"Ivic, la technique de Prosinecki et le talent de Witsel": Ali Lukunku livre ses souvenirs de 6 années en rouche
Ali Lukunku, c’est 150 matchs et 52 buts au Standard. "J’aurais pu faire mieux car j’ai connu des blessures", précise-t-il.
- Publié le 06-04-2019 à 13h17
- Mis à jour le 07-04-2019 à 09h10
Ali Lukunku, c’est 150 matchs et 52 buts au Standard. "J’aurais pu faire mieux car j’ai connu des blessures", précise-t-il.
En deux passages (1998-2003 et 2006-2008), le Français sera resté six ans au Standard, de quoi emmagasiner un paquet de souvenirs.
Ce que le Standard représente : "Je suis resté longtemps ici à Liège où je me suis directement plu. On peut jouer partout en Belgique mais le Standard, c’est vraiment particulier. Je ne connais pas un joueur qui a porté ce maillot et qui est resté indifférent et ce, peu importe l’époque car j’ai joué devant 10 000 fans ainsi que dans un stade plein à craquer."
Le meilleur souvenir : "J’en ai eu énormément, je ne peux pas en extraire un seul. Gagner des titres, c’est bien mais humainement, le football permet de rencontrer des personnes, d’échanger, d’apprendre d’autres langues, de découvrir des cultures différentes. C’est ça que je retiens avant tout."
Le pire souvenir : "J’ai perdu mon papa la veille d’un Genk-Standard. C’est dans le car que mon frère m’a appris la nouvelle et il n’y aura jamais pire que ça."
Le coach qui l’a le plus marqué : "Ils sont quatre. Tomislav Ivic qui était un puits de science à l’ancienne. Il pouvait être chiant (sic) comme quand il me faisait jouer à un poste qui n’était pas le mien mais il arrivait à me convaincre que j’y serais bon. Ensuite, il y a eu Dominique D’Onofrio. J’ai suivi son évolution au club et c’était agréable de bosser avec lui. On pouvait tout se dire. Évidemment, Michel Preud’homme, qui a apporté une touche de modernité dans ses entraînements et, enfin, Robert Waseige avec qui j’ai eu une bonne relation de confiance."
L’équipier le plus fort : "J’ai joué avec de très grands joueurs. J’ai été content de jouer avec Sa Pinto, Conceição, Prosinecki, Folha, Dimas, André Cruz. Ce sont des joueurs que j’ai vus à la télé avant de jouer avec eux."
Le plus technique : "Prosinecki. Il avait une classe incroyable. Gamin, je le regardais jouer au Real Madrid. OK, il est arrivé à Sclessin en marchant mais il avait une technique extraordinaire."
Le plus travailleur : "Didier Ernst. On ne s’en rendait pas compte mais je n’ai jamais vu un gars courir autant."
Le jeune le plus prometteur : "Sans hésiter, Axel Witsel. Il avait déjà la classe. On avait l’impression qu’il faisait tout au même rythme mais c’était faux. J’ai plus vite cru en lui qu’en Marouane Fellaini."
"Michel m’avait dit qu’on allait le faire"
Lukunku revient sur ce fameux but inscrit à Bruges en 2006 pour faire 4-4.
Le 10 décembre 2006 restera à jamais ancré dans la mémoire d’Ali Lukunku. Cet après-midi-là, à Bruges, le Français allait inscrire le but de l’égalisation en toute fin d’un match complètement fou. "Quand je monte, il reste 30 minutes; on vient de réduire l’écart (3-1) et on prend le 4e dans la foulée", se souvient-il. "Pourtant, avant de rentrer sur le terrain, Michel Preud’homme me dit : ‘Allez, on y va et on va le faire’. Il m’avait prévenu qu’on allait allonger le jeu et qu’il fallait que je reste devant."
Cette montée au jeu constituait déjà une victoire pour le buteur qui revenait de nulle part. "Cela faisait un an et demi que j’étais blessé et je me demandais même si j’allais rejouer un jour. Avant de signer, je me suis entraîné un mois et Michel a cru en moi se disant qu’un jour, il aurait besoin de moi."
Et ce jour est arrivé le 10 décembre 2006 avec ce coup de tête providentiel à la 89e. "Mon but n’est même pas beau", rigole-t-il. "Ayant perdu le ballon de vue, je me jette de la tête alors que j’aurais pu mettre le pied. Ce but était complètement fou en raison du scénario du match au cours duquel on en avait vraiment pris plein la tête. Heureusement, cela a lancé notre saison. J’en ai discuté avec Emilio Ferrera qui était T1 de Bruges à l’époque et qui m’a dit : ‘ce jour-là, tu m’as tué ’."
Un peu moins de 13 ans plus tard, on parle encore de ce but à Lukunku.
"Heureusement, il y a eu Duje Cop qui a fait la même chose la saison dernière en PO1, du coup, on m’en parle un peu moins. C’était encore plus fort pour lui car là, il s’agissait d’un match de PO1 et, à l’arrivée, le Standard aurait pu être champion."