JO 2018: "20 Belges à Pyeongchang, c’est un objectif réaliste"
Gert Van Looy, Games Manager du COIB, sera le Chef de Mission pour les Jeux Olympiques d’hiver, à PyeongChang en Corée du Sud (du 9 au 25 février 2018). Il se confie sur les espoirs et prévisions de la délégation belge
- Publié le 25-02-2017 à 06h00
- Mis à jour le 25-02-2017 à 19h59
À un an de la clôture des Jeux Olympiques de PyeongChang, Gert Van Looy, qui sera le chef de mission pour Team Belgium en Corée du Sud, aborde avec sérénité la prochaine échéance hivernale. De retour d’un séjour en Asie où il a participé à une réunion avec ses homologues étrangers, notre interlocuteur a pu constater de visu l’état d’avancement des installations olympiques et prendre une foule de renseignements utiles.
Et premier constat, qui n’est pas anodin après des Jeux de Sotchi très... doux et ensoleillés : il fait... froid ! "Au niveau du climat, nous avons rencontré une situation absolument normale à cette période de l’année : il fait de -10° à -12°C et il y a de la neige partout !" explique Gert Van Looy, estimant par ailleurs qu’au niveau des "chantiers liés aux infrastructures sportives, tout est prêt à 95 %" .
"Il n’y a aucune inquiétude à ce niveau-là" , assure-t-il. "Les premiers tests-events se sont déroulés dans de bonnes conditions selon les échos que nous en avons eu. En ce qui concerne les deux Villages olympiques (NdlR : l’un est situé en montagne, l’autre en bord de mer) , ils sont prêts à 60 % et doivent être complètement achevés d’ici septembre en principe."
Au plan sportif, le Comité Olympique et Interfédéral Belge a répertorié une liste de 29 sportifs sur son site Internet. "Mais l’objectif le plus réaliste est d’envoyer 20 de nos représentants à PyeongChang" , poursuit Gert Van Looy. "C’est-à-dire bien plus que lors des deux dernières éditions : ils étaient huit à Vancouver en 2010 et sept à Sotchi en 2014."
Une situation qui s’explique en partie par l’assouplissement des critères de sélection, calqués depuis 2014 sur les critères internationaux. Il reste difficile, pour autant, de définir avec précision les ambitions de notre délégation en Asie dans un an. D’autant que beaucoup de choses peuvent se passer d’ici là... "On espère bien sûr un maximum de places de Top 8 , tout en sachant que certains athlètes ont la possibilité d’être plus ambitieux et de viser le podium" , souligne Gert Van Looy. "C’est le cas de Bart Swings, qui a pris une 4e place et une 5e place en 2014 en patinage de vitesse, du snowboarder Seppe Smits, qui excelle en Big Air, une discipline devenue olympique, et des Belgian Bullets , qui ont terminé à une très belles sixième place en Russie voici trois ans. A priori, ce seront là nos trois plus belles chances de podium. Et pourquoi ne pas rêver d’envoyer deux bobs belges à Pyeongchang ? Leur saison est assez difficile pour l’instant mais on peut leur faire confiance pour tout mettre en oeuvre afin d’être prêtes pour les Jeux."
La Belgique pourrait également être représentée en biathlon avec le naturalisé d’origine allemande Michaël Rösch, qui sera rejoint bientôt par Florent Claude, venu de France.
"Avec les jeunes talents que nous possédons en Belgique, nous pourrions rapidement constituer une équipe : nous en faisons clairement un objectif pour... 2022" , explique Gert Van Looy, soulignant également l’existence d’un projet skeleton autour de Kim Meylemans.
Mais c’est surtout le ski alpin qui a été mis à l’honneur ces dernières semaines au travers des performances d’Armand Marchant et de Dries Van den Broecke, deux jeunes promesses qui ont marqué l’actualité. "Le premier s’est malheureusement gravement blessé et il faut voir dans quelle mesure il pourra retrouver son niveau et se classer en ordre utile pour les Jeux, tandis que le second doit confirmer et gagner encore en régularité. Côté féminin, Marjolein Decroix et Kim Vanreusel entreront aussi en ligne de compte."
D’ici les Jeux, le COIB aimerait, par ailleurs, mettre en place un stage multidisciplinaire à l’instar de ce qui se fait à Lanzarote depuis plusieurs années pour les pratiquants des sports d’été. "Les sportifs concernés par les Jeux d’hiver ne se connaissent pas forcément entre eux et ce serait l’occasion pour eux de faire plus ample connaissance dans un cadre mêlant préparation physique et détente, et à un période de l’année où aucune infrastructure spécifique n’est nécessaire, c’est-à-dire fin mai ou début juin. C’est important, à mon sens, avant de se retrouver ensemble au Village. Nous allons donc rencontrer, en fin de saison, des représentants de tous les sports concernés afin de tâter le terrain..."
Un casse-tête logistique
C’est principalement au niveau des transports que les chefs de mission ont soulevé quelque inquiétude lors de leur récente réunion à PyeongChang. "Mais celle-ci ne pourra être levée que lorsque la ligne de trains à grande vitesse entre l’aéroport de Séoul et le site des JO sera opérationnelle, c’est-à-dire en fin d’année" , explique Gert Van Looy. "Le train reliera l’aéroport au site en moins de 2 heures mais, bien sûr, le nombre de places sera limité. Ce qui risque de poser problème lors des jours de grande affluence avant le début des JO. Il faudra vraisemblablement mettre en place un système de navettes en plus des 16 trains quotidiens."
D’un point de vue logistique, ces JO d’hiver s’annoncent évidemment plus difficiles à organiser. "C’est une destination lointaine par rapport à la Belgique, avec un décalage horaire de huit heures, c’est donc aussi deux ou trois fois plus cher que Sotchi, d’autant que dans certains sports, il y a véritablement beaucoup de matériel à transporter."
Enfin d’un point de vue pratique (encadrement, accréditations…), "il faudra sans doute faire des choix aussi" , avertit d’ores et déjà notre interlocuteur.