Débrief tactique: Boussoufa trahi par son numéro
Chaque lundi, DH.be jette un regard tactique et impertinent sur la journée de Pro League. Au menu de cette semaine, entre autres : Drôle de place pour le numéro 6, Perbet et le sens du mouvement, Anderlecht au top à la maison et Dessoleil qui n'a pas le compas dans l'oeil.
- Publié le 02-05-2016 à 17h12
Chaque lundi, DH.be jette un regard tactique et impertinent sur la journée de Pro League. Au menu de cette semaine, entre autres : Drôle de place pour le numéro 6, Perbet et le sens du mouvement, Anderlecht au top à la maison et Dessoleil qui n'a pas le compas dans l'oeil.
Le changement: Boussoufa trop bas dans le jeu
Mbark Boussoufa détonateur d’un match complexe face à Anderlecht ? Ça aurait pu mais pour cela, il aurait fallu que le marocain soit placé plus haut dans le jeu. Mbark Boussoufa a évolué dans sa position préférée, celle d’ailier gauche libre de ses déplacement durant 5 minutes. La suite de la rencontre, il l’a passé aux côtés de Sven Kums dans un rôle de numéro 6 en alternance. Hein Vanhaezebrouck avait certainement confondu le numéro floqué dans le dos des joueurs avec leur position sur le terrain. Le joueur était, lui, complètement surpris de se retrouver dans le rôle de récupérateur occupé habituellement par le costaud Renato Neto, plus connu pour son engagement que pour ses dribbles tranchants. C’est la tête basse que le dernier transfuge gantois a quitté la pelouse. Logique, quand on n’a rien pu montrer face à son ancien public.
La phrase - Kabasele: "Nous avons joué contre le futur champion"
Domination, intelligence de jeu, agressivité, réalisme face au but. Bruges possède la panoplie complète du champion de Belgique. Si par le passé ils sont passés à côté, les hommes de Michel Preud’homme ont désormais tout en main pour gagner le titre. Et avec la manière car le Club a une énorme capacité d’adaptation. Capables de jouer de manière cynique aussi bien qu’en faisant circuler le cuir, les Blauw en Zwart marquent leurs adversaires de leur empreinte comme l’a prouvé Christian Kabasele, ébahi par les Brugeois. “Je pense qu’il y a peu d’équipes qui se sont créé autant d’occasions que nous à Bruges. Malgré tout, on se retrouve mené 3-0 à l’heure de jeu. C’est une preuve de plus que Bruges va être difficile à aller chercher et qu’on a, selon moi, joué contre les futurs champions.”
Les bons élèves: Perbet et Gerkens
Plus que son sens de la finition c’est son timing, son sens du placement et du mouvement qui font de Perbet le tueur qu’il est toujours. Face à Malines, en un regard, il avait pigé où se trouvait l’espace. Il lui a suffi de quelques pas pour se retrouver seul et pousser le ballon dedans comme un basketteur venu, en opportuniste, tenter le tip in sur une tentative à trois points croqué. Face à Lokeren, le meilleur buteur a frappé par deux fois sur ce type d’action. La chance est certes un facteur qui rentre en ligne de compte mais personne ne contestera sa capacité à trouver l’espace libre. Quand la place se fait rare dans le rectangle, il faut improviser. Et quand il n’y a pas d’espace et que le cuir est dévié dans les airs, il faut mettre un retourné. Comme Pieter Gerkens. Tout simplement brillant de spontanéité.
La stat: Anderlecht, le grand écart home-away
Depuis l’instauration des playoffs, les Mauves n’ont jamais été aussi mauvais à l’extérieur. Ils n’ont pris que 44 % des points hors de leurs bases contre 81 % à la maison. Cette différence (de 37 %) n’a jamais été aussi énorme qu’à l’heure actuelle. Même lors de la saison noire de John van den Brom (en 2013-2014) l’écart n’était que de 35 % (ils gagnaient 48 % des points à l’extérieur soit 4 de plus que cette année). Généralement, Anderlecht empoche entre 15 et 25 % de points en plus à domicile qu’à l’extérieur. L’exercice 2009-2010, qu’ils avaient littéralement survolé, est l’exception avec 84 % de points pris à la maison contre 80 % hors de ses bases. Une saison dantesque.
Les cancres: Dessoleil et... Harbaoui
L’atterrissage est douloureux. Dorian Dessoleil ne pourra pas dire le contraire en loupant totalement sa lecture de trajectoire dans son duel aérien sur l’ouverture du score de Lokeren. La chute a dû lui faire mal au dos mais c’est le résultat qui touchera le plus sa confiance. Car quelques minutes plus tard, le défenseur oublie Hamdi Harbaoui dans son dos, lit mal la trajectoire du ballon, et voit le Tunisien finir l’action tranquillement. Il n’en a pas fait autant au moment de tuer la rencontre. Sur une contre attaque sans même que le gardien soit dans ses cages, il a préféré tenter d’inscrire son triplé plutôt que d’assurer la victoire en faisant marquer un équipier.