Van der Poel champion du monde : "Enfin !"
Quatre ans après, le champion néerlandais a retrouvé le maillot arc-en-ciel.
- Publié le 03-02-2019 à 20h31
- Mis à jour le 04-02-2019 à 08h10
Quatre ans après, le champion néerlandais a retrouvé le maillot arc-en-ciel. Mathieu Van der Poel a vaincu le signe indien qui, pour diverses raisons, l’avait frappé lors des trois dernières éditions du championnat du monde de cyclo-cross, alors qu’il en était le grand favori. À Bogense, Van der Poel a mis fin au règne de Wout Van Aert, largement dominé tout au long de la saison, mais qui parut ressuscité pendant la première moitié du Mondial.
Le tracé arc-en-ciel 2019 n’avait pas la difficulté des précédents, il a pourtant couronné les plus forts lors de chacune des épreuves et certainement lors de celle des élites que MVdP a écrasée de sa superbe, technique et athlétique.
Inexorablement, en faisant preuve de sa supériorité dans les passages les plus acrobatiques, Van der Poel pris la mesure de ses adversaires, celle de Van Aert en dernier lieu, dans le 5e des douze tours, pour s’en aller conquérir son deuxième titre arc-en-ciel, après celui de Tabor, quatre ans plus tôt.
Van der Poel était devenu alors le plus jeune champion du monde de l’histoire et même si, ensuite, le maillot arc-en-ciel resta sur les épaules de Wout Van Aert durant trois ans, le Néerlandais s’est érigé comme le grand maître de la discipline. Le coureur de l’équipe Corendon-Circus affole les compteurs et pas uniquement dans les labourés. Mathieu Van der Poel est un prodige, un magicien. L’an passé, il a gagné les titres de champion des Pays-Bas de cyclo-cross, route et VTT !
C’est d’ailleurs dans cette discipline qu’il rêve, à juste titre, de devenir champion olympique à Tokyo, dans un an et demi.
"Un des coureurs qui peut le plus et sur tous les vélos", assurait Van Aert après la course en évoquant le futur de son éternel adversaire sur la route, où les deux hommes seront, dès ce printemps, à nouveau des rivaux, face au Sagan, Terpstra, Van Avermaet, Degenkolb et autre Gilbert.
"Avec ce titre mondial que j’ai enfin récupéré, je serai certainement plus confiant et plus détendu pour faire mes débuts dans les classiques", reconnaît le nouveau champion qui va pourtant poursuivre sa saison hivernale pendant deux semaines et profiter de la forme affichée depuis l’entame de la saison pour alimenter encore son palmarès.
Face à une équipe belge qui répondit présente à la fois avec ses deux leaders, Wout Van Aert et Toon Aerts, et collectivement (huit coureurs dans les onze premiers), Mathieu Van der Poel a confirmé son statut de favori.
"Je savais que ce circuit me convenait plus que celui de l’an passé", avouait le champion. "J’étais aussi plus calme et plus confiant qu’alors, mais il fallait quand même que la course se déroule et sans incident. Je n’ai pas été surpris de voir Van Aert me rejoindre. J’avais bien vu sa progression ces dernières semaines. On connaît sa capacité à répondre. Mais je suis resté confiant, j’ai senti que je pouvais suivre son rythme. J’ai décidé alors de démarrer et ça a réussi. Mais il fallut rester concentré jusqu’au bout, je n’ai pu savourer mon succès qu’après avoir franchi pour la dernière fois la zone technique. Enfin, le titre ! Un gros poids est tombé de mes épaules en franchissant la ligne. Cela faisait trop longtemps que je ne portais plus ce maillot."
Et maintenant, la route pour Van Aert
Deuxième à nouveau, l’Anversois a livré pourtant sa meilleure course de la saison.
Wout Van Aert a sans doute disputé sa meilleure course de la saison. Et pourtant, pour la dix-huitième fois cet hiver, la quatorzième derrière Van der Poel, il a dû se contenter de la 2e place. Depuis le Mondial de Valkenburg, Van Aert n’a plus battu le Néerlandais.
"Je n’ai aucun regret", disait-il. "J’ai fait une bonne course, mais Mathieu était le plus fort, il mérite d’être champion. "
Contrairement à la plupart des courses précédentes, Van der Poel ne put prendre d’emblée ses rivaux à la gorge. À la fin du 2e des douze tours, il y avait toujours huit coureurs en tête de la course, dont quatre Belges. Quelques minutes plus tard, le n° 1 mondial portait sa première accélération qui eut pour effet de faire exploser le groupe et de contraindre les Belges à la poursuite. Pour la première fois cette saison, Van Aert fut toutefois en mesure de combler le retard (six secondes).
"J’ai dû évidemment forcer pour revenir", admit Van Aert, auquel il avait fallu cinq minutes de poursuite. "J’y ai laissé des forces et quand, plus tard, j’ai, à mon tour, lâché prise dans le dévers, il a ensuite tout simplement roulé plus vite que moi. Fin de l’histoire. "
Pour Van Aert, la saison de cyclo-cross est finie, ou presque.
"Je suis libéré, bien sûr, j’aurais aimé conserver mon titre, mais abandonner le maillot arc-en-ciel, c’est comme si un poids avait été enlevé de mes épaules", avoua encore le futur coureur de Jumbo-Visma.
"J’ai fait tout pour être présent au moment crucial et j’y étais. Maintenant, je tourne la page de la saison avec satisfaction. Après le cross de Maldegem, mercredi, je pars à Gérone pour préparer la route. Je veux encore m’essayer dans les classiques du printemps. Ma prestation et mon résultat d’aujourd’hui m’y motivent."