Gilles Magnus avant les 24 heures de Zolder : "Lever le pied pour gagner"
Gilles Magnus est le plus jeune vainqueur des 24 Heures limbourgeoises.
- Publié le 09-08-2019 à 07h56
Gilles Magnus est le plus jeune vainqueur des 24 Heures limbourgeoises. Vice-champion en F4 française et alors candidat au titre en Formula Renault 2.0 NEC, Gilles Magnus s’est révélé aux yeux de la Flandre entière en remportant, il y a deux ans, les 24 Heures de Zolder sur le proto Norma des frères Thiers. Ce beau gosse bien éduqué n’avait pas encore 18 ans et est aujourd’hui le plus jeune vainqueur de l’épreuve.
Faute de soutien financier, l’un de nos plus sérieux espoirs n’a, hélas, pu poursuivre sa carrière en monoplace et dispute désormais le championnat TCR Europe avec une Audi Comtoyou en parallèle au Belcar, le championnat de Belgique d’endurance qu’il a remporté en 2018 et dont il est actuellement le leader avec deux victoires.
Et c’est toujours avec grand plaisir qu’il participe à la grande kermesse flamande. "Les 24 Heures de Zolder, c’est une course où l’on s’amuse, attirant plus de spectateurs que le DTM. Honnêtement, ce n’est pas très dur en tant que pilote. Sportivement, cela ne signifie pas grand-chose de gagner ici. Il faut juste faire des tours et éviter les contacts. C’est très dur pour les mécaniques, mais pas pour les hommes. Surtout au volant d’une voiture ouverte, avec un temps pivot et pour un jeune comme moi. Le but n’est pas de rouler le plus vite possible. Surtout pas d’ailleurs, sinon on casse la bagnole."
Pas étonnant que ce soit une Porsche qui ait remporté cinq des six dernières éditions. "Elles sont moins fragiles que nos petits protos pas conçus à la base pour des courses d’aussi longue haleine. En 2017, on a gagné car le temps pivot en dessous duquel on ne pouvait pas descendre était fixé en 1’35. Du coup, on se promenait en tournant à cinq ou six secondes des chronos possibles, en évitant les vibreurs, en économisant la mécanique. L’année passée, le pivot est descendu à 1’30. On a donc tous roulé plus vite et on a tous cassé. On avait à un moment dix tours d’avance mais on a abandonné. Cette année, on va revoir notre stratégie. Il va falloir se fixer notre ‘pivot’. Ne surtout pas rouler en 1’30 sinon on n’ira pas loin. Si on se fixe une moyenne en 1’34 ou 1’35, on sera toujours plus rapide que les Porsche et au moins on sollicitera moins notre mécanique."
Cette année , le quatuor Hans et Frank Thiers, Jeffrey Van Hooydonk et Gilles Magnus a été rejoint pour le double tour d’horloge par Fred Bouvy qui a déjà tout gagné en Belgique sauf le GP F1 et les 24H de Zolder. Et la Norma n’est plus alignée par DVB mais par PK Carsport, l’équipe d’Anthony Kumpen. "On a aussi retiré pour les 24H notre moteur turbo et on l’a remplacé par un Honda atmosphérique plus fiable. Les autos de Sam Dejonghe et Fred Vervisch ont gardé leur moteur suralimenté. Pas la bonne option selon moi. C’est un peu plus vite sur un tour et lors de la Super Pole, mais plus fragile."
Or, à Zolder, on l’a compris, rien ne sert réellement de courir, il faut perdre le moins de temps dans le garage pour espérer s’imposer…
“Un top 3 est jouable en TCR Europe”
En parallèle au Belcar, Gilles Magnus dispute sa première saison en TCR Europe. “Quand on vient de la monoplace, au début, c’est bizarre de rouler avec une traction avant. Je ne trouvais pas ça chouette au niveau pilotage. C’est lourd, ça sous-vire. Mais, après quelques courses, je me suis habitué et je prends du plaisir. Le niveau en TCR Europe est relevé et il y a un futur possible en tant que pro car les constructeurs investissent dans le WTCR.” Un moment leader du championnat, Magnus a rétrogradé au 7e rang après deux mauvais week-ends au Red Bull Ring et Oschersleben. “Deux pistes ne convenant pas bien à notre RS3. La BOP n’est pas trop favorable et j’ai commis des erreurs. Mais les deux derniers rendez-vous de Barcelone et Monza devraient mieux me convenir. Je pense qu’avec un peu de chance il y a encore moyen de terminer 2e ou 3e du championnat.”