Le jour où Kompany avait dit au revoir (sans le savoir)
Il y a 4 929 jours, Kompany disputait son dernier match avec Anderlecht. Un très mauvais souvenir qu’il pourra enfin effacer ce dimanche.
- Publié le 28-07-2019 à 07h49
- Mis à jour le 28-07-2019 à 14h03
Il y a 4 929 jours, Kompany disputait son dernier match avec Anderlecht. Un très mauvais souvenir qu’il pourra enfin effacer ce dimanche. Le Parc Astrid sera plein ce dimanche. Ou vraiment pas loin. Un engouement qui peut s’expliquer en trois mots : Vince The Prince. Kompany fera son grand retour au Sporting ce 28 juillet 2019, très exactement 4 929 jours après sa dernière apparition en mauve et blanc. C’était aussi un 28. Celui du mois de janvier 2006.
Le résultat déterminera, comme toujours, l’ambiance à la fin du match. Mais Kompany le sait déjà : ça ne pourra pas être pire qu’il y a treize ans. Ce 28 janvier 2006, il avait connu une soirée très compliquée avec le RSCA. Avec des huées des supporters et sans savoir que ce serait l’ultime rencontre de son premier chapitre anderlechtois.
C’était au Kiel face au Beerschot. Un soir glacial. Un froid sibérien. À l’opposé de la canicule qui a étouffé le Royaume ces derniers jours. Le RSCA de Frankie Vercauteren restait sur trois matches sans victoire, dont une défaite à Sclessin (2-0) et nul à domicile contre le Cercle (2-2).
"La crise si on ne gagne pas au Beerschot ? Il nous faut un succès pour éviter à tout le monde de devenir nerveux au club", avait lâché Herman Van Holsbeeck à la veille de la rencontre.
C’est Jurgen Cavens qui se chargera de plonger le Sporting dans la crise : un doublé pour une victoire largement méritée (2-0). Ce soir-là, Anderlecht n’avait eu qu’une seule occasion, un tir sur le poteau du Français Pujol. Vercauteren avait tenté de bousculer l’équipe en laissant Zetterberg sur le banc pour offrir une première titularisation au Roumain Mitu. Sans effet.
Dans la tribune visiteur, les supporters avaient commencé à huer en seconde période. Puis la colère était montée : "Wij willen voetbal zien", "Frankie buiten" et même des chants à la gloire de Johan Boskamp et Michel Verschueren. Qui aurait cru que le fiston ramènerait Vince the Prince au club treize ans plus tard ?
À l’image du reste de l’équipe, Kompany avait connu une soirée difficile. Avec quelques circonstances atténuantes à lui concéder : replacé au milieu le week-end d’avant, il était redescendu dans une défense délaissée par Tihinen, malade. Et il n’était pas à 100 % non plus, embêté par des douleurs au dos qui avaient déjà gâché son début de saison.
Une soirée pourrie pour le gamin de 19 ans. Et il n’imaginait que c’est ainsi que se passerait son dernier match à Anderlecht. Quelques jours après, une nouvelle blessure, à l’épaule, mettra un terme à sa troisième saison pro. Au bout de douze apparitions seulement.
Si vous interrogez Kompany aujourd’hui, cet exercice 2005-2006 reste pourtant un bon souvenir. Parce que le Sporting avait quand même été champion avec Vercauteren. "Ce titre était aussi le mien. J’avais participé à une partie des matches et j’avais toujours continué à soutenir l’équipe. je passais régulièrement un coup de fil aux équipiers ou au coach. Ça me permettait aussi de rester concerné, même dans les périodes les plus compliquées de ma rééducation."
Au fil des semaines , les supporters avaient compris que Kompany ne serait plus Anderlechtois l’année d’après. Les rumeurs de transfert étaient de plus en plus pressantes. À l’époque, on parlait beaucoup de Lyon, sans savoir qu’Hambourg finirait pas emporter la mise pour un peu plus de dix millions d’€.
Dans les tribunes, on espérait que Kompany serait rétabli in extremis pour participer aux dernières rencontres de la saison. Peut-être la toute dernière. Ce ne fut pas possible. Le joueur, bien conscient que son avenir allait se jouer l’été, ne voulait prendre aucun risque.
Un mal pour un bien peut-être. Le 5 mai 2006 fut finalement entièrement dédié à Pär Zetterberg. Pour son ultime match à Anderlecht. Son ultime match tout court. Un succès 3-0 face à Zulte Waregem qui assurait le Sporting d’un 28e titre. Une fête marquée par les larmes du lutin suédois. Kompany était aussi sur la pelouse pour goûter au champagne et saluer la retraite de son équipier. Et si quelqu’un leur avait dit qu’ils se retrouveraient au même endroit le 28 juillet 2019 ? "OK, mais avec une meilleure ambiance que le 28 janvier 2006, nom de Zeus !"