Entre Vanhaezebrouck et le public, il y a une cassure
Les supporters se sont plaints du triste spectacle face à 10 Trudonnaires, le coach a fortement critiqué leur comportement
- Publié le 01-10-2018 à 07h51
- Mis à jour le 01-10-2018 à 09h12
Les supporters se sont plaints du triste spectacle face à 10 Trudonnaires, le coach a fortement critiqué leur comportement Rien ne va plus à Anderlecht. Trois jours après le match de la honte contre l’Union, le Sporting n’est pas parvenu à se défaire de Saint-Trond, qui a pourtant joué pendant 73 minutes (avec les arrêts de jeu) à dix contre onze après l’exclusion de Ceballos. Certes, les Mauves ont eu quelques occasions de but et le gardien Kenny Steppe a réalisé le match parfait, mais la crise est désormais totale au Parc Astrid. Surtout après le clash entre le public et Hein Vanhaezebrouck.
Le conflit entre les deux a commencé lors du remplacement de Trebel par Makarenko, à 20 minutes de la fin. Quand le kop s’est mis à siffler, Vanhaezebrouck a levé la jambe pour montrer que son capitaine était blessé, et a ensuite fait un geste de rejet. "Trebel avait un bandage de son cou jusqu’à son genou et a demandé son remplacement à deux reprises", commentait Vanhaezebrouck après le match. "Si les gens ne voient pas cela… Et quand on ne sait pas pourquoi quelqu’un est blessé, on ne siffle pas. C’était déjà la même chose avec Amuzu. Il faudra vraiment que je donne des explications via un panneau…"
Vanhaezebrouck était lancé. Le public en a pris pour son grade. Accrochez-vous. "Il y a des stades où le public crie et pousse tellement, que son équipe finit par gagner (NdlR : en faisant allusion à Bruges). Il y a un club qui jouait moins bien que nous dans le passé, mais qui gagnait entre six et dix points par saison grâce à son public."
Après ces déclarations, les gens risquent de se tourner pour de bon contre l’entraîneur et l’équipe. Vanhaezebrouck : "C’est quand même déjà comme cela depuis trois ou quatre ans ? Peu importe quels sont les joueurs ou l’entraîneur. Je comprends la déception des gens, mais attendez la fin du match pour la manifester ! Moi, je pousse mes joueurs en avant. Ce serait bien si le public m’aidait. Mais bon, je n’ai pas à lui donner des ordres, vu que les gens paient leur place. Je peux juste faire passer le message. Ils ont même sifflé Saelemaekers…"
Vanhaezebrouck était inarrêtable. "Qu’est-ce qu’on veut ? Qu’on attende l’adversaire devant notre but et qu’on joue la contre-attaque ? Dans le passé, Anderlecht a remporté le titre de cette façon, mais les gens n’étaient pas encore contents. Ici, les fans veulent des stylistes qui dribblent quatre adversaires et déposent le ballon dans le but. Mais pour cela, il faut déjà revenir très loin dans le temps. Ou on veut vraiment gagner chaque match par 5-0 ?"
Le Wij willen voetbal zien ! ("Nous voulons voir du foot !") du public l’avait visiblement vexé. "Le style de la maison est quand même de dominer notre adversaire ? C’est ce qu’on fait chaque match, même à Genk. Vous voulez les stats de ce match-ci ? 11-0 au niveau des corners et 17-2 au niveau des tentatives de but."
Mais finalement, c’est le 0-0 qui compte. Anderlecht n’a gagné qu’un de ses sept derniers matches. Vanhaezebrouck se défend. "Je ne sais pas faire plus que ce que je fais actuellement. On a créé le surnombre dans le camp adverse, on a eu des occasions, on a balancé entre 80 et 100 centres devant le but. Mais la précision dans le dernier geste n’est pas là pour le moment. C’est aux joueurs de mettre le ballon au fond, pas à moi. Je ne vais quand même pas les tuer parce qu’ils n’ont pas marqué. Ils ont joué avec un énorme engagement, je n’ai pas vu une équipe en crise. On était même plus dominants qu’en début de saison. Et défensivement, on a été très forts. Saint-Trond n’a eu qu’une occasion. J’ai même vu un groupe de pigeons camper dans notre partie de terrain, tellement on jouait dans la partie adverse."
On se demande bien ce que Marc Coucke doit penser de son coach, et s’il a encore beaucoup de crédit. Vanhaezebrouck : "Je sais ce qu’il m’a dit après l’Union. Mais j’ignore ce qu’il pense aujourd’hui. Il faudra le lui demander…"