Oubliez la viande rouge, la volaille, les insectes : on planche sérieusement sur les “steaks” de papier ou les filets de python
Les nouvelles viandes sans viande, végétales ou à base d’insectes, font désormais partie des rayons alimentaires. La recherche planche aussi sur des alternatives sérieuses quoiqu’étranges. Mais qui permettraient de nourrir sain de façon économique et durable.
- Publié le 03-04-2024 à 13h40
Burger de grillons, steak 2.0 conçu en labo à partir de cellules bovines (produit non encore autorisé par l’Europe), imitation végétale d’un filet de volaille ou de boulettes au boeuf sont des pistes existantes et désormais connues du grand public pour l’avenir de l’alimentation. Les alternatives végétales notamment se font une vraie place dans les supermarchés et restaurants avec notamment le distributeur “Beyond Meat”.
Mais les recherches sont loin de s’arrêter là. Des chercheurs italiens du laboratoire The Protein Factory 2.0 de l’Université d’Insubria, ont lancé le projet “meat from wood” (soit “viande à partir de bois”). L’objectif est de fabriquer une matière comparable à la viande à partir d’un déchet issu de la fabrication du papier : la lignine. Cette biomolécule complexe est un des deux principaux composants du bois, avec la cellulose. L’industrie papetière s’en débarrasse lors du processus de fabrication la pâte à papier. Généralement, elle est mise au rebut et brûlée.
Une tranche de rosbif de papier et ça repart !
Pourtant, la lignine (tout comme le son de blé, également étudié) est riche en vanilline (oui, la substance aromatique extraite de la vanille). Grâce à l’ajout d’enzymes spécifiques, qui agiraient comme des petites usines de transformation, cette vanilline peut être dégradée en acides aminés, rapporte en substance le laboratoire The Protein Factory 2.0. Pour l’organisme humain, les acides aminés sont les composants de base nécessaires à la fabrication de protéines, que l’on retrouve en nombre dans les produits carnés.
Il s’agit ici d’une nouvelle piste innovante qui pourrait limiter l’insécurité alimentaire mondiale tout en étant très durable et économique puisque cette matière nourrissante sera issue de déchets d’industries extensives.
Steak Vanille ou filet de python ?
Reste à voir quel goût aura ce “steak” issu de la vanilline. Rien n’a filtré à ce sujet ! Si cela en dégoûte certains, ils peuvent se tourner vers un autre aliment réellement envisagé comme solution à la réduction de l’impact carbone de l’élevage du bétail. Comme la consommation d’insectes, la viande de serpent est une piste prometteuse. Plus précisément celle de python.
Pas d’information racoleuse ici mais la conclusion de recherches scientifiques publiées dans la revue Nature : “En termes de taux de conversion alimentaire et protéique, les pythons surpassent toutes les principales espèces agricoles étudiées à ce jour”. Il s’établit à 1,2 pour les pythons contre 1,5 pour le saumon, 2,8 pour la volaille, 6,00 pour le porc et 10,00 pour le boeuf.
Le serpent apparaît d’autant plus comme une nouvelle alternative que ces animaux continuent de grossir même quand ils sont à jeun… Mais au fait, c’est comment la viande de serpent ? Au Vietnam comme à Hong Kong, il n’est pas rare de consommer du filet de python. Viande maigre et savoureuse, son goût est fin et se rapproche fortement de la viande blanche, tel que le poulet.