Ils changeaient les codes-barres des articles pour payer beaucoup moins cher à Stock Ath : “J’ai demandé à la lune… de très grosses réductions”
De faux codes-barres ont été apposés sur des outils du magasin Stock Ath. La peine doit être sévère vu l’ingéniosité des prévenus stoppée par la vigilance du gérant.
- Publié le 12-04-2024 à 12h01
Si les trois prévenus n’avaient pas été aussi gourmands, les biens dérobés au magasin de bricolage Stock Ath seraient passés inaperçus ou n’auraient été remarqués que bien plus tard, lors de l’inventaire. “Là, le préjudice aurait été énorme pour l’infrastructure. Heureusement, le gérant a fait preuve de vigilance”, souligne le procureur du roi.
En août 2021, celui-ci constate que des objets d’une valeur certaine ont disparu. Il visionne les images des caméras de surveillance installées dans le magasin et sur le parking. Trois personnes, peut-être un tiers également impliqué, emportent les outils en question. Deux des trois auteurs, en couple à l’époque, Steven et Nathalie (noms d’emprunt) sont sur le banc des prévenus. Il leur est reproché d’avoir manipulé des données informatiques afin de réaliser de faux codes-barres. “Les étiquettes étaient placées sur le matériel du magasin. En les scannant, le prix était diminué”, précise le ministère public.
Si Steven conteste les faits, Nathalie, elle, est en aveux, mais fait usage de son droit au silence comme lors de son audition. “À ce moment-là, c’était une période compliquée. Je consommais des stupéfiants et avais besoin d’argent”. Le procureur du roi l’interpelle : “Comment avez-vous fait pour changer les codes-barres ?”. Pas de réponse, excepté que ce n’est pas elle qui les fabriquait. Autre question : “Qui est surnommé la lune ? Et quel était son rôle ?”. La prévenue : “Steven, mais je n’en dirais pas plus”. Une suspension est sollicitée par son avocate.
De 1000 à 180 euros
Les silences de Nathalie sont éloquents pour le ministère public. “Cela me conforte dans l’idée que Steven est la tête pensante. L’audition du troisième prévenu en révèle davantage. Il indique qu’on lui a demandé de se rendre dans telle allée sur telle étagère du magasin. Il a notamment pris un marteau-perforateur coûtant à l’origine 1 000 euros. Avec l’étiquette trafiquée qui était déjà apposée, l’objet est revenu à 180 euros. L’argent lui avait été remis en liquide par Nathalie. C’est le surnommé la lune, donc Steven, qui lui a précisé quel outil voler. Ce prévenu confie avoir vu plusieurs étiquettes au domicile de l’individu”. Vu l’ingéniosité du trio, une peine sévère est réclamée.
Pour la défense du prévenu principal, “les étiquettes semblent avoir été réalisées sur son ordinateur, mais nous ne sommes pas sûrs. La méthode reste encore à déterminer”. L’avocat souligne tout de même les nombreuses analyses complémentaires, notamment celles concernant le téléphone de son client. “Il s’est filmé en train de dire qu’il pouvait revendre des choses à bas prix”. L’homme a plusieurs sursis au-dessus de la tête. Cette mesure est une nouvelle fois sollicitée.
Le magasin est prisé…
Un autre homme figure également parmi les prévenus, mais n’a rien à voir avec cette affaire. Employé au Stock Ath, on lui reproche plusieurs vols domestiques. “On s’est rendu compte que des outils du stock “à réparer” disparaissaient. Une vérification a été opérée auprès des membres du personnel”, explique le procureur du roi. Le prévenu qui avait les connaissances et les moyens pour rafistoler les objets est en aveux. Il demande la suspension du prononcé. Le jugement sera rendu le 7 mai.