Teo-RSCA : le bras de fer que personne ne veut voir
Vanhaezebrouck veut encore deux attaquants et n’a plus de place pour l’attaquant polonais… qui veut rester
- Publié le 19-07-2018 à 19h01
- Mis à jour le 20-07-2018 à 06h36
Vanhaezebrouck veut encore deux attaquants et n’a plus de place pour l’attaquant polonais… qui veut rester Mardi, le RSCA publiait une courte vidéo sur ses canaux de communication pour saluer le retour à l’entraînement de Lukasz Teodorczyk (et de Kara Mbodji). On ne peut pourtant pas écrire que les relations entre le club et l’attaquant polonais soient excellentes en ce moment. C’est un euphémisme.
Parmi les joueurs importants invités à s’en aller cet été, seul Teodorczyk résiste. Dendoncker et Kara ne demandent pas mieux tandis qu’Obradovic et Kiese Thelin ont bien compris qu’ils avaient intérêt à chercher du temps de jeu ailleurs. Teo, lui, aimerait rester au Sporting. Pour deux grandes raisons.
Premièrement, Teo ne se sent pas inférieur aux attaquants recrutés par Luc Devroe. Il se sent prêt à affronter Landry Dimata et Ivan Santini pour la place en pointe. Même s’il a peu joué et que la Pologne a déçu, il arrive de la Coupe du Monde, le plus grand tournoi de la planète foot. Il veut montrer qu’il n’y était pas par hasard.
Deuxièmement, il touche un très beau salaire à Anderlecht. Près de deux millions d’euros chaque année. Le Polonais est bien conscient qu’il aura du mal à trouver une fiche de paie si bien garnie ailleurs au regard de ses derniers mois compliqués dans notre championnat. Le seul moyen d’obtenir autant (voire plus) est d’accepter un transfert exotique. À 27 ans, il n’est pas encore très chaud pour une aventure loin de l’Europe. Et donc probablement aussi loin de son équipe nationale.
Du côté des dirigeants anderlechtois, on n’analyse pas du tout la situation de cette manière. À leurs yeux, Teo a fait son temps au Sporting. Malgré 15 buts la saison passée en Pro League, il a même épuisé son crédit auprès d’Hein Vanhaezebrouck. Il est donc temps de laisser sa place à d’autres tout en libérant un budget important dans la masse salariale.
Vanhaezebrouck et Devroe aimeraient d’ailleurs encore recruter deux attaquants. Pour son trident offensif, l’entraîneur ne voit actuellement que quatre joueurs utilisables directement dans son effectif : Dimata, Santini, Gerkens et Bakkali. Et il aimerait beaucoup que tous les postes soient doublés par des titulaires en puissance. Ce qui n’est pas encore le cas des prometteurs mais très jeunes Abazaj, Adzic et Dauda.
Pour recruter deux attaquants de plus, il faut de l’argent. Le départ de Teodorczyk pourrait aider à libérer ce budget. Le RSCA actuel n’a pas envie de jeter de l’argent par les fenêtres. Garder le Polonais et son énorme salaire juste pour garnir les tribunes ferait mal aux dirigeants, Marc Coucke en tête. Le président a demandé des efforts à son club afin d’équilibrer au mieux le budget global. Même si le vestiaire n’est pas un département comme les autres dans un club de football, ce gaspillage serait mal vu.
Dans une semaine , le championnat reprendra par un déplacement à Courtrai. Vanhaezebrouck risque de faire un tri dans son noyau A d’ici-là. Les deux dernières rencontres de préparation (vendredi à Westerlo et samedi contre Rennes) vont affiner ses choix. L’entraîneur ne peut pas débuter la compétition avec un groupe de 35 joueurs (sans compter encore les prochains retours de vacances de Kiese Thelin puis de Dendoncker). Teodorczyk pourrait être l’une des victimes de cet écrémage. Une situation que tout le monde aimerait pourtant éviter au Sporting vu les services rendus par le Polonais dans le passé.
Se dirige-t-on vers un bras de fer dont personne ne veut ? L’avenir à court terme le dira. Il reste six semaines de mercato, largement assez pour trouver un accord entre Anderlecht et le clan Teodorczyk. À moins que le Polonais ne renaisse une nouvelle fois de ses cendres ? On n’y croit pas trop dans les couloirs de Neerpede mais il est difficile d’être définitif avec un joueur aussi atypique.