Au Cercle, Michel Preud'homme avait le banc le plus expérimenté de D1 (INFOGRAPHIE)
La profondeur du groupe se répercute sur la qualité des remplaçants.
- Publié le 01-08-2019 à 07h02
- Mis à jour le 01-08-2019 à 08h49
La profondeur du groupe se répercute sur la qualité des remplaçants. "L’année passée, on ne pouvait pas effectuer de remplacement en gardant le même niveau. Heureusement, cette fois, la richesse de mon noyau m’a permis d’effectuer des changements sans perdre en qualité."
Ce constat de Michel Preud’homme au terme du succès au Cercle Bruges n’est pas anodin. Il témoigne d’un changement de paradigme au Standard : le banc est désormais apte à faire la différence.
Samedi, il était incarné par un Mehdi Carcela survolté pendant sa demi-heure sur la pelouse. Le médian a délivré deux passes décisives pour faire pencher la balance du côté des visiteurs. "Quand on fait entrer un Carcela frais contre une équipe qui est déjà un peu fatiguée, cela peut faire mal", appuyait le coach.
Pour la 37e fois de sa carrière en Pro League, l’international marocain est monté au jeu en cours de partie, soit près d’un cinquième du total de ses apparitions. Avec ses 181 matchs disputés en championnat, il était le joueur du G5 le plus expérimenté à prendre place sur le banc lors de la première journée, devant le Brugeois Siebe Schrijvers (173), le Gantois Colin Coosemans (171) et ses équipiers Réginal Goreux (163), Sébastien Pocognoli (163) et Anthony Limbombe (123).
Quatre Standardmen parmi les réservistes les plus aguerris, voilà de quoi faire du banc liégeois celui avec le plus d’expérience en ce début de championnat. Hormis Vanja Milinkovic-Savic, les six Rouches qui complétaient la feuille de match au Cercle avaient tous disputé au moins une vingtaine de rencontres de Pro League. Au total, Carcela, Goreux, Pocognoli, Limbombe, Duje Cop (25) et Merveille Bokadi (23) cumulaient 679 apparitions. Personne ne faisait mieux le week-end dernier.
À l’opposé, le banc anderlechtois était celui (parmi les clubs du G5) avec le moins d’expérience au sein de l’élite. 119 capes grâce aux seuls Davy Roef (78) et Alexis Saelemaekers (41). Pas étonnant quand le onze de base lui-même était déjà le plus jeune de l’histoire du club bruxellois. Et ce n’était pas beaucoup plus âgé parmi les remplaçants, dont la moyenne atteignait les 22 ans. Elle aurait même flirté avec la barre des 20 sans la présence de Samir Nasri.
Tout l’inverse au Standard. Fort de ses trentenaires emblématiques, Carcela, Goreux et Pocognoli, le dugout liégeois était le plus âgé du G5 avec 27,3 ans de moyenne. Ce paramètre a, quant à lui, de quoi surprendre. Les Liégeois étant loin d’avoir l’une des équipes les plus âgées de l’élite. Avec sa moyenne de 25,1 ans, le groupe liégeois est même le quatrième plus jeune de D1A (derrière Anderlecht, Waasland-Beveren et Genk).
Cela démontre en revanche le mélange entre jeunes pousses et vieux briscards que le Standard est parvenu à mettre sur pied en vue de cette saison, notamment pour entourer les éléments moins aguerris.
Et quand Mehdi Carcela, l’un des pions de Preud’homme les plus rompus à la D1A, peut surgir du banc pour faire la différence en fin de match alors que les nouveaux n’y étaient pas parvenus jusque-là, cela en dit long. Tant sur la quantité au sein du groupe liégeois que sur sa qualité.
Si cette expérience sans égale en Pro League a impressionné, elle devrait rester un cas isolé. Le retour dans les 18 de joueurs comme Alen Halilovic, Collins Fai, Obbi Oulare ou encore Felipe Avenatti coïncidera à terme avec la baisse du nombre de matchs joués en D1A. Des hommes qui ne sont toutefois pas en reste d’un point de vue expérience puisqu’ils comptabilisent chacun au moins une quinzaine d’apparitions en championnat.
Vu la richesse du noyau et le calendrier qui attendra le Standard dès la mi-septembre, il y a fort à parier qu’une rotation aura lieu, et avec elle la possibilité de voir des joueurs avec moins de temps de jeu se montrer décisifs.
Un peu à l’image de ce qui était la marque de fabrique des Diables rouges il y a quelques années, le Standard pourrait devenir spécialiste en matière de faire la décision grâce à son banc. Michel Preud’homme doit en tout cas espérer pouvoir répéter le discours tenu samedi dernier : "Ce sont les changements qui ont fait la différence".
Encore plus aguerri ? C'est possible
679 matchs cumulés de D1A parmi les remplaçants, c’est déjà conséquent. Pourtant, en creusant un peu dans le noyau pléthorique du Standard, il y aurait moyen de constituer un banc encore plus aguerri, qui atteindrait presque la barre des mille caps en Pro League. En veillant à conserver une certaine cohérence par rapport aux postes et en considérant que le noyau liégeois ne bougerait plus, ce sont 938 matchs au sein de l’élite belge que Michel Preud’homme pourrait inviter à s’asseoir en bord de terrain. Jean-François Gillet (69), Réginal Goreux (163), Sébastien Pocognoli (163), Gojko Cimirot (54), Paul-José Mpoku (160), Maxime Lestienne (175) et Renaud Emond (154) constitueraient un banc qui aurait autant d’expérience que fière allure.
Bossut : 362 matchs en D1A sur le banc
Si Mehdi Carcela était le plus expérimenté parmi les réservistes des clubs du G5, il n’était pourtant pas le plus capé de l’élite à devoir prendre place sur le banc de touche. La palme revenait le week-end dernier à Sammy Bossut. L’ancien Diable rouge compte 362 matchs dans l’élite, tous avec Zulte Waregem dont il a commencé à défendre le but en 2007. Il affichait même presque le double du total des six autres réservistes retenus par Francky Dury. Le portier flandrien était le seul joueur avec plus de 300 matchs à s’installer sur le banc. Avec ses 295 apparitions, Igor De Camargo s’en approchait et devrait franchir le cap cette saison. Dans le club des “200 et plus”, on retrouvait le Zèbre Jérémy Perbet (246), l’Ostendais Fernando Canesin (230) et l’Eupenois Nils Schouterden (200). Mehdi Carcela était le sixième joueur le plus expérimenté à débuter sur le banc lors de la première journée.