Sans Sky dans le peloton, il n'y a pas que le Tour qui s'annonce plus ouvert!
Le retrait du sponsor risque d'être bien accueilli par les fans de la petite reine qui se lassaient de la domination de l'équipe britannique. La plus haute marche du podium sur le Tour… et de bien d'autres courses pourrait à nouveau faire l'objet d'un certain suspense.
- Publié le 12-12-2018 à 14h35
- Mis à jour le 12-12-2018 à 17h03
Le retrait du sponsor risque d'être bien accueilli par les fans de la petite reine qui se lassaient de la domination de l'équipe britannique. La plus haute marche du podium sur le Tour… et de bien d'autres courses pourrait à nouveau faire l'objet d'un certain suspense.
C'est officiel: Sky ne renouvellera pas son sponsoring dans le cyclisme et Dave Brailsford doit trouver un autre sponsor… avec de fortes chances de revoir son budget nettement à la baisse. Bien sûr, il est trop tôt pour l'affirmer mais cela pourrait entraîner un certain exode des leaders de la formation britannique et un nivellement des forces en présence parmi les meilleures équipes du peloton. Un peu à l'image de Quick Step, qui vient de laisser filer Gaviria et Terpstra ainsi que son grand espoir Schachmann pour des raisons purement financières.
Dans le chef de la Sky, cela se ressentirait avant tout sur le rendez-vous le plus médiatisé de l'année, à savoir le Tour de France. Car sur la Grande Boucle, les hommes de Brailsford n'ont attendu que deux ans pour imposer leur loi. En 2010, première année de l'équipe dans le peloton, Wiggins terminait à une anonyme 24e place (derrière Lovkvist, son lieutenant qui prenait la 17e place) avant d'abandonner sur chute, en 2011. La suite ? Six maillots jaunes ramenés à Paris en sept ans, avec pour seul échec un Tour 2014 qui avait vu Froome chuter à trois reprises durant la première semaine, jusqu'à l'abandon.
Et il était déjà prévu qu'à partir de 2020 ou, au plus tard, 2021, Egan Bernal prenne le relais de Wiggins, Froome et Thomas à coups de "gains marginaux" et d'étapes de montagne cadenassées par la force collective de Sky. Sauf qu'à l'heure actuelle, rien ne garantit que Brailsford pourra garder Bernal éternellement, et encore moins qu'il pourra l'entourer aussi bien que ses précédents leaders.
Si la Sky s'était très vite concentrée sur le Tour de France, on notera qu'elle élargissait son champ d'action, ces dernières années. En remportant son premier Giro (2018) et sa première Vuelta (2017) au cours des 15 derniers mois mais aussi en faisant main basse sur une série de courses prestigieuses. Elle a ainsi remporté trois des quatre derniers Paris-Nice, Tour d'Algarve et Dauphiné Libéré, tout en soignant son image sur les classiques avec des succès sur le Circuit Het Nieuwsblad, le GP E3, Liège-Bastogne-Liège, les Strade Bianche ou encore à San Sebastian et Hambourg entre 2015 et 2017, avant de connaître un coup de mou cette saison.
C'est donc non seulement en terme de qualité (si l'on considère que le Tour de France est la course la plus prisée de l'année) mais aussi de quantité que ce retrait pourrait rebattre les cartes. De quoi offrir de belles perspectives aux homologues de Brailsford mais aussi aux téléspectateurs qui avaient pris pour habitude de s'endormir devant le cyclisme !