Pour un sifflement et des jets d’eau, tous les élèves ont dû rester debout les bras croisés : “Ils ont été punis 1h, c’est de la torture !”
Plusieurs parents affirment que leurs enfants ont dû rester debout les bras croisés. Une punition collective qui aurait duré une heure dans une école secondaire à Uccle.
- Publié le 19-04-2024 à 18h53
Ça ne passe pas. Cette fois-ci, c’en est trop ! Deux parents dénoncent le traitement de leurs enfants de deuxième secondaire dans une école à Uccle. “C’est de la torture !”, résument-ils avec colère.
Jeudi matin, la journée a commencé par une heure d’étude puis une heure de gym. Si l’absence répétée de professeurs est déjà pointée du doigt, tout a basculé à la deuxième heure d’étude. “Des enfants ont sifflé et il y a eu des jets d’eau. Le proviseur est passé et tous les enfants ont de se mettre debout derrière leur chaise et croiser les bras pendant une heure ! C’est une punition d’un autre temps, c’est de la torture”, relate Francis (prénom d’emprunt). “C’est un incident grave. La situation est très tendue et il y avait plusieurs classes en même temps à cette heure d’étude”, renchérit Rodolphe (prénom d’emprunt) qui a déposé plainte. “Ce n’est pas la première qu’ils sanctionnent sans distinction. Une excursion a déjà été annulée en cours de sciences par la faute de trois-quatre élèves.”
Du côté de la direction, on rectifie la situation. “Ils ont dû rester 15 à 20 minutes debout, le temps de gérer des faits disciplinaires car il y a eu des sifflements et des jets d’eau. Il y a eu un manque de respect envers un éducateur qui a appelé deux éducateurs en renfort. Il ne s’agit pas d’une punition, c’était juste pour gérer une situation critique et calmer les esprits. Les responsables ont été identifiés et sanctionnés”, réagit la directrice qui assure ne pas recourir aux punitions collectives. “Il est normal d’arrêter tout le groupe le temps de trouver les coupables.”
Punition collective bientôt interdite
Bientôt une telle pratique sera interdite. Un projet de décret porté par MR-Ecolo-PS doit passer en commission la semaine prochaine au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Bien qu’il concerne la fin de l’exclusion collective, un point concerne la punition appliquée à tous. “La présente disposition précise également que lorsqu’un fait disciplinaire est commis par plusieurs élèves, il appartient à l’école d’individualiser et de traiter distinctement la situation de chaque élève. Une sanction “collective” ne peut pas s’envisager.”
Une victoire pour Matteo Segers (Ecolo) qui suit le dossier depuis des années. “L’école de demain est une école où on adapte la sanction à la faute commise. Toute la question est de trouver des outils pour responsabiliser la classe. Il est important qu’on ait un cadre clair car dans la formation initiale des enseignants, on ne peut pas enseigner qu’on ne peut pas utiliser la sanction collective”, insiste le député. “Une fois le document voté et publié au Moniteur belge, l’interdiction entre en application. À voir comment la prochaine législature la met en application.”
Selon le psychopédagogue, la punition collective est contre-pédagogique. “C’est une forme de renforcement négatif par rapport à un comportement bien précis par rapport à un enfant bien précis. La punition est idiote contrairement à la sanction qui est intelligente et un coup d’arrêt du système pour que collectivement ça aille mieux”, précise Bruno Humbeeck.