Alphonse Aréola, de gardien "Superstar" à une place de titulaire avec l'équipe de France
Le gardien va vivre ses grands débuts avec l’équipe de France. Portrait
- Publié le 06-09-2018 à 07h58
- Mis à jour le 06-09-2018 à 10h39
Le gardien va vivre ses grands débuts avec l’équipe de France. Portrait. Le futur va s’écrire au présent. L’espace d’un rassemblement en attendant mieux. Les ischios de Steve Mandanda l’avaient fait grimper d’un rang dans la hiérarchie. La cuisse d’Hugo Lloris offre à Alphonse Aréola une nouvelle promotion.
Devant Benoît Costil (Bordeaux) et le petit nouveau Benjamin Lecomte (Montpellier), voilà le gardien du Paris SG (25 ans) propulsé en première ligne avant les matches en Allemagne puis contre les Pays-Bas. Une suite logique dans l’évolution d’un gardien au potentiel certain. Clairement identifié de longue date.
Dès septembre 2016, Thiago Silva le clamait : "C’est le prochain gardien de l’équipe de France."
À l’époque, Aréola n’est pourtant pas encore titulaire au Paris SG, il finira par le devenir au détriment de Kevin Trapp. Au club depuis ses 13 ans, pro depuis ses 16 en juillet 2009 après deux années passées à l’INF Clairefontaine où il gagnera le surnom de "Superstar", ce vrai titi parisien né de parents philippins, dont le premier club, l’Entente sportive des petits anges, évolue au pied de la tour Eiffel, a suivi une progression linéaire.
Incorporé dans le groupe pro par Antoine Kombouaré en 2012, il effectue ses débuts le 18 mai 2013, les cheveux teints en bleu-blanc-rouge. Un soir de célébration du titre de champion. Un soir riche en émotion, aussi, avec les adieux de David Beckham.
À son retour chez lui, après une nuit presque sans sommeil, il lance à son épouse : "C’est ma première en Ligue 1 et la dernière de Beckham, c’est peut-être un signe."
Soucieux de le voir accumuler du temps de jeu, ses dirigeants le prêtent ensuite à Lens en Ligue 2, où il est élu meilleur gardien, puis à Bastia et enfin à Villarreal, où il a établi un nouveau record d’invincibilité qui tient toujours.
Avant donc de récupérer celui qui, à l’été 2013, est aussi devenu champion du monde des U20 avec Paul Pogba et Florian Thauvin en détournant deux tirs au but contre l’Uruguay en finale et qui a intégré les Bleus en 2015, avec à la clef 29 matches sur le banc.
"Il évolue à chaque fois ou presque dans le rôle de troisième gardien. Mais s’il est avec nous et s’il était à la Coupe du monde, c’est que je le considère parmi les trois meilleurs gardiens français. C’est logique qu’il prenne cette place de numéro 1 dans le match qui nous attend jeudi", a rappelé en conférence de presse Didier Deschamps, pour qui "Aréola est en constante progression avec le PSG, il a fait une belle dernière saison en assumant une responsabilité élevée ; il y a une nouvelle situation avec l’arrivée de Buffon mais, de ce que j’ai pu voir, la cohabitation se passe bien."
La signature du portier italien a pourtant jeté sur Aréola ce qui ressemblait à un voile de défiance. "J’ai vécu son arrivée quand j’étais en pleine préparation de la Coupe du monde. Comme j’ai pu le dire, j’ai prouvé la saison dernière que je pouvais tenir ma place à Paris. Ensuite, ce sont les choix du club. À moi de faire avec. Comme je vous l’ai dit, je profite de cette présence. À moi de grandir à ses côtés", a dédramatisé le gardien au sujet de son idole de jeunesse qui a joué les trois premiers matches de la saison, avant de lui céder sa place lors des deux suivants. "Il arrive avec sa bonne humeur, sa joie de vivre, son expérience. Je suis là et je profite de tout cela. C’est quelqu’un de très ouvert, qui ne prend pas les gens de haut. Il est accessible et on a envie d’aller vers lui. Il est là pour me motiver, pour me parler."
Pour aiguiller aussi la progression d’un énorme potentiel que Jérôme Alonzo, l’ancien gardien du PSG, décrivait ainsi dans Le Parisien : "Un excellent gabarit (1,95 m), une condition physique optimale, très bon sur sa ligne, à l’aise dans les sorties aériennes, un jeu au pied perfectible mais très correct et, enfin, une force mentale qui l’autorise à accepter la prise de risques."
Qui ne devrait pas prendre les contours d’un départ. Alors que Naples a formulé une offre à hauteur de 35 millions d’euros selon L’Équipe, que les grands clubs anglais le suivent depuis son adolescence et que son contrat s’achève en juin prochain, le gardien reste serein : "Nous ne sommes pas encore tombés d’accord mais cela va venir." Preuve que le futur s’écrit bien au présent.