Le boss de Ferrari F1 rend hommage aux Belges : “Michel Jodogne et François Cornelis ont été les éléments déclencheurs”
La carrière internationale de Frédéric Vasseur a été lancée grâce à David Saelens et Petrofina.
- Publié le 05-04-2024 à 09h20
Patron de la Scuderia Ferrari depuis début 2023, Frédéric Vasseur a signé en Australie son premier doublé avec les “Rouges”. L’homme qui a tout gagné depuis ses débuts en Formule Renault alors qu’il poursuivait encore ses études d’ingénieur en parallèle est la tête d’un véritable empire. Les équipes ART s’imposant régulièrement aujourd’hui en F3 et en F2 ? C’est lui. La création de la Formula E avec Spark ? Encore lui. L’usine Birel en karting lui appartient aussi.
Aujourd’hui, Vasseur est considéré comme le messie en Italie, le boss qui doit ramener la Scuderia au sommet, le nouveau Jean Todt. En nettement plus sympa et rigolo. “Je termine souvent mes conversations en disant à mon interlocuteur : amusez-vous, a-t-il confié lors d’une interview pour la Boîte à Gants. J’ai toujours la passion, c’est le meilleur moteur. Il m’arrive encore entre deux Grands Prix de regarder une course à la télé si je suis à la maison. C’est un fardeau pour ma famille et mes quatre fils.”
Je préfèrerais gagner avec une autre écurie que de perdre avec Ferrari.
Être à la tête de Ferrari en F1 c’est le “graal” ? “Non, le graal c’est de gagner. Je préfèrerais remporter des GP avec un autre team que de perdre avec Ferrari. Mais le plus beau challenge du paddock, c’est de réussir à triompher avec Ferrari. Tout le monde attend cela.”
Pour y arriver, il travaille dur et a même rappelé Lewis Hamilton pour 2025, le pilote qui a tout remporté en F3 et décroché le titre F2 avec ART. “La moitié de la grille est passée chez nous dans les formules inférieures où j’ai aussi connu Charles (Leclerc).”
Ingénieur de David Saelens
La pression est proportionnelle aux attentes : énorme ! “Tout est relatif. Je subissais plus de pression lors des débuts de mon team F3 ASM quand le lundi je devais aller à la banque et payer les chèques.” Fred Vasseur se dit hermétique au monde extérieur. Son truc ? “Je ne suis pas sur les réseaux sociaux et je ne lis pas la presse. Je ne prends pas de décision en fonction de l’avis des autres.”
Je ne suis pas sur les réseaux sociaux et je ne lis pas la presse.
Entrepreneur de génie, le Français a accompli une carrière exceptionnelle qui a débuté au milieu des années 90. Grâce en partie à des Belges : “Le premier à m’avoir fait confiance est Christian Contzen qui nous a confié le développement du moteur Renault F3. Ensuite, les éléments déclencheurs sont les Belges Michel Jodogne et François Cornelis (l’actuel président du RACB) de chez Petrofina qui ont investi chez nous avec David Saelens dont j’étais l’ingénieur de piste. On a remporté notre premier titre en F3 française en 1998 et gagné le Masters F3 à Zandvoort cette année-là. Cela nous a lancé sur la scène internationale.”
Dix-huit ans plus tard, après un projet de Toyota-Renault avorté en GP, il rentrait en F1 au sein du team Renault qu’il a quitté très vite pour rejoindre Sauber. “L’organisation française était bizarre. Trop de politique, trop de monde, trop de discussions.” Il a mené l’écurie suisse au sixième rang du Mondial avec un certain Charles Leclerc. Avec un moteur Ferrari… “Fin 2022, on m’a demandé de remplacer Mattia Binotto. Le deal s’est fait en trois jours après Abu Dhabi.”
Désormais, après un état des lieux et une saison de mise en place, le brillant Vasseur s’est offert son premier doublé. Il a mis ses pions en place et n’a désormais plus qu’un seul objectif : ramener le titre mondial à Maranello. Sans doute pas encore en 2024 face à un duo Red Bull-Verstappen trop fort mais clairement en 2025 ou au plus tard 2026.