Serhat Akin: "Je crains le pire pour Anderlecht à Istanbul"
Selon Serhat, le Fenerbahçe de Koeman s’est refait une santé à Galatasaray.
- Publié le 07-11-2018 à 14h44
- Mis à jour le 07-11-2018 à 14h45
Selon Serhat, le Fenerbahçe de Koeman s’est refait une santé à Galatasaray. Serhat était à Bruxelles pour le match aller. "Cela m’a fait plaisir de retourner au stade où j’ai connu tellement de beaux moments" , dit-il. "Et j’adore Bruxelles, tout comme ma femme. J’habite Mönchengladbach, cela nous fait 180 kilomètres pour faire du shopping."
Akin a été déçu par Anderlecht. "Je connaissais le Sporting comme une équipe conquérante. Avant le match, j’avais dit : ‘Si le public se met derrière son équipe, Anderlecht peut même battre Barcelone.’ Mais j’ai vu une équipe jeune qui avait peur. Je ne reconnaissais pas mon Sporting. À l’époque, on n’avait pas peur de Chelsea ou Liverpool."
Ce jeudi, il va essayer de faire le déplacement à Istanbul. "Je suis malade, mais je prends des antibiotiques pour pouvoir aller sur place. Cela va chauffer. Je crains le pire pour Anderlecht. Les 40.000 à 50.000 supporters vont créer un ouragan. Et l’équipe du Fener est libérée depuis le 2-2 à Galatasaray."
La fin de match s’est terminée par des bagarres. Akin : "Ce n’était vraiment pas nécessaire. Hasan Sas, T2 du Galatasaray et mon ancien coéquipier en équipe nationale, a couru après les joueurs du Fener pour se battre. Le T1 Fatih Terim a touché Soldado. C’est inadmissible de frapper des joueurs. Pour moi, ils peuvent être suspendus pour un an. Je m’en fiche. Je sais que Galatasaray voulait gagner 5-0 contre le pire Fenerbahçe de l’histoire. C’est frustrant, surtout après avoir mené 2-0."
Serhat a apprécié les choix faits par le T1 (temporaire) Erwin Koeman. "Pour moi, il peut rester T1 pour de bon. Il a fait de l’excellent boulot contre le Galatasaray. J’étais vraiment surpris. Il a osé jouer offensivement, sans peur. Et il avait un plan. On aurait même pu gagner 2-4. Lui, au moins, il a relancé Valbuena. Le Français a marqué et donné un assist. Le foot est un jeu mental. Valbuena est une arme qui fait peur à l’adversaire. Il défend trop peu ? Messi ne défend pas non plus."
En d’autres mots : Serhat n’était pas fan de Cocu. "Je l’ai soutenu jusqu’au bout. Je suis un ami du nouveau président. Je ne voulais pas qu’il limoge des entraîneurs dans sa première saison. En Turquie, on change de coach comme de slip. Mais là, c’était devenu intenable. Cocu faisait des choix tellement bizarres. Contre le pire Anderlecht de l’histoire, son équipe a refait un retard de deux buts. Tout le monde était content. Mais quelques jours plus tard, à Ankaragücü, il change toute l’équipe ! D’où ma question à Cocu : ‘Pourquoi, Philip ? Pourquoi ?’"
"Wilhelmsson est intéressé par ma chaîne Twitch"
Serhat n’est pas au chômage. "Je gère un live channel sur Twitch (NdlR : une plateforme spécialisée dans les jeux vidéo) ", dit-il. "En fait, c’est ma propre chaîne télévisée. Quand je joue à des jeux, les fans donnent leur avis et je parle avec eux. Quand je joue à Fifa ou Football Manager, 3.000 ou 4.000 spectateurs me regardent. Je ne gagne pas tellement d’argent. Parce que je suis un ex-footballeur, les gens demandent de l’argent au lieu d’en verser."
Serhat songe à un partenariat avec son ancien pote, Christian Wilhelmsson. "Vous connaissez Chippen , il est super entreprenant. Il habite Dubai, où il gère la Royal E-Sport Team. Il a la meilleure équipe féminine au monde de Counter-Strike. Il a vu que je suis sur Twitch. Mon projet l’intéresse. Je vais aller à Dubai pour voir si on peut concrétiser notre collaboration. Chippen , Kompany et moi restons très proches."
"J’allais détruire Bruges, Franky !"
Serhat adore parler de son passage à Anderlecht comme joueur, après avoir joué pendant six saisons à Fenerbahçe. "Ce n’était pas évident de quitter le Fener, le club que je supportais depuis mes 6 ans et où on nettoyait mes chaussures. Au RSCA, je gagnais d’ailleurs moins d’argent ! De Boeck, T2 à l’époque, avait appelé Van Hooijdonk du Fener. Pierre avait dit que j’étais un demi-dieu en Turquie. Du coup, Van Holsbeeck et Vanden Stock m’ont présenté comme une star."
Vercauteren n’aimait pas ce statut de son joueur. "J’avais marqué cinq fois en préparation, mais il m’a mis sur le banc pour le premier match. Et il m’a remplacé à la 65e contre Bruges, malgré mes deux buts. Je voulais faire la guerre avec lui dans le vestiaire. Van Holsbeeck m’a calmé et a dit que c’était tactique. J’ai répondu : ‘Tactique ? Bullshit ! J’allais détruire Bruges, Franky ! Maintenant, on a concédé un nul, 2-2 !’ Je n’en veux plus à Franky. Il m’a appris qu’il faut parfois accepter le banc."
Mais Serhat garde aussi de beaux souvenirs. "J’ai qualifié Anderlecht deux fois pour les poules de la Coupe d’Europe, face au Rapid Vienne et le Slavia Prague. Et j’ai gardé des potes pour la vie. Comme Deschacht, Wasilewski ou les Argentins Pareja et Biglia. Ils m’appelaient Narigon , le Gros Nez ." (rires)