Eléonor Sana, notre Reine des neiges de l'handiski
Malvoyante, Eléonor Sana, aidé par sa sœur Chloé, ambitionne de briller lors des compétitions handiski des Jeux Paralympiques d’hiver 2018. Portrait…
- Publié le 25-02-2017 à 06h00
- Mis à jour le 22-01-2018 à 12h28
Malvoyante, Eléonor Sana, aidé par sa sœur Chloé, ambitionne de briller lors des compétitions handiski des Jeux Paralympiques d’hiver 2018. Portrait…
La flamme olympique ne s’éteindra pas le 25 février 2018, à PyeongChang. Quelques jours plus tard, le 9 mars, s’ouvriront les Jeux Paralympiques qui, jusqu’au 18 mars 2018, permettront aux athlètes handicapés de s’illustrer. En Corée du Sud, l’équipe paralympique belge tentera de réitérer l’exploit de 1994 aux Jeux de Lillehammer : remporter une médaille, comme le skieur borain Willy Mercier, bronzé en Norvège.La Ligue Handisport espère envoyer quatre sportifs à PyeongChang : les sœurs Sana, Eléonor guidée par Chloé; Marie-Morgane Dessart (guidée par Marie Antoine); Jasper Balcaen et Denis Colle. Si ces athlètes répondent aux critères de sélections imposés, et si la Commission leur délivre son visa, en fonction de certains critères tels que l’état de forme, etc.
Un duo est particulièrement très attendu en Corée du Sud : les sœurs Sana, réel espoir de médaille en handiski.
Cancer de la rétine
Cela fait trois ans qu’Eléonor, 19 ans, fait partie de l’équipe paralympique belge. La jeune skieuse malvoyante de Court-Saint-Etienne peut se targuer d’un déjà beau palmarès dans sa discipline. Ou comment vivre avec un handicap, et le transformer en atout…
"Je perçois les formes et les couleurs mais par contre, à un mètre de moi, je ne sais pas distinguer le nez d’une personne par exemple", explique la skieuse brabançonne, malvoyante depuis ses 3 mois après un cancer de la rétine. "Suite à des tests, on m’a expliqué que, pour qu’une personne voyante puisse s’imaginer ce que je vois, elle doit regarder au travers d’un sachet de Corn Flakes…"
Étudiante dans l’enseignement ordinaire en option sport, Eléonor n’avait pas rêvé faire du ski sa passion…
"Au début, je voulais faire de la gym, mais je tombais tout le temps (rires) ! J’avais aussi pensé faire de l’escalade ou de la natation, mais ces activités ne figurent pas au programme paralympique pour les malvoyants. On m’a dès lors proposé le handiski en compétitions, et j’y ai pris goût tout de suite !"
Eléonor skie depuis son plus jeune âge. La cadette de la famille Sana n’a pas pour autant suivi une formation bien spécifique dans l’apprentissage du sport de glisse : "Je skiais avec mes parents, pour l’amusement. Je n’ai jamais pris de cours étant jeune. Une fois qu’on m’a proposé cette discipline en handisport, ma sœur Chloé et moi-même, nous avons commencé à suivre des leçons et nous avons vraiment dû réapprendre à skier."
Argent et bronze aux Mondiaux 2017
Si Eléonor peut aujourd’hui participer à des compétitions, c’est grâce à sœur Chloé, ses yeux. Une aide indispensable lors des descentes. Cela leur permet de développer une complicité unique à chaque fois qu’elles s’entraînent : "Elle est mon guide ! Grâce à un micro, des écouteurs et un gilet fluorescent, Chloé m’annonce tout lors d’une descente. Elle se poste devant moi et m’explique la trajectoire que je dois prendre, la façon dont je dois appréhender certaines courbes, où sont les portes…"
Une relation d’exception entre les deux sœurs, qui a directement entraîné une ascension fulgurante : "Notre collaboration a tout de suite super bien fonctionné ! Nous avions participé à une séance de détection aux Pays-Bas organisée par la Ligue Handisports belge fin 2014. Et à partir de là, tout a été très vite pour nous. Cinq mois plus tard nous participions déjà aux Championnats du monde au Canada !"
Médaillées de bronze en descente et d’argent sur le super-G aux derniers Mondiaux, en janvier, à Tarvisio en Italie, les Sœurs de Glisse n’ont plus qu’un objectif en tête : les Jeux Paralympiques d’hiver 2018 à PyeongChang.
"Les sélections pour les Jeux coréens se déroulent sur deux ans. Pour l’instant, nous sommes dans les temps : nous avons répondu à tous les critères après la première épreuve des sélections. Cette année nous devrons reproduire nos performances pour être sélectionnées. Si nous sommes du voyage en Corée du Sud, nous participerons à toutes les courses au programme, avec l’ambition de viser une médaille en descente… et une sur le super-G !"
Malgré son handicap, Eléonor revoit toujours ses objectifs à la hausse…