Il y a 30 ans, Ayrton Senna perdait la vie sur le circuit d’Imola : les fans de F1 se souviennent tous de ce qu’ils faisaient ce 1er mai 1994
La mort tragique du dieu de la piste a marqué tout un microcosme.
- Publié le 01-05-2024 à 07h53
- Mis à jour le 01-05-2024 à 08h38
Trente ans. Trente ans déjà. Ayrton, le dieu de la piste devenu dieu tout court pour les fans le jour de sa disparition aurait aujourd’hui soixante-quatre ans. Et il y aurait à coup sûr encore un jeune Brésilien pris sous son aile en F1.
Comme pour le 11 septembre, tous les plus de quarante ans, amateurs de sport automobile ou non, se souviennent de l’endroit où ils se trouvaient le 1er mai 1994 qui depuis n’est plus d’abord le jour du muguet. Que ce soit devant leur téléviseur pour assister, incrédules, à la mort en direct d’un des plus grands champions de l’histoire, ou partout ailleurs. Ce soir-là, devant les JT retraçant son étincelant parcours, on a tous pleuré Senna, le Pelé des sports moteurs.
Ce jour-là, je participais à une course du Venturi Trophy sur le circuit de Dijon. Et j’ai été rappelé dare-dare par ma rédaction pour participer à l’écriture d’une édition spéciale sur la disparition du triple champion du monde. Les flashes horaires de France Info racontant l’horreur, l’inimaginable, résonnent encore dans ma tête.
Présent aussi sur le circuit dijonnais pour une course du BPR (l’ancêtre du GT3), Stéphane Ratel, Monsieur GT et patron de SRO, m’a récemment avoué avoir fait un accident au volant de sa Peugeot 205 GTI lorsqu’il a appris sur le chemin du retour le décès de l’icône du sport automobile. Comme beaucoup, il ne pouvait pas y croire. Comme tous, il se souvient de ce qu’il faisait et où il était ce jour-là, à cet instant précis, au moment du séisme.
Émotion et drapeau de 40 m2 à Imola
Aujourd’hui l’émotion est toujours présente, la cicatrice reste apparente. J’étais à Imola il y a dix jours pour le WEC et j’ai été surpris de voir le nombre de gens venant encore se recueillir, prendre une photo devant sa stèle, accrocher un drapeau ou un message sur le grillage face à ce maudit virage de Tamburello. Et lorsque les dirigeants du circuit Enzo et Dino Ferrari ont déployé un immense drapeau jaune et vert (les couleurs du Brésil) de 40 m2 avec l’inscription Senna 30 ans, les 50.000 personnes présentes ont applaudi toutes en chœur. Même les moins de trente ans qui ne l’ont pas connu. Et il en sera de même lors des nombreuses commémorations (en plus de l’expo qui lui est dédiée au musée de la ville) prévues à l’occasion du GP dans trois semaines.
Un petit mot tout de même sur Roland Ratzenberger monté au paradis des pilotes vingt-quatre heures avant la star. Même dans la mort, il n’a pas été traité d’égal à égal avec le pilote Williams. Mais son nom a souvent été associé depuis à celui d’Ayrton. Parlerait-on encore trois décennies plus tard de l’Autrichien s’il n’avait disparu le même week-end, au même endroit que l’idole sud-américaine ? A-t-on évoqué dans les journaux les 30 ans de la disparition d’Elio de Angelis, Riccardo Paletti ou Tom Price ?
Si les fleurs aujourd’hui sont toujours pour le dieu Senna, le pilote le plus mythique et mystique honore la mémoire du sans-grade de Simtek dont on reparlera encore le 1er mai 2044.
Salut Ayrton, ton étoile brillera toujours dans le ciel autant que tu illuminais les circuits. Tu resteras encore longtemps magique Senna. À bientôt.