Championnats d’Europe juniors: des médailles et de grands espoirs
Le bilan très positif des championnats d’Europe juniors et espoirs offre de belles perspectives d’avenir. Mais à certaines conditions.
- Publié le 23-07-2019 à 08h04
- Mis à jour le 26-07-2019 à 09h49
Le bilan très positif des championnats d’Europe juniors et espoirs offre de belles perspectives d’avenir. Mais à certaines conditions. Cinq médailles aux championnats d’Europe espoirs (U23) de Gävle et trois médailles aux championnats d’Europe juniors (U20) de Boras : l’air de la Suède a souri aux jeunes athlètes belges en ce mois de juillet, annonçant de beaux jours pour le premier sport olympique. Le bilan purement comptable fait état de deux médailles d’or, deux médailles d’argent et quatre médailles de bronze.
"Il aurait pu être encore meilleur mais ne faisons pas la fine bouche !" souligne Frédéric Kimmlingen, le responsable du haut niveau à la LBFA. "Ces championnats constituent l’objectif de nombreux athlètes qui arrivent forcément très bien préparés et il n’y a jamais que trois médailles par épreuve à distribuer."
Après avoir entendu jouer la Brabançonne ce dimanche 21 juillet lors de la journée de clôture de l’Euro de Boras, notre interlocuteur est convaincu que la Belgique jouit d’un respect grandissant à l’étranger.
"Les Borlée et Nafi Thiam ont, en quelque sorte, ouvert la voie mais nos jeunes ne sont pas en reste dans leurs grands championnats", souligne Frédéric Kimmlingen, rentré avec la délégation des juniors ce lundi après-midi. "Ce week-end, Thomas Carmoy a balayé les doutes de manière magistrale en finale de la hauteur lors d’un concours qu’il a parfaitement géré. Il n’a pas volé sa médaille d’or ! Lucie Ferauge, quant à elle, en plus d’être une fille gentille et d’une simplicité extraordinaire, a répondu aux attentes avec beaucoup d’assurance."
La sprinteuse de 19 ans avait déjà marqué des points lors de ses prestations avec les relais 4x400 m belges, en mai, à Yokohama, elle a confirmé son énorme potentiel en Suède.
"Il ne faut pas être un grand spécialiste pour voir que c’est un énorme talent mais ce qui me frappe, c’est qu’elle s’entraîne encore relativement peu - cinq fois par semaine - comparé à d’autres Européennes de son âge qui sont déjà quasiment des professionnelles. Pour les Belgian Cheetahs, elle n’avait d’ailleurs fait qu’un minimum de préparation spécifique. Lucie est encore aux études et j’espère que ce résultat la confortera dans l’idée qu’elle a un bel avenir en tant qu’athlète de 200 m et de 400 m."
Même s’il se partage encore entre les haies et la hauteur, Thomas Carmoy a, lui aussi, l’étoffe d’un excellent sauteur. "L’avenir nous le dira mais il est, en tout cas, sur la bonne voie. La barre à 2,26 m qu’il a tentée à une reprise dimanche, avant de se retirer vu les conditions glissantes, n’est, à mon sens, plus qu’une question de temps. Il l’a déjà dans les jambes..."
Autre médaillée, mais en espoirs cette fois, Elise Vanderelst a accroché le train des seniores dès l’an dernier avec une qualification sur 1 500 m pour l’Euro de Berlin, où elle n’a pas démérité. Avec un record à 4.05.75, la Montoise pourrait bien se qualifier également pour les Mondiaux.
"Clairement, la relève est là", souligne Frédéric Kimmlingen. "On le savait déjà parce qu’on voit comment les athlètes travaillent, on voit leurs performances, mais cette fois, les chiffres le prouvent."
Ce qui ne veut évidemment pas dire que le travail s’arrête là. Car le passage des catégories de jeunes vers les seniors est loin d’être simple et, les précédents le montrent, une médaille ne constitue en aucun cas une garantie de succès pour l’avenir. "Effectivement, il ne faut pas s’enflammer, le chemin est long. Mais la marge de progression est bien là. Par ailleurs, les succès récents illustrent deux choses : les bienfaits de la politique de la LBFA, qui soutient les petites cellules athlètes-entraîneurs, et le travail de qualité accompli par ces derniers. Quand on parle de Thomas, Elise et Lucie, je pense aussi à Marc Muryn, Raymond Castiaux et Françoise Dethier. Nous allons continuer à les soutenir, à entretenir avec eux une relation de confiance et à bien travailler."