Ali Lukunku l'assure: "Le Standard est clairement candidat au titre"
L’ancien attaquant, Ali Lukunku, jauge le début de PO1 des Rouches et évoque l’importance de Michel Preud’homme.
- Publié le 06-04-2019 à 06h26
- Mis à jour le 06-04-2019 à 09h29
L’ancien attaquant, Ali Lukunku, jauge le début de PO1 des Rouches et évoque l’importance de Michel Preud’homme. Ancien Rouche et actuellement consultant pour Voo Sport, l’ex-attaquant, Ali Lukunku, suit avec attention les prestations des troupes de Michel Preud’homme. Le Français a d’ailleurs décelé des similitudes dans les deux premières rencontres des Rouches en PO1.
"À chaque fois, au cours de la première période, on ne voyait pas comment le Standard allait pouvoir l’emporter. Ce qui est paradoxal, c’est que les Liégeois peuvent faire 1-3 à Gand comme ils l’ont fait contre l’Antwerp. Il faut dire que l’entrée d’Halilovic a été intéressante puisqu’il a apporté cette touche technique indispensable et du dynamisme offensif. Enfin, Gand, tout comme l’Antwerp la semaine dernière, n’était plus très frais à l’inverse du Standard qui, physiquement, semble être bien préparé."
Avec ce six sur six et la défaite de Genk à l’Antwerp, le Standard est bien installé dans le peloton de tête. "Il faut dire la vérité, le Standard est clairement candidat au titre aujourd’hui. Michel ne va pas le dire car on lui reprochera de s’être emballé si ça n’arrive pas mais les Liégeois sont bel et bien candidats."
Dans cette optique, le match de lundi soir à Bruges pourrait être primordial. "Pour la lutte entre les deux équipes oui, mais pas pour le titre", souligne Ali Lukunku. "Attention, Bruges, ce n’est pas Gand. Si le Standard évolue là-bas comme ils l’ont fait en première mi-temps mercredi, ce sera 3-0 au repos. Le but sera, avant tout, de ne pas perdre."
Pour le moment, Michel Preud’homme peut donc encore espérer faire mieux que son prédécesseur la saison dernière.
"Il ne faut pas comparer avec la saison dernière. Le Standard avait déjà remporté la Coupe et il a abordé les PO1 l’esprit libéré. Cette saison, il y a eu un tout autre travail préparatoire. Même si la qualification n’est tombée qu’au soir de la 29e journée, on savait que le Standard jouerait les PO1."
Avec le retour de Michel Preud’homme, les méthodes ont radicalement changé et certains joueurs ont eu du mal à les assimiler. "Les consignes sont claires mais c’est plus un travail personnel, d’implication, dans le chef des joueurs. Il faut savoir aussi se mettre des objectifs personnels", souligne Lukunku.
À Gand, Michel Preud’homme a refusé d’évoquer le titre mais pour son ancien attaquant, c’est clair dans sa tête.
"Il ne doit pas tenir ce genre de discours, il a raison car son noyau est encore relativement jeune et il ne sert à rien de lui mettre une pression inutile sur les épaules. Mais Michel connaît les écarts, il sait comment ça peut aller vite. Je le connais et j’ai bien vu dans son regard, au moment de rentrer au vestiaire, qu’il avait conscience de l’importance de ce succès."
Ali Lukunku connaît en effet bien Michel Preud’homme pour avoir travaillé avec lui à différents moments de sa carrière de coach à commencer par… ses débuts. "Il n’avait pas la personnalité qu’on lui connaît aujourd’hui. Il débutait et il y avait tout de même de sacrés caractères dans le vestiaire. Il a dû gérer l’ego de chacun mais, de par sa carrière de joueur, il avait déjà gagné le respect de tout le monde", se souvient l’ancien attaquant qui a rapidement été amené à s’expliquer avec MPH.
"À ses débuts, je ne jouais pas alors que j’étais titulaire avant qu’il ne reprenne l’équipe. On a eu un petit différend et on en a parlé puis tout est rentré dans l’ordre. Il ne me connaissait pas et il a pris le temps de le faire. Quand il a repris l’équipe, on était mal en point et on a terminé 3e. Encore aujourd’hui, je suis persuadé qu’on aurait pu faire mieux s’il avait été à la tête du groupe dès l’entame de la saison. C’était en tout cas écrit qu’il allait réaliser une grande carrière de coach."
En 2006, Ali Lukunku se retrouve à nouveau sur la route de Michel Preud’homme qui, comme en 2001, a été contraint de reprendre l’équipe au pied levé. "Il avait déjà plus d’expérience de par son rôle de directeur sportif. Cette année-là, il y avait encore plus de gros caractères dans le groupe qu’à sa première époque mais sa façon de travailler était la même. Il savait utiliser toutes les qualités de n’importe quel joueur. Et comme en 2001, on termine 3e alors qu’en début de saison, on piétinait énormément."
Cette saison-là (2006-2007), Ali Lukunku a assisté à la construction de l’équipe championne de 2008.
"On a malheureusement perdu la finale de la Coupe en 2007 mais il faut dire qu’il y avait tout de même des tensions dans le groupe car il y avait un certain écart entre les plus anciens et les jeunes. Mais ce sont les anciens qui ont également permis à la nouvelle génération de remporter le titre la saison suivante. J’ai vécu les six premiers mois de l’année du titre et la méthodologie était la même."
"Emond ? Il faut arrêter les comparaisons"
À Sclessin, Ali Lukunku n’aura pas toujours eu les faveurs des supporters. "Avec le recul, j’en rigole", assure-t-il. "D’autres joueurs ont connu des difficultés et n’ont pas su émerger. Moi, cela m’a fait grandir. La critique, faut pas toujours la prendre négativement."
D’une manière générale, être l’attaquant du Standard, c’est un boulot ingrat et extrêmement exigeant. "Oui mais ça l’est partout", insiste Lukunku qui prend ensuite exemple sur le cas de Renaud Emond, tant décrié par une partie des supporters rouches malgré ses performances (16 buts cette saison). "À Gand, je suis certain que beaucoup de supporters se sont dit : mais qu’est-ce qu’il fait ! Il ne faut pas oublier qu’il est tout seul et qu’il défend beaucoup. Il a peut-être moins de qualités que d’autres attaquants passés par le Standard mais il travaille pour le collectif. On voit que ses coéquipiers ont confiance en lui. Je peux comprendre qu’il divise les supporters car on a l’impression que le Standard est trop gros pour lui mais en attendant, il marque. Le problème, c’est qu’on a tendance à comparer et c’est une mauvaise chose."