L'abécédaire de Kemar Roofe: "Ce coup de fil de Kompany, je n’en reviens pas"
Qui est le buteur anglo-jamaïcain d’Anderlecht ? Il se présente.
- Publié le 08-11-2019 à 06h34
- Mis à jour le 08-11-2019 à 12h58
Qui est le buteur anglo-jamaïcain d’Anderlecht ? Il se présente. Vexé par des questions trop négatives d’un journaliste de VTM après le match contre le Cercle, Kemar Roofe (26 ans) a laissé une fausse impression de lui-même. Et donc, il a pris son temps pour répondre à toutes les questions de La DH. En 45 minutes, il s’est longuement présenté. De A à Z.
A. COMME AGÜERO
"C’est à son style que le mien a été comparé au moment où j’ai signé à Anderlecht. Je comprends la comparaison. Vu notre petite taille, on n’a pas le profil de l’avant-centre grand et puissant, fort de la tête. Mais lui, c’est l’un des meilleurs au monde. Si la comparaison a créé une pression supplémentaire ? Non".
B. COMME BERAHINO
"Saido a été mon coéquipier chez les jeunes à West Bromwich. C’est chouette de le retrouver à Zulte-Waregem. Dommage qu’il soit blessé. On n’a pas encore eu le temps de se voir ici en Belgique. Il a vécu beaucoup de choses dans sa vie. Mais je préfère qu’il le raconte lui-même. (Rires)"
C. COMME CHIENS
"J’en ai deux : Iggy, un bouledogue anglais, et Reggy, un bouledogue français. Reggy est encore en Angleterre. C’est le plus méchant des deux. Il doit d’abord être dressé avant qu’il nous rejoigne ici. Il me manque, mais il nous donne du boulot. Quand il est chez nous, on a quatre enfants : mes deux filles et les deux chiens."
D. COMME DRAKE
"Pour moi, c’est le meilleur chanteur au monde du moment. Il a partagé la scène avec ma nièce, Jorja Smith, qui est une célébrité en Angleterre. Je l’ai rencontré dans les coulisses lors de son concert à Birmingham. Jorja a aussi fait des chansons avec Kendrick Lamar. Elle a chanté au Pukkelpop, mais je n’ai pas su me libérer pour la voir. On a une famille très créative. Mon frère, lui, a une marque de vêtements, CustomRare. Moi, je lui donne des idées, mais je ne suis pas adroit des mains. Heureusement, je le suis des pieds. (Rires)"
E. COMME ELLAND ROAD
"Le stade de Leeds, où j’ai vraiment percé. Bien sûr que je sais qu’Anderlecht y a perdu 2-1 en Ligue des champions, en 2001. Je n’étais pas dans les tribunes en tant que gamin, mais dans les catacombes d’Elland Road, on trouve des souvenirs des plus grands matchs européens de l’histoire. Je connaissais donc Anderlecht avant d’y signer."
F. COMME FILLES
"On a une fille d’un an, Luna, et une autre de 5 ans, Alarnie. Alarnie a déjà tourné dans des spots publicitaires à la télé, entre autres pour Speedo et Aldi. Elle est très jolie. Une agence de mannequins nous a contactés et elle est payée pour ses prestations. L’argent est pour elle. On doit lui trouver une agence en Belgique. Et il faudra qu’on trouve un accord avec son école. En Angleterre, cela va plus facilement."
G. COMME GESTE DE CÉLÉBRATION
"Le signe que je fais des doigts après un but, ce sont les initiales de mes filles : un L pour Luna et un A pour Alarnie. Les gens pensent parfois que j’ai des affinités avec Los Angeles, mais c’est faux. J’aime impliquer ma famille dans mes célébrations. Quand j’ai mis deux buts contre Gand, je suis allé vers ma famille, qui était dans les loges, au-dessus des supporters de Gand. J’ai appris après le match que les Gantois pensaient que je les provoquais. C’est faux. Jamais, je ne ferais cela."
H. COMME HALLOWEEN
"Je confirme, j’étais présent à la fête de Halloween, organisée chez les Kompany. Sur la photo Instagram de François Kompany, je porte le chapeau de sorcier de ma fille. Je comprends que cela paraisse bizarre qu’un attaquant soit présent à la fête du joueur-manager du club. Mais on y était pour ma fille, qui s’entend bien avec les enfants de Vinnie. Et ma femme est proche de Carla. Elles ont les mêmes origines. Leurs amies vivent en Angleterre, c’est bien qu’elles aient une vie sociale ensemble ici. Et hors du football, on est des familles normales. Vincent et moi ne parlons pas football hors du club."
I. COMME ISLANDE
"Le club islandais de Víkingur Reykjavík est le premier où j’ai été prêté. Je n’ai joué que deux matchs parce que la durée du prêt n’était que d’un mois, mais c’était une expérience enrichissante. J’ai appris à être indépendant. Le Néerlandais Mark Rutgers, mon coéquipier à Reykjavík, a dit que nous aimions la nature et les filles ? (Rires) On a visité le Lagon bleu, mais j’y étais surtout pour le football. Je devais ramener un rapport positif à West Bromwich, mon club formateur."
J. COMME JAMAÏQUE
"Mon papa est né en Jamaïque, mais moi en Angleterre. Je suis allé trois fois en Jamaïque, qui m’a convoqué en équipe nationale. Je suis en contact avec les dirigeants. Je veux jouer un jour pour une équipe nationale, mais je prends mon temps. La saison passée, je me focalisais sur la montée de Leeds en Premier League, ce qui n’a pas réussi. Maintenant, je suis concentré sur mon intégration à Anderlecht. Bien sûr que j’aime le reggae, mais j’aime plusieurs styles de musique."
K. COMME KOMPANY
"Ah, Vinnie. Je le connaissais de la télé, en tant que meilleur défenseur central de Premier League et de la Belgique, numéro 1 au classement Fifa. On ne s’était jamais parlé. Je n’en reviens toujours pas qu’il m’ait appelé pour venir à Anderlecht. Je ne savais pas qu’il me connaissait. C’était un honneur. Mon agent m’avait averti qu’il me téléphonerait. Mais quand je l’ai vraiment eu au bout du fil, j’étais sous le charme. Aussi bien de lui que de son projet. Je ne sais pas si j’aurais dit oui à Anderlecht sans lui. Un joueur anglais ne quitte presque jamais son pays. Quand j’étais jeune, Beckham, Owen et Hargreaves étaient pratiquement les seuls."
L. COMME LEEDS
"À Leeds, j’ai travaillé sous les ordres de Marcelo Bielsa. Je suis ravi d’avoir connu un coach comme lui dans ma carrière. Pour lui, le foot, c’est comme les mathématiques. Cela semble compliqué, mais en répétant les détails, cela devient une habitude. Comme quand on apprend à conduire une voiture."
M. COMME MOLLETS
"Je n’aime pas porter des bas sur les mollets. Donc, je les abaisse. Pourtant, je les portais sur les genoux quand j’étais jeune, comme mon idole, Thierry Henry. Ne pensez donc pas que je baisse mes bas parce que je suis trop musclé. Les arbitres en Angleterre n’aiment pas cela. Chaque match, ils me faisaient des remarques. Mais il n’y a pas de règle qui dit comment il faut porter ses bas. Et je porte des jambières, je ne vois donc pas le problème."
N. COMME NÉERLANDAIS
"Non, je ne parle pas encore néerlandais ni français. Tout le monde maîtrise l’anglais dans le vestiaire. Mais je vais prendre mon premier cours de français la semaine prochaine."
O. COMME OLDTIMERS
"J’ai cinq voitures, des oldtimers comme on dit en anglais, des voitures de collection. J’aime les voitures en général. J’ai notamment une BMW E30 3 séries rouge de 1988, que j’ai achetée via internet. Et une Land Rover Defender. Toutes mes voitures, je les change de look. J’ai beaucoup d’idées, mais je ne chipote pas trop moi-même. Je me débrouille quand même un peu. J’ai au moins une boîte à outils. De nos jours, les jeunes n’ont même plus de tournevis."
P. COMME PENALTY
"Oui, je tirais les penaltys à Leeds. Je les ai frappés jusqu’au moment où j’ai glissé. Mais Leeds n’obtenait presque jamais de penalty. On a eu une série de 40 matchs sans péno. C’est moi qui ai tiré et marqué le premier, afin de briser la malédiction. Mon penalty contre le Cercle ? Non, je ne me suis pas disputé avec Vlap. J’ai marqué le précédent, contre Gand. Donc, il me semblait normal que je le botte."
Q. COMME QUESTIONS PIÈGE
"Cela ne me déplaît pas de donner des interviews. Les supporters ont le droit d’en savoir plus sur un joueur. Mais dimanche, après le match contre le Cercle, je sentais que ce journaliste voulait me faire dire du négatif. Je n’accepte pas cela."
R. COMME ROEF
"C’est bizarre d’avoir deux joueurs avec un nom de famille qui se prononce de la même façon. À Leeds, j’étais surnommé ‘Roofie’. Mais ici, c’est le surnom de Davy. Donc, on m’appelle tout simplement Kemar."
S. COMME SUPPORTERS
"Les supporters d’Anderlecht m’ont très bien accueilli, surtout avec leur chanson ‘The Roof is on Fire’. Ah, ils la chantaient pour Davy Roef, dans le passé ? Je ne le savais pas. Ils ont donc fait un remix de cette chanson ? (Rires) Visiblement, ils ne la chantent que quand je marque. Il faudra que je marque beaucoup."
T. COMME TACLES
"D’abord, je pensais que les défenseurs seraient plus durs en Championship. Mais après mes sept matchs en Belgique, je dois dire que c’est la même chose. Je prends autant de coups. Je quitte le terrain avec des contusions et des plaies. C’est le football. Je ne me plains pas. On a le plus beau job au monde."
U. COMME UNITED KINGDOM
"Je me demandais comment serait la vie hors du United Kingdom, du Royaume-Uni. On a dû chercher nos marques en Belgique, mais on est heureux, maintenant. On a notre appartement et nos meubles. Cela ne diffère pas tellement du Royaume-Uni."
V. COMME VINGT BUTS
"Thomas Christiansen, l’actuel coach de l’Union qui était mon coach à Leeds en 2017-2018, a dit que je marquerais vingt buts, cette saison ? C’est gentil. J’en avais quinze la saison passée et quatorze la saison d’avant. Maintenant, j’aimerais en marquer cent. Je rigole. Tout ce qui m’intéresse, c’est qu’on gagne. La saison passée, j’ai marqué beaucoup mais on n’est pas promus."
W. COMME WEST BROMWICH
"Le club qui m’a formé. Je n’ai jamais joué en équipe A de West Brom, qui m’a prêté à Reykjavik, Northampton, Colchester, Cheltenham et Oxford. J’ai été freiné par des blessures qui seraient guéries rapidement de ces jours. Mais je savais que je deviendrais pro. Et mon objectif est encore toujours de jouer en Premier League."
X. COMME X-MAS
"Ah, la période de Noël est très spéciale pour moi. Ma fille est née le jour de Noël et moi le 6 janvier. Quand je jouais en Angleterre, on ne pouvait pas fêter nos anniversaires, à cause de la succession de matchs. Je me réjouis d’enfin pouvoir fêter le Nouvel An."
Y. COMME YES WE CAN
"Si on peut encore se qualifier pour les playoffs 1 ? Bien sûr ! Yes we can ! On progresse de semaine en semaine, et les résultats commencent à suivre."
Z. COMME ZEN
"C’est bizarre, mais quand je joue au football, je suis tellement zen, que je ne sais pas ce qui se passe autour de moi. Contre Gand, j’étais tellement dans ma bulle, que je n’avais même pas vu que les supporters de Gand m’en voulaient."
Roofe en quatre phrases
Au cours de cet entretien, nous nous sommes parfois écartés de cet abécédaire. Florilège en quatre citations: 1. "Quand j’étais jeune, je portais mes bas haut, comme mon idole Thierry Henry. Maintenant, mes bas me dérangent sur mes mollets."
2. "Oui, j’ai été à la fête de Halloween chez les Kompany. Pour nos filles et nos épouses. On n’a même pas parlé de foot."
3. "Ma nièce chante avec Drake et Kendrick Lamar. Mon frère a une marque de vêtements. Moi, heureusement, je suis créatif des pieds."
4. "Ma fille de cinq ans est très jolie. Elle participe à des spots publicitaires en Angleterre, et elle est payée pour ses prestations. On cherche une agence belge."