Nicolas Penneteau se confie après son été difficile: "Je n’ai pas craint la fin de carrière"
Nicolas Penneteau a connu un été difficile à cause d’une hernie discale lombaire
- Publié le 22-09-2018 à 07h21
- Mis à jour le 22-09-2018 à 10h41
Nicolas Penneteau a connu un été difficile à cause d’une hernie discale lombaire "C’est une blessure ennuyeuse. Ce n’est pas quelque chose qui arrive souvent. J’en ai discuté avec Jean-François Gillet après le match au Standard et il m’a dit qu’il a aussi souffert de cette blessure en Italie. Cela ne l’a pas empêché de revenir et de faire une belle carrière."
Touché au dos et souffrant d’une hernie discale lombaire, le dernier rempart du Sporting, Nicolas Penneteau, a connu un été pourri. Écarté des terrains pendant plusieurs semaines, le Français, qui a depuis retrouvé sa place entre les perches, s’est posé pour évoquer cette période spéciale de sa longue carrière.
Nicolas Penneteau, depuis quand avez-vous des douleurs dans le dos ? "Lors du premier match des playoffs 1 en mars, je me suis fait mal et je sentais une pointe dans le dos. On a évalué cela comme un lumbago. Pourquoi ? Parce que je n’avais pas de trajet sciatique sur la douleur. Alors que souvent, quand on a une hernie discale, il y a une douleur qui descend dans la fesse, la cuisse et le pied. Donc là, on a diagnostiqué un lumbago et peut-être que c’était la hernie qui, à un moment donné, est sortie. On ne sait pas trop. Après une période de repos, je suis revenu et j’avais des micro-douleurs, mais rien de bien méchant, ce qui m’a permis de faire la fin de saison. Après, pendant les vacances, ça allait bien." Mais la douleur est revenue lors de la reprise des entraînements ?
"J’avais encore des micro-douleurs. Mais elles se sont amplifiées jour après jour. Au début, on a fait beaucoup de prévention, mais on pensait toujours que c’était un lumbago et que mes muscles étaient encore tendus. Lors du match contre Westerlo (NdlR : début juillet) , j’avais vraiment mal. J’ai dit au docteur qu’il fallait faire quelque chose. Il a accepté car on partait trop dans l’inconnu. Et c’est à ce moment-là qu’on a vu qu’il y avait une hernie. Mais elle avait un avantage. Elle remontait vers le haut de la colonne et pas sur les côtés. Donc les nerfs n’étaient pas touchés par l’inflammation qui procure les douleurs dans la fesse, etc. C’est pour cela, aussi, que je ne suis pas passé par la case opération."
Et les médecins ont réalisé une infiltration ?
"Oui, mais j’ai eu un mauvais réflexe. Après la première injection, je me suis senti tellement bien dans les 48 premières heures que je me suis dit que c’était fini. J’ai voulu aller trop vite. On a perdu à cause de cela au minimum quinze jours. J’ai dû attendre pour refaire une piqûre et suivre un protocole plus long. Maintenant, on va attendre un petit peu et refaire d’ici deux mois des examens pour voir si la hernie est encore présente."
Devez-vous faire des exercices spécifiques pour ménager votre dos ?
"De la prévention au quotidien. Faire attention à la manière dont je m’installe dans le canapé, par exemple. Quand je fais de la route, je mets une gaine pour maintenir mon dos droit, pour ne pas être avachi. Plein de petits détails. Je fais aussi de la prévention lors des entraînements, pour préparer la sangle abdominale et les lombaires avec des exercices de stabilisation et de gainage. Je vais aussi à Monceau une ou deux fois par semaine pour poursuivre un travail spécifique."
Avez-vous eu peur que cette blessure sonne la fin de votre carrière ?
"Je n’ai pas craint la fin de carrière mais je me suis dit que si je devais me faire opérer, j’allais tout donner pour revenir mais qu’il fallait être conscient qu’il y a d’autres gardiens qui sont là, que je peux perdre ma place, que je suis en fin de contrat en fin de saison. Qui va vouloir tenter sa chance avec un gardien de 38 ans. Cela m’a brièvement traversé l’esprit quand j’ai fait la rechute. J’ai fait le c.. et cela pouvait ne pas pardonner. Je savais que le docteur était inquiet aussi, car c’est une blessure particulière, qu’on ne voit pas souvent dans le milieu du foot. C’est pour cela qu’on a pris notre temps et que le processus de réhabilitation a été fait de manière très tranquille. Mais je savais que si la douleur disparaissait, il n’y aurait aucun souci."
Le club a pris ses précautions en transférant Rémy Riou ?
"J’ai senti une crainte, au niveau du club, que je ne revienne pas. Ce qui est normal. Quand on a 37 ans, même si on est dans une excellente forme, la blessure peut toujours venir. Et elle est jugée différemment selon qu’on a 27 ou 37 ans. Mehdi m’a demandé comment je me sentais quand il me restait trois semaines de protocole. Je lui ai dit : ‘Pour l’instant, cela va très bien et je suis persuadé que dans trois semaines je vais être sur le terrain. Maintenant, j’en suis persuadé mais je ne peux pas te le garantir. ’ L’arrivée de Rémy Riou ne m’a pas choqué. Cela fait partie du jeu. Je peux comprendre l’inquiétude et le besoin d’anticiper les choses. C’est normal. D’ailleurs, j’ai très bien accueilli Rémy."
"On verra si le club veut discuter…"
En juin prochain, alors qu’il aura soufflé ses 38 bougies, Nicolas Penneteau sera en fin de contrat avec Charleroi. Mais pas question pour le Corse de penser à une fin de carrière. Le feu sacré est toujours présent en lui…
"Je me sens en forme. C’est ce que je disais avant ma blessure au dos. Je me sens encore capable de jouer longtemps. Je ne me prends pas la tête, je donne mon maximum puis on verra en fin de saison. On verra si, dans le courant de la saison, le club a envie qu’on discute. Si ce n’est pas le cas et que je dois passer à autre chose et bien je le remercierai pour tout ce qu’il a fait et j’essayerai de trouver un autre challenge. Pour le moment, mon but est d’être performant pour l’équipe. Si on me laisse la possibilité, je veux bien terminer ma carrière à Charleroi. Je sais que j’ai encore des années devant moi aussi bien dans les jambes que dans la tête. Ma femme me l’a encore confirmé dernièrement : tant que mon corps ne lâchera pas, je vais avoir du mal à arrêter."
Pourquoi d’ailleurs arrêter quand on est encore performant et décisif pour son équipe semaine après semaine ?
"Heureusement que je n’ai pas vu la plaie"
Le gardien corse a terminé le match à Sclessin avec une impressionnante coupure à la tête…
Installé tranquillement dans la salle de presse du Mambourg, Nicolas Penneteau revient sur le match du Standard arrêté pendant plusieurs longues minutes suite à un choc entre lui et le genou de son équipier, Stergos Marinos. Avec à la clé pour le Français une profonde coupure de plusieurs centimètres sur le crâne.
"Regardez, j’ai une vidéo de ma tête après le match, on voit bien la coupure. Maintenant, j’ai six agrafes, explique le gardien des Zèbres avant de revivre sa soirée à Sclessin : "J’ai eu très mal au début mais plus les secondes passaient plus je retrouvais mes esprits. Heureusement que je n’ai pas vu la plaie sinon j’aurais arrêté. C’était un beau choc car même après le match, Marinos avait encore mal au genou. Les médecins ont compressé et bandé ma tête sur le terrain et les agrafes ont été mises après le match. À la mi-temps, ils ont juste refait le bandage. Tous les tests réalisés par le doc étaient positifs. Je répondais clairement à ses questions, j’ai juste demandé quelques secondes pour récupérer un petit peu. Dans ma carrière, j’ai eu trois entorses cervicales et j’ai eu des pertes de connaissance. Je ne savais plus si on était en première ou deuxième mi-temps, je ne connaissais plus le score. Ici ce n’était pas comme cela. Quand le match a repris, le staff a été attentif pour voir si tout était O.K."
Performant pendant tout le reste du match avec deux ou trois sauvetages déterminants, Nicolas Penneteau a néanmoins eu des séquelles de son choc après la rencontre.
"J’ai vomi quand on est rentré du match, poursuit l’intéressé. Une fois au stade et une fois chez moi. C’est pour cela que le docteur a préféré que je reste à la maison lundi. Je pense que j’ai quand même souffert d’une légère commotion. J’ai revu les images et j’ai trouvé ce choc anodin. On se dit que Marinos a un peu effleuré ma tête. On ne s’attend pas à ce que ma tête soit ouverte comme cela."
Pour protéger sa blessure, le Corse s’est entraîné cette semaine avec un casque de rugby sur la tête. Un test qui ne s’est pas avéré très concluant.
"Je n’ai pas trop aimé. On a réfléchi pour trouver une solution pour le match à Beveren. Soit refaire le même bandage que celui que j’avais en deuxième mi-temps contre le Standard, soit modifier le casque car il y a des choses qui ne me plaisent pas. Je n’entends pas bien, j’ai chaud dedans même s’il est bien aéré. Je ne suis pas habitué."
Ce vendredi, Nicolas Penneteau s’est entraîné avec une sorte de bonnet de bain pour protéger sa blessure.