Sébastien Ogier: "Nos WRC ne sont pas des chars"
Le sextuple champion va abattre ses dernières cartes ce week-end. Comme Thierry Neuville, le Français doit battre Ott Tanak sinon...
- Publié le 13-09-2019 à 06h33
- Mis à jour le 13-09-2019 à 08h09
Le sextuple champion va abattre ses dernières cartes ce week-end. Comme Thierry Neuville, le Français doit battre Ott Tanak sinon... Depuis sept ans, Sébastien Ogier ne s’est jamais retrouvé aussi mal au championnat. À quatre manches du terme de la saison, le sextuple champion occupe la troisième place de la hiérarchie, à sept points de notre compatriote Thierry Neuville, mais surtout quarante, soit une victoire et demie du leader Ott Tanak. "Je me suis déjà retrouvé dans des positions plus confortables", admet le pilote Citroën. "La chance de conserver ma couronne existe toujours, mais face à un client comme Ott, ce ne sera pas une mince affaire. J’avais prédit avant le début de saison que l’Estonien serait l’homme à battre et je ne me suis pas trompé. Honnêtement, si on ne gagne pas ce week-end et que l’écart ne diminue pas, cela deviendra très compliqué. Donc en clair on n’a pas le choix : on doit s’imposer ici dimanche."
L’an dernier , contraint à une séance de mécanique en liaison avant de sortir de la route, le Gapençais, alors pilote Ford, n’avait pu profiter d’une défaillance de la Hyundai de Thierry Neuville.
"Cette épreuve est vraiment très particulière, fort éprouvante pour les hommes, mais surtout les mécaniques", poursuit-il. "En fait, même si nos essais en Grèce se sont très bien passés et si nous n’avons pas jusqu'ici rencontré de véritables soucis de fiabilité avec notre C3, il faut bien se rendre compte que nos WRC ne sont pas des chars d’assaut. Aucune voiture du plateau ne pourrait encaisser trois jours d’attaque sur ces chemins défoncés. Nos autos sont robustes certes, mais c’est aussi à nous d’éviter les plus grosses pierres, de trouver le bon rythme pour éviter de tout détruire."
Troisième sur la route ce vendredi, le Français estime que la très redoutée première étape s’avérera décisive.
"Car c’est de loin la plus longue avec près de 160 km, mais aussi la plus cassante avec de gros risques de crevaison. Selon moi, le rallye va se jouer là. En espérant que les organisateurs n’aient pas la mémoire courte et aient retenu la leçon de l’an dernier. Il faut minimum quatre minutes d’écart entre les concurrents pour éviter la poussière stagnante, surtout le matin quand il n’y a pas beaucoup de vent, dans les sous-bois."
Le phénomène de balayage pourrait-il désavantager l’ouvreur estonien et sa Toyota? "Je l’espère, mais attention, Ott n’aura aucune poussière et risque de sortir des pierres des cordes pour ses poursuivants. Je ne suis donc pas persuadé que sa position de départ soit aussi pénalisante."
Le choix d’une ou deux roues de secours paraît lui "assez clair" pour Seb Ogier. "Du moins le premier jour", précise-t-il.
En quête d’un septième titre consécutif, le successeur de Seb Loeb n’est donc pas prêt à prendre tous les risques : "Vous ne pouvez jamais être certain d’éviter les crevaisons ici."
La chaleur, accablante avec un thermomètre dépassant largement les 35 degrés, va encore compliquer la tâche des concurrents. Même si la météo pourrait encore brouiller un peu plus les pistes et réserver une sacrée surprise avec de la pluie annoncée à Marmaris pouvant transformer le bain turc en véritable bain de boue...