La fin du rêve belge en Coupe Davis: qu'est-ce qu'il nous a manqué?
La déception était à la hauteur de l’espoir : immense. Les Belges ont conscience d’être passés à côté de la montre en or ou plutôt du Saladier d’Argent.
- Publié le 27-11-2017 à 06h28
- Mis à jour le 27-11-2017 à 08h17
La déception était à la hauteur de l’espoir : immense. Les Belges ont conscience d’être passés à côté de la montre en or ou plutôt du Saladier d’Argent.
Même si le jeu de service de Ruben Bemelmans à 5-4 dans le 3e set du double, même si le manque de rythme de Steve Darcis, même si le choix du double de Johan Van Herck n’ont pas aidé, personne ne pointait du doigt qui que ce soit à l’heure de se prononcer sur les responsabilités de la défaite.
Voici le bilan de notre expert tennis Miguel Tasso à l'issue de cette finale perdue.
Le Choix: David Goffin en double
On ne saura jamais si la présence du numéro un belge dans le double aurait changé l’épilogue de cette finale. C’est possible. Dans son état de forme du moment, il est sûr que David Goffin aurait apporté un supplément technique et tactique à l’équipe belge. Et son talent naturel aurait probablement troublé davantage la paire française. En même temps, nul ne sait si, en disputant ce double, David aurait été aussi performant le lendemain face à Jo-Wilfried Tsonga. Le capitaine Johan Van Herck a fait son choix en connaissance de cause. On ne peut rien lui reprocher. Mais il est clair que Ruben Bemelmans est apparu très fragile mentalement dans ce double décisif, un peu comme si la pression de l’événement était trop forte pour ses épaules.
Blessure: un Steve Darcis à 100 %
Le joueur liégeois était le premier à le reconnaître : il a loupé sa finale. Lui qui, de coutume, se bat comme un lion et réussit les plus grands exploits dans les moments importants est apparu étrangement passif. Les résultats de ses deux simples, face à Tsonga et Pouille, en sont les plus belles preuves. Il n’est pas sûr qu’au sommet de sa forme physique et mentale, le Liégeois aurait apporté, hier, le point de la victoire. Mais il aurait, au minimum, retardé l’échéance et poussé son adversaire dans ses derniers retranchements. Là, cela n’a pas été le cas. Darcis était aux abonnés absents. C’est dommage pour ce joueur exceptionnel qui a tant apporté à l’équipe belge.
Noyau: un banc plus complet
En comparaison avec l’équipe de France, le noyau belge est évidemment beaucoup plus faible. Là où Yannick Noah avait dix joueurs dans le Top 100 mondial à sa disposition, Johan Van Herck n’en avait que deux. David Goffin a parfaitement tenu son rang, confirmant son nouveau statut d’élite planétaire. Il a apporté les deux points qu’on attendait de lui. Mais la défaillance de Steve Darcis n’a pas pu être compensée. Ni Bemelmans ni De Loore n’ont l’étoffe suffisante pour relever le défi et, éventuellement, prendre la place du gladiateur liégeois dans le dernier simple. Il est très difficile de gagner une Coupe Davis avec un seul joueur de classe mondiale. La Grande-Bretagne avait réussi cet exploit en 2015 grâce à un Andy Murray au sommet de son art. Mais l’Écossais avait disputé deux simples et un double.