Trois espions turcs décortiquent Akhisarspor avant le match face au Standard
- Publié le 03-10-2018 à 11h02
- Mis à jour le 03-10-2018 à 11h06
Les anciens Rouches Ricardo Faty, Geofrey Mujangi Bia et l’ex-Mauve Fabrice N’Sakala livrent les secrets de l’adversaire européen du Standard "Je sais qu’ils ont remporté la Coupe de Turquie contre Fenerbahce." Voici ce que répondait Razvan Marin, dimanche dernier à Ostende, lorsqu’on lui demandait ce qu’il connaissait d’Akhisarspor. Nul ne doute qu’avec Michel Preud’homme, les Liégeois sauront tout de leur opposant turc au coup d’envoi mais, en attendant, nous avons questionné trois anciens (dont un vient de revenir) pensionnaires de Pro League qui connaissent bien la Süper Lig.
Fort de ses trois ans de présence en Süper Lig, l’ex-Rouche, Ricardo Faty, analyse les forces et faiblesses de la formation turque
Bien installé en Süper Lig depuis 2015, l’ancien Standardman Ricardo Faty est donc bien placé pour évoquer la formation turque d’Akhisarspor, d’autant qu’il l’a battue il y a quinze jours avec son club MKE Ankaragücü (2-1). Cette victoire aura provoqué le licenciement du coach d’Akhisarspor, Safet Susic.
"Akhisarspor est une équipe sérieuse et stable dans ce championnat turc qui, financièrement, se porte bien, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les clubs en Turquie", précise le Franco-Sénégalais. "Au niveau footballistique, c’est une équipe assez joueuse malgré ce que montre son classement actuel qui, à mes yeux, est immérité. Akhisarspor ne joue pas le haut du tableau mais ils ont pris la bonne habitude de se payer le scalp d’équipes du top comme la saison dernière lors de leur parcours en Coupe de Turquie, ou encore cette saison en Supercoupe et plus récemment contre le Galatasaray, même si ce n’est pas la grande équipe du Gala."
Pour Faty, un des problèmes du club turc, c’est la profondeur du noyau. "Il n’est pas très large et Akhisarspor n’a pas beaucoup recruté l’été dernier. Comme il s’agit de leur grande première en Europa League , ils jouent le coup à fond et le payent peut-être en championnat."
Routinier du championnat turc, Ricardo Faty est à même de pointer les dangers qui composent cette équipe.
"Il y a Elvis Manu qui a joué à Feyenoord mais aussi le Français, ancien Toulousain, Adrien Regattin qui sont vifs et rapides. Il faut aussi faire attention au médian défensif, Abdoul Sissoko. C’est un joueur complet, bon à la récupération et qui se projette rapidement vers l’avant. Devant, les Portugais Josué et Helder Barbosa sont à surveiller car très forts techniquement."
Selon Ricardo Faty, Akhisarspor ne ferait pas de la figuration en Pro League. "Ils pourraient participer aux playoffs 1. Encore une fois, ils méritent mieux que cette 16e place. Ce ne sera absolument pas un oiseau pour le chat. Akhisarspor sait se révéler face au gros et c’est une équipe qui se projette facilement vers l’avant avec des latéraux qui montent souvent comme Miguel Lopes, l’ancien Lyonnais. Ils jouent souvent la profondeur mais la défense ne suit pas toujours. C’est là que le bât blesse."
Fabrice N’Sakala vient de battre Akhisarspor avec Alanyaspor (2-1)
Après avoir connu un début de saison délicat composé de trois défaites à l’extérieur et deux partages à domicile, Akhisarspor s’est séparé de son coach, Safet Susic, pourtant arrivé l’été dernier. Le choc psychologique aura eu lieu la semaine suivante avec ce plantureux succès 3-0 face au Galatasaray.
Mais le week-end dernier, Akhisarspor a renoué avec la défaite face à Alanyaspor de l’ancien Anderlechtois Fabrice N’Sakala.
"On a démarré la rencontre avec, il faut l’admettre, certaines craintes car Akhisarspor sortait tout de même d’un gros match contre le Galatasaray qui, lui, nous en avait plantés six…"
Selon le Français, le futur adversaire du Standard affichait un tout autre visage.
"Il venait de changer de coach. C’est une équipe très offensive. Tu ne marques pas trois buts au Galatasaray par hasard. Mais, si on est sérieux, on doit faire 2-0, voire 3-0 avant la pause."
De manière générale, l’ancien pensionnaire de notre compétition n’a pas été étonné par Akhisarspor.
"Il n’y a pas vraiment un joueur qui m’a impressionné dans cette équipe qui fait surtout la part belle aux joueurs turcs."
Samedi dernier, Alanyaspor a tout de même dû s’arracher pour venir à bout du prochain adversaire du Standard. "Ils avaient opté pour un 4-3-3, ce qui fait qu’on s’est livré une véritable guerre au milieu de terrain. Ce n’était pas facile."
Fabrice N’Sakala prévient également les Standardmen sur la forme physique des Turcs. "Ici en Turquie, c’est un peu un jeu à l’anglaise dans les efforts, dans les courses. Souvent, c’est le premier qui baisse pavillon qui s’incline. C’est un peu du non-stop. C’est pourquoi on assiste souvent à des matches nuls durant lesquels il y a eu beaucoup de buts. Par contre, il y aura de l’espace dans le dos de la défense pour le Standard."
Geoffrey Mujangi Bia a joué six mois à Akhisarspor et livre les secrets de son ancien club
Soixante-huit minutes, voici le temps de jeu de l’ancien Standardman Goefrey Mujangi Bia la saison dernière sous le maillot d’Akhisarspor (prêté par Kayserispor). L’actuel joueur de Lokeren n’est monté au jeu qu’à quatre reprises mais il ne regrette rien.
"Pas du tout", précise l’ancien Rouche. "C’était une expérience supplémentaire pour moi en tant que footballeur et homme. J’en garde le positif."
L’ancien médian offensif du Standard est donc bien placé pour juger du niveau du prochain adversaire européen des Liégeois.
"Cette équipe est capable du meilleur comme du pire", précise-t-il d’emblée. "Akhisarspor est une équipe d’expérience avec de vieux roublards en ses rangs. Ce groupe est un bon mélange entre rugosité derrière et joueurs de ballon devant."
Pour Geoffrey Mujangi Bia, Akhisarspor ne viendra pas faire le jeu à Sclessin jeudi soir. "C’est davantage une équipe de contre, qui se repose sur une reconversion rapide. Lorsque j’y jouais, on évoluait dans un 4-2-3-1 tout ce qu’il y a de plus classique et de courant en Turquie."
L’ancien liégeois met ensuite les Standardmen actuels en garde sur les points forts de la formation turque.
"Il convient de se méfier de son attaquant ukrainien, Yevgen Seleznov. Il a 33 ans et est le joueur le plus expérimenté du noyau. Akhisarspor découvre la scène européenne mais son noyau est composé de joueurs expérimentés, c’est un paradoxe."
Sur le banc la saison dernière lors de la victoire d’Akhisarspor en finale de Coupe contre le Fenerbahce, Mujangi Bia sait comment son ancien employeur peut se sublimer. "Face aux grosses écuries, Akhisarspor sait se transcender et récolte souvent de bons résultats comme ce fut le cas cette saison face au Galatasaray (3-0). Le Standard aurait tort de prendre cette formation à la légère sous peine de se faire surprendre."