Greg Van Avermaet avant Paris-Tours, sa dernière course : “Je veux finir en beauté”
Après dix-sept saisons, Greg Van Avermaet met un terme ce dimanche à son exceptionnelle carrière.
- Publié le 08-10-2023 à 07h49
Un an après ceux de Philippe Gilbert, la 117e édition de Paris-Tours (1.Pro) sera ce dimanche le théâtre des adieux à la compétition d’un autre grand champion du cyclisme belge. Après dix-sept saisons, Greg Van Avermaet va tirer sa révérence à l’occasion de la classique des lévriers (213,9 km) qui démarre de Chartres (11 h 45). Une épreuve que le Flandrien a inscrite à son palmarès il y a douze ans alors qu’il semblait alors peiner à se défaire du costume d’éternel espoir.
Le tableau de chasse de l’ancien gardien de but des équipes de jeunes du SK Beveren recense une quarantaine de succès, dont un titre olympique à Rio en 2016, Paris-Roubaix, Gand-Wevelgem, deux Nieuwsblad, le GP E3, Tirreno-Adriatico, deux Grand Prix de Montréal, deux étapes du Tour de France, une de la Vuelta, sans parler des onze jours en jaune, du classement par points de la Vuelta ou du statut de n°1 mondial et vainqueur du World Tour.
“Ce qui a fait ma force et fait ma fierté, c’est ma régularité, pendant toutes ces années et du début à la fin de ces saisons”, remarque le coureur d’Ag2R Citroën.
À 38 ans, le Belge va donc se retirer pour se consacrer plus à sa famille, sa compagne Ellen et leurs deux filles Fleur et Roos.
”Je veux prendre le temps de réfléchir à quoi sera fait mon avenir, je peux ne pas me précipiter pour ne pas regretter mon choix parmi les nombreuses possibilités qui me sont offertes, dit-il. Je vais continuer à faire du sport, mais pas en m’entraînant chaque jour comme je l’ai fait pendant plus de vingt ans. Dans les semaines qui viennent, je vais participer à un triathlon, en Espagne, pour lequel je n’ai pas encore voulu m’entraîner en natation afin de ne pas prendre de muscle dans le haut du corps.”
Car Van Avermaet, qui a également cet automne un voyage d’une dizaine de jours au Pérou en VTT au programme, entend rester compétitif jusqu’à sa dernière épreuve et espère briller sur l’Avenue de Grammont, malgré une concurrence importante (douze équipes World Tour, sept procontinentales et trois continentales).
”Je suis content d’arrêter quand je veux après une carrière dont je suis fier, j’espère pouvoir jouer un rôle dans la finale de Paris-Tours et finir en beauté, assure le Waeslandien qui disputera la course pour la douzième fois. C’est à Paris-Tours que cela a vraiment commencé pour moi, déjà en espoirs (en 2006) où j’avais fini au pied du podium (NdlR : il avait fini 2e en fait) puis quand j’ai gagné en 2011. C’était mon premier grand succès. J’ai toujours aimé cette classique, complète, difficile, en fin de saison. Il y a un peu de tout, du stress, du vent, des bosses sur la fin. J’y ai toujours fait une belle course.”
"Ce sera difficile de battre ceux que je vois comme favoris, Arnaud De Lie, Arnaud Démare ou Christophe Laporte."
Ces cinq dernières années, la course d’ASO a intégré des chemins de vignes sur son parcours (dix kilomètres répartis en autant de tronçons empierrés situés dans les 60-70 derniers kilomètres), des tronçons gravel que GVA apprécie.
“Oui, mais il faut un peu de chance, il y a parfois de la casse, beaucoup de crevaisons, j’en ai eu trois en 2021, sur ces routes avec beaucoup de pierres, ce n’est pas comme aux Strade Bianche, dit-il. J’ai tout fait pour être en condition, même si je suis revenu avec le Covid du Canada, le mois dernier. J’espère que ce sera une course dure, mais pas trop (il rit). Je sais que ce sera difficile de battre ceux que je vois comme favoris, les sprinters-puncheurs que sont Arnaud De Lie, Arnaud Démare (le vainqueur sortant) ou Christophe Laporte.”
Michael Schär : “Une vraie amitié s’est créée”
Greg Van Avermaet n’est pas le seul coureur d’Ag2R Citroën qui va mettre un terme à sa carrière, ce dimanche. Son ami Michael Schär va lui aussi arrêter en bord de Loire à l’issue de la classique des lévriers. Le Suisse était dans l’équipe BMC depuis un an quand, en 2011, Van Avermaet l’a rejoint. Depuis lors, Schär a suivi le Flandrien quasi partout. À l’occasion de Paris-Tours, ils vont disputer leur 585e jour de course en commun en tant qu’équipiers.
”Je boucle la boucle en même temps que Greg, mon ami, se félicite le coureur helvète. Nous avons partagé tellement de moments ensemble. Il a été mon coéquipier et mon compagnon de chambre sur les courses une grande partie de ma carrière. Une vraie amitié s’est créée. Greg a rendu cette aventure encore plus spéciale. Alors la terminer ensemble, c’est génial ! La première fois que nous avons couru Paris-Tours dans la même équipe, Greg avait gagné. C’était en 2011. Douze ans plus tard, nous mettrons fin à un beau chapitre de notre vie. Je suis vraiment heureux de tout le chemin parcouru. Il faut profiter à fond des derniers instants.”