu’à fin 2024) Bora-Hansgrhohe pour rejoindre Visma | Lease a Bike a finalement obtenu l'accord de la formation allemande. Il a d'ailleurs été présenté officiellement ce jeudi avec ses nouveaux partenaires.
Cian avait cassé cet engagement le 1er décembre et s’est associé à l’équipe néerlandaisee car il lui devenait impossible de rester dans le groupe sportif que rejoint... Primoz Roglic, lequel fait le chemin inverse.
Le jeune coureur, hyper méticuleux, a été harcelé et raillé au sein de la formation allemande par une partie de ses équipiers et du personnel d’encadrement, notamment par des coureurs plus âgés qui encaissaient mal qu’un “gamin” de 20 ans leur fasse la leçon et qu’il ait des exigences jugées souvent exagérées.
On espère que le grand espoir d'Abolens, grâce à l'épilogue de cette saga, qui en dit long sur certaines moeurs qui peuvent exister au sein des équipes cyclistes, comme dans toutes les couches de la société, ne verra pas la prochaine étape de la carrière trop perturbée. Il en faut sans doute plus pour le voir perdre son éternel sourire.
Sep et Nathan, tristes histoires de cœur
La carrière de deux des meilleurs coureurs belges de ces dernières années a connu une fin abrupte cette saison. Début juillet, c’est Sep Vanmarcke qui a annoncé qu’il devait arrêter à 34 ans en raison d’arythmie cardiaque qui pourrait entraîner de graves complications.
”C’est une décision terriblement douloureuse de mettre fin à ma carrière si brusquement, mais il n’y a pas d’autre option”, avait dit le Flandrien qui est depuis lors directeur sportif dans sa dernière équipe, Israel Premier Tech.
Pour Nathan Van Hooydonck, tout aurait pu se terminer bien plus dramatiquement encore. Victime d’un grave malaise cardiaque alors qu’il était au volant de sa voiture, le coureur de Jumbo-Visma n’a dû son salut qu’à une rapide prise en charge. Les examens qui ont ensuite révélé une anomalie du coeur l’ont contraint, également, à stopper directement sa carrière sportive, après qu’un pacemacker lui a été posé.
”J’ai été incroyablement chanceux même si je dois vivre avec l’idée que ma carrière est terminée”, avouait le super équipier de Vingegaard et van Aert.
Le cauchemar de Shari
Une médaille olympique qui nous tendait les bras, celle de l’américaine féminine, s’est envolée début juin avec l’annonce du contrôle antidopage positif (très faible) au métabolite létrozole de Shari Bossuyt lors de la 3e étape du Tour de Normandie.
”Un produit dont je n’avais jamais entendu parler et que je n’ai jamais pris consciemment”, a dit la compagne de Gerben Thijssen, championne du monde 2022 de l’américaine avec Lotte Kopecky.
Depuis lors, la Flandrienne, contrainte à l’arrêt des compétitions, se bat pour prouver son innocence et la contamination accidentelle par la viande ou le lait dans une affaire qui ressemble furieusement à celle de Toon Aerts. Suspendu deux ans (jusqu’en février 2024), pour un contrôle au même médicament vétérinaire, le cyclo-crossman campinois, avait été contrôlé positif trois jours après la manche de Coupe du monde à Flamanville, également en Normandie.