Jouets pour enfants, shampoing, lapins de Pâques, chaussettes, aspirateurs : voici les caches les plus ingénieuses des trafiquants de drogue
L’année passée, un nombre record de drogues ont été saisies par les douaniers aux aéroports du pays. Explications.
- Publié le 20-04-2024 à 14h57
Les saisies de cocaïne transportée dans les valises n’ont jamais été aussi élevées qu’en 2023. Ainsi, plus de 12 tonnes de poudre blanche ont été saisies par les douaniers, soit une hausse de plus 35 % par rapport à 2021. Une forte augmentation est également constatée pour l’importation de drogues synthétiques (opium, morphine, méthadone, etc.).
Traditionnellement, la drogue était principalement importée par des “mules” qui ingéraient des boulettes de cocaïne depuis des pays d’exportation d’Amérique du Sud. Une pratique qui n’est pas sans risque. “Les mules peuvent avaler de 50 à 80 boulettes. Le record constaté revient à une personne qui avait ainsi 2,2 kilos de cocaïne dans son corps. Ce qui est extrêmement dangereux, car si une boulette se déchire le passager peut en mourir”, explique Kristian Vanderwaeren, administrateur général des Douanes et Accises.
Les “vols à risque” ont été supprimés
Mais désormais, les narcotrafiquants trouvent d’autres alternatives depuis que les “vols à risque” ont été supprimés. “Il s’agit des vols empruntés par les mules. L’un de ces vols a été supprimé l’année dernière car la compagnie aérienne a fait faillite”, explique Florence Angelici, porte-parole du SPF Finances. “Les trafiquants n’ont de cesse d’inventer de nouvelles façons de dissimuler les drogues. Cela se constate dans tous les domaines : dans les containers, dans les colis postaux, dans des caches très élaborées dans les véhicules etc.”
Ainsi, l'année passée, 28 % des drogues saisies étaient ingérées par des mules, tandis que les 72 % restants étaient transportées dans des colis en soute ou dans les valises des voyageurs. La pratique visant à cacher de la drogue dans des livraisons de bananes est bien connue des autorités mais d’autres caches plus improbables ont été signalées l’année passée. Ainsi, de la drogue a été retrouvée dans des objets courants du quotidien (jouets pour enfants, sac à main, shampoing, plaquettes de chocolat, chaussettes, tubes de cosmétique, aspirateur), ou dans des objets plus inédits (lapins de pâques, boule à neige, câbles d’installation, compléments alimentaires.)
A Zaventem, le service des douanes s’est doté d’un "body scanner" ultra-performant pour détecter les mules, ce qui peut expliquer le taux assez élevé de voyageurs pris en flagrant délit par rapport au reste de l’Europe. Le travail de la brigade canine permet également de mettre la main sur des quantités importantes de drogue. Ainsi, les chiens renifleurs ont permis la saisie de 57.211 kg de cocaïne en 2023 (contre près de 20.000 en 2021), et près de 5.000 kg de cannabis (contre un peu plus de 2000 en 2021).