”Communautaristes” VS “Fachos” : elle est belle, la campagne bruxelloise…
Pouvoir passer son permis de conduire dans plusieurs langues : les socialistes bruxellois se heurtent, again and again, au MR. Les premiers oublient que la langue est le premier vecteur d’intégration. Les seconds font de ce “problème” microscopique un pilier de notre neutralité qui vacille. Une chose est sûre : les deux agissent pour recueillir l’assentiment et les voix de leurs camps respectifs, reprochant à l’un ce que fait l’autre. L’Edito.
- Publié le 22-04-2024 à 16h19
”Communautaristes” VS “Fachos” : la tonalité de la campagne, surtout à Bruxelles, se renforce autour de ce simplisme. Le dossier du texte sur le bien-être animal, lié à l’étourdissement préalable à l’abattage rituel des animaux, portait déjà ce clivage. Idem pour la proposition de loi défendue par plusieurs PS bruxellois, dont Hasan Koyuncu, le même qui avait permis à un imam d’entonner des sourates dans l’hémicycle.
Ils souhaitent que le candidat à l’obtention du permis de conduire puisse présenter ses examens (théorique, derrière un ordinateur, pratique, au volant) dans sa langue, en leur offrant l’opportunité de le faire dans les huit langues les plus parlées dans la capitale.
Les socialistes voient, dans la situation actuelle, un frein potentiel à l’intégration et à l’emploi de citoyens qui résident en Belgique sans maîtriser l’une des trois langues nationales. Imbuvable pour le MR, qui hurle au communautarisme… et qui se fait taxer d’accointance avec l’extrême droite par le PS.
Sur le fond : il nous semble évident, indépendamment des intérêts électoraux des uns et des autres, que la maîtrise d’une des langues nationales est le prérequis le plus essentiel pour une intégration harmonieuse par un individu, d’où qu’il vienne, au sein d’un peuple qui n’est pas celui de ses racines, quel qu’il soit. Et se faire taxer de fieffé raciste ou d’odieux conservateur pour ça est un raccourci ridicule. Après, d’autres pays, voisins, même, proposent bien cette option, qui est loin d’être le pilier protecteur de la laïcité que certains veulent en faire…
Sur la forme : on nage ici en pleine polémicaille politicienne autour d’un “problème” ultraconfidentiel (plus de 95 % de la population bruxelloise maîtrise au moins le français) où chaque camp peut être renvoyé dos à dos, l’un faisant exactement ce qu’il reproche à l’autre : agir par électoralisme, pour conforter l’assentiment de son propre camp. On voit mal où l’intérêt général s’exprime, ici.
La campagne sera manifestement longue, houleuse et bien éloignée des urgences que le citoyen ressent au quotidien. Préparez-vous.