Froome au Tour de France: la guerre des nerfs
Depuis trois semaines, Chris Froome doit faire face à une pression qui ne cesse de s’accroître.
- Publié le 29-06-2018 à 09h24
- Mis à jour le 29-06-2018 à 11h10
Depuis trois semaines, Chris Froome doit faire face à une pression qui ne cesse de s’accroître. Chris Froome est parvenu à remporter le dernier Giro malgré une approche compliquée. Empêtré dans son affaire de contrôle anormal au salbutamol, le Britannique n’avait pas pu se focaliser totalement sur sa préparation. Mais à l’approche du Tour de France, la pression mise sur sa personne et son équipe est décuplée. L’explication provient sans doute du fait que la Grande Boucle est la course la plus médiatisée de l’année.
Dès le 2 juin, Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, avait lancé les hostilités en réclamant "une réponse" à l’UCI avant le départ le 7 juillet de Noirmoutier-en-l’Île. Il y a une semaine, Bernard Hinault avait jeté de l’huile sur le feu en conseillant au peloton de "faire grève" pour réclamer la suspension du quadruple vainqueur du Tour. Tim Kerrison avait fait part de son inquiétude suite aux sulfureux propos du Blai reau. "Je pense qu’un traitement équitable dans les médias est une exigence responsable pour assurer la sécurité des coureurs. Les commentaires de Bernard Hinault ne peuvent que stimuler cette colère et ce ressentiment", avait alors expliqué l’entraîneur de Chris Froome.
Mais la réplique immédiate du Team Sky n’a pas suffi à calmer les ardeurs d’un Bernard Hinault aussi têtu et obstiné qu’à l’époque où il matait le peloton.
"J’estime qu’il n’a pas sa place aujourd’hui. Il est positif. Pourquoi a-t-on condamné Alberto Contador pour les mêmes causes, et pourquoi lui ne serait pas condamné ?" , s’est interrogé l’ancien champion français il y a deux jours. Des propos qui ont déclenché une réponse du principal intéressé. "Je n’ai rien fait de mal, j’ai parfaitement le droit de courir", a ainsi clamé Chris Froome à Sky Sports mercredi.
Ce jeudi, Marc Madiot a donné son ressenti sur la question au micro de RTL. "Je partage son avis (NdlR : celui de Hinault) sur une ligne globale peut-être, dans le détail peut-être pas. Ce n’est pas aux coureurs d’en décider. Ce n’est pas au patron d’équipe d’en décider. C’est à d’autres instances. Il y a l’UCI qui doit remplir son rôle, il y a l’AMA qui doit remplir son rôle. C’est à ces deux instances de régler la situation et le problème. C’est aux instances de prendre leurs responsabilités", a avancé le manager de Groupama-FDJ.
Depuis trois semaines, Chris Froome et son équipe sont occupés à répondre à leurs nombreux détracteurs. Et il y a fort à parier que la polémique ne va s’éteindre dans les prochains jours. Reste donc à voir quel impact aura cette guerre psychologique sur les résultats de Chris Froome en juillet.