À bord de la Citroën C3 WRC victorieuse en Catalogne !
La marque a convié La DH, notamment, à une journée baptisée 360° Experience.
- Publié le 13-10-2017 à 11h53
- Mis à jour le 13-10-2017 à 11h57
La marque a convié La DH, notamment, à une journée baptisée 360° Experience. C’est par un beau matin de septembre que nous avons mis les pieds au circuit du Val de Loire, situé à deux heures de Paris. Le petit circuit français s’est, pour l’occasion, paré de rouge et a arboré un peu partout le logo d’un constructeur chevronné bien connu.
Citroën Racing a convié une poignée de journalistes issus de toute l’Europe pour une journée baptisée 360° Experience qui se veut être une initiation au quotidien de la marque française en rallyes. La firme aux chevrons a débauché son directeur Yves Matton, son staff technique et ses trois pilotes Kris Meeke, Craig Breen et Stéphane Lefebvre pour nous faire découvrir les sensations ressenties dans la toute nouvelle Citroën C3 WRC en nous glissant à la place du copilote.
Un cours de prise de notes, la (re) découverte de l’histoire de la marque en compétition ainsi qu’un essai pour le moins particulier de Citroën de série sont également à l’ordre du jour. C’est parti pour une immersion dans une des équipes de sport automobile les plus prestigieuses au monde.
Dans la peau du copilote
Une montagne russe sur quatre roues
Assurément le moment phare de la journée. Pendant près de huit heures, une Citroën C3 WRC évolue dans un nuage de poussière. Les trois pilotes titulaires que sont Kris Meeke, Craig Breen et Stéphane Lefebvre se relaient à son volant. Sauf que ni Paul Nagle ni Scott Martin ni Gabin Moreau ne sont là pour les copiloter. Cette tâche est revenue aux différents journalistes qui se sont installés dans le cockpit de la C3 pour quelques minutes. Un monstre mécanique de près de 400 chevaux qui allait remporter de maîtresse façon quelques jours plus tard le Rallye de Catalogne aux mains de Kris Meeke. Pour notre part, nous montons aux côtés de Stéphane Lefebvre, qui a déjà disputé plusieurs épreuves dans nos contrées, dont le Rallye du Condroz. Une spéciale d’une durée de cinq minutes dans la terre nous attend. "C’est un parcours qui fait penser à ce qu’on retrouve en Sardaigne" confie Stéphane. "Les ornières font jusqu’à 50 centimètres de profondeur, mais avec le débattement des suspensions de la C3, on vole littéralement !" Et effectivement, ça envoie ! La compacte rouge danse au-dessus des trous béants sur les chemins de terre. À un tel point qu’on a presque l’impression de rouler sur un billard. Tassé dans le fond de mon baquet après une accélération bien virile, Stéphane fait virevolter sa monture de droite à gauche. Les forces latérales s’en font ressentir. On termine la séance avec une bonne claque, et on ne peut qu’être admiratif envers les copilotes qui doivent guider leurs équipiers, tout en gardant un rythme soutenu dans la lecture des notes. Le tout, bien entendu, sans être malade !
Le Roadbook
Prof particulier pour cours particulier
"Pour la journée, prenez bien avec vous la valisette que vous avez tous reçue", nous intimait notre invitation au 360° Expérience. Et pour cause, puisqu’un gros cahier appelé roadbook se cachait dans notre valise en question. Cette brique de quelques centaines de grammes allait nous être bien utile pour un cours de prises de notes donné par les copilotes en personne. En bref, Paul Nagle, Scott Martin et Gabin Moreau se sont improvisés professeurs l’espace d’une journée pour nous enseigner toutes les recettes du copilotage. Il est bien connu qu’un pilote n’est pas l’autre, et chacun d’entre eux a sa propre façon de réagir aux notes qui sont distillées par leur voisin de droite. Certaines façons d’annoncer les virages et autres subtilités de la route sont plus efficaces. Thierry Neuville n’avait-il lui-même pas demandé il y a quelques années à son copilote Nicolas Gilsoul de calquer son système de notes sur celui de Julien Ingrassia, copilote de Sébastien Ogier ? Au sein des copilotes sévissant chez Citroën Racing, aucun n’a le même type de prise de notes. Entre Paul Nagle et Gabin Moreau, l’annonce d’un virage à droite qui se referme à vitesse moyenne n’est pas énoncée de la même façon. Au final, le plus important est que le pilote puisse interpréter le mieux et être le plus confortable avec les notes qui lui sont dites afin d’être plus performant. À côté de la salle de cours, un simulateur de WRC est installé pour découvrir une reproduction virtuelle de la fameuse spéciale Panzerplatte du Rallye d’Allemagne. À ce petit jeu, c’est Stéphane Lefebvre qui s’est montré le plus droit… tandis que Kris Meeke s’est crashé !
Le musée
Un cours d’histoire et l’émotion de l’héritage
Un camion aménagé en musée nous attend au bord de la piste d’essai. Nous y sommes conviés pour un petit cours d’histoire dans le but de (re) découvrir l’histoire de Citroën en sport automobile et plus particulièrement en dehors des sentiers battus. Des premiers engagements officiels avec les légendaires DS en 1965 aux neuf titres mondiaux de Sébastien Loeb en passant par l’aventure des ZX en Rallyes-Raids, tout y passe. En revanche, le peu glorieux épisode de la BX Groupe B dans les années 80 a été en complètement zappé. Peu après, on nous propose de nous glisser derrière le volant d’une… CX de rallye. Une machine peu connue pour ses exploits sportifs, mais qui a quand même remporté quelques victoires notables comme le Tour du Sénégal en 1979. La berline est dépouillée comme toute voiture de rallye de l’époque et pourtant, on s’étonne à prendre en main un volant monobranche si caractéristique des Citroën de l’époque. En plus de faire un bruit plaisant, cette voiture des années 70 est étonnante par sa prise en main facile. On pourrait presque croire qu’on est au volant d’une voiture moderne. On est également surpris par le freinage hydraulique de la CX qui répond vivement à la moindre sollicitation de la pédale de frein. Mais on s’attache rapidement à cette grande berline et c’est avec un petit pincement au coeur qu’on doit en céder le volant. Citroën a également aligné en rang d’oignon une C4 WRC, une ZX Rallye-Raid et une Xsara WRC. Kris Meeke n’hésitera pas à prendre le volant de cette dernière. Un moment émouvant quand on sait qu’un certain Colin McRae, mentor du Nord-Irlandais, a couru en Xsara quatorze ans plus tôt.