Les Diables devront s'employer face à la rugueuse arrière-garde grecque
- Publié le 02-09-2017 à 12h00
- Mis à jour le 02-09-2017 à 11h36
Sokratis Papastathopoulos et Kostas Manolas, les deux défenseurs centraux grecs, cultivent une image de gros bras pas forcément usurpée. Démonstration…
Sokratis Papastathopoulos
D’abord, un préambule. Parce que l’espace sur les maillots n’est pas extensible et que son patronyme a souvent été ou écorché ou mal orthographié, l’homme préfère être désormais appelé Sokratis que Papastathopoulos. Une question de commodité pour l’homme de la défense centrale grecque devenu au fil des années un leader respecté à la voix qui porte. Rien d’illogique au final pour celui qui, en 2008, à même pas 18 ans, a été le plus jeune capitaine de l’histoire de l’AEK Athènes, son club formateur.
Ni les années qui passent ni les clubs qui s’enchaînent (le Genoa de 2008 à 2011, l’AC Milan de 2010 à 2011, Brême de 2011 à 2013 et désormais Dortmund) n’ont effacé cet aspect de sa personnalité. Deux événements récents en témoignent.
Au printemps , après l’attentat visant le bus des joueurs de Dortmund, Sokratis a été l’un des premiers à sortir du silence. "Plus rien ne sera comme avant. Je suis content d’être encore en vie. C’était le jour le plus difficile de ma vie et j’espère que personne ne vivra cela un jour. L’Uefa doit comprendre que nous ne sommes pas des animaux. Nous sommes des êtres humains, qui ont des familles, qui ont des enfants chez eux. Je suis content que tout le monde soit encore en vie", avait-il asséné.
Ces dernières semaines, sa voix s’est aussi élevée pour remettre en place Ousmane Dembélé. "Ousmane n’est pas un bon gars. Il doit comprendre qu’aucun joueur n’est plus important que l’équipe", avait-il tonné. Mais résumer le natif de Kalamata à ses saillies médiatiques seraient particulièrement réducteur tant le défenseur a atteint depuis son arrivée à Dortmund une forme de plénitude à 29 ans au point de devenir l’un des meilleurs spécialistes de son poste après avoir parfaitement pris la succession de Mats Hummels notamment.
" Papa est un homme, un vrai, il joue virilement", a expliqué il y a peu son ancien entraîneur Thomas Tuchel. "Il est intraitable dans les duels. Il a des prédispositions athlétiques, il est rapide, costaud, bon de la tête et il est prêt à tout pour protéger son but, pour lui, il n’y a pas de compromis dans les duels. Il est capital pour nous de l’avoir."
L’Atletico l’an passé, la Juventus et l’AC Milan cet été ont tenté de le débaucher.
"C’est vrai que j’ai discuté avec Allegri que je connais depuis mon passage à Milan", a reconnu le joueur. "Mais je suis un pro et je me donnerai à 100 % pour mon club". Preuve que l’homme peut joindre les gestes aux paroles…
Kostas Manolas
Qui s’y frotte s’y pique. Edin Dzeko ne dira pas le contraire. Son face à face lors du bouillant Bosnie - Grèce du mois de juin avec Kostas Manolas qui est pourtant son coéquipier à l’AS Rome a débouché sur une jolie petite bagarre générale où le milieu Giaanis Gianniotas a laissé deux dents.
"Certaines choses ne devraient pas arriver. C’est une honte, ils n’ont pas respecté notre hymne national", fulminait alors le défenseur "Ces choses-là n’ont rien à voir avec le football, nous ne faisons pas la guerre".
Sur le terrain, pourtant, Manolas a tout du soldat prêt à partir en première ligne, à laisser son imposant corps (1,89m; 83 kilos) pour sa patrie ou son club.
Une réputation que le joueur formé à Thrasyvoulos où il a débuté à 19 ans en 2009 s’est forgé dès sa première saison à l’AEK Athènes. Le 19 mai 2010, dans un bouillant choc contre l’Olympiacos, le défenseur marque au bout de 15 minutes alors que quelques instants plus tôt, Kostas Mitroglou lui avait fracturé la pommette. Contraint de céder sa place alors qu’il est bien amoché, Manolas refuse ce jour-là d’être emmené à l’hôpital, ce qui lui vaudra une place à part dans le cœur des supporters.
Qu’il ait préféré rejoindre en 2012 l’Olympiacos plutôt qu’Everton avec qui l’AEK avait un accord a fait baisser sa côte de popularité mais n’a pas entravé sa progression, bien au contraire.
Lui qui n’était que réserviste pour le Mondial 2010 s’est révélé 4 ans plus tard au Brésil au point d’être élu parmi les 50 meilleurs joueurs du tournoi. Et le neveu de Stelios, 71 sélections en défense centrale entre 1982 et 1995, a profité de cette mise en vitrine pour rejoindre ensuite l’AS Rome contre 13 millions d’euros où il a très vite fait oublier Mehdi Benatia. À sa manière, avec une intensité rare au marquage et un goût prononcé pour les duels qui ne doit pas occulter son sens du placement et sa vitesse de course.
"Son potentiel est incroyable", a d’ailleurs dit de lui son désormais ancien entraîneur Luciano Spaletti. Et son été a été particulièrement agité. Roberto Mancini souhaitait l’attirer au Zenit et tout semblait ficelé en juin, jusqu’au moment où l’intérêt de Chelsea a filtré. Mais les Blues ont finalement opté pour son coéquipier Antonio Rüdiger et Eusebio Di Francesco, son nouvel entraîneur à la Louve a prévenu : malgré l’intérêt de Juventus, Manolas "va rester parce que nous le voulons et que lui le veut". Et comme l’homme est du genre bien décidé…