Hervé Koffi veut continuer à jouer le rôle de héros de Charleroi : “Quand l’arbitre a sifflé penalty, je savais que ce ne serait pas but”
Hervé Koffi revient sur sa spécialité : arrêter les penaltys lui qui ne pense qu’au maintien.
- Publié le 12-04-2024 à 06h39
Que possède en commun Nikola Storm, Paul Onuachu ou Mickaël Biron ? Le fait que la cage adverse se rétrécit lorsqu’ils obtiennent un penalty et qu’Hervé Koffi s’immisce sur le chemin du but. Sans le Burkinabé, Charleroi se serait retrouvé dans de sales draps face au RWDM. Conscient de ses qualités et fort de son instinct, le dernier rempart carolo se confie sur cette appétence à arrêter les penaltys. Et souhaite clairement continuer à endosser le costume de sauveur alors qu’il vient de prolonger son contrat jusqu’en juin 2025 au Mambourg.
Hervé, quelle a été votre réaction au moment où Monsieur De Cremer a sifflé un penalty peu avant l’heure de jeu ?
”J’étais confiant. Je ne sais pas comment l’expliquer mais je savais que quelque chose allait se passer. J’étais persuadé de l’arrêter ou qu’il la mette à côté. Je suis donc allé vers mes coéquipiers pour les rassurer et les prévenir de se préparer pour intervenir sur le deuxième ballon si je le repoussais.”
Dans votre carrière, c’est votre huitième penalty stoppé durant un match. Quel est votre secret ?
”Déjà chez les jeunes au Burkina Faso, je m’interposais toujours deux à trois reprises lors des séances de tirs au but. Dans cet exercice, j’aime cette pression. Elle me permet de mieux me concentrer. C’est aussi du travail. Sur le banc, Cédric Berthelin, notre entraîneur spécifique, a toujours une liste avec le côté préférentiel des tireurs.”
Biron affectionnait donc votre côté droit ?
”Au départ, c’est Jeff Reine-Adélaïde qui a pris le ballon. Cédric m’a conseillé de plonger à droite. Il m’a confirmé cela quand Biron s’est chargé de le tirer. J’avais aussi cet instinct.”
Daan Heymans vous en doit une. Il a même dit que sans vous, “cela aurait pu me coûter la suite des playdowns”.
”Il est directement venu dans mes bras pour me remercier. Je lui ai dit qu’on en parlerait après le match car il n’était pas fini et on devait rester concentrés.”
Le nul entre Eupen et Courtrai, le lendemain, a constitué un deuxième soulagement.
”Je voulais tellement regarder la rencontre que je me suis endormi devant la télé. Quand je me suis réveillé en sursaut, j’ai vu que la partie était finie. J’ai directement consulté le résultat sur mon portable. J’étais apaisé. Quand mes coéquipiers m’ont dit, lundi, que Courtrai avait mené au score, je me suis dit que j’avais bien fait de dormir car j’aurais été stressé.”
Pour dimanche, quelle leçon devez-vous retenir du dernier déplacement catastrophique là-bas ?
”Je me souviens. J’étais à la Can et j’avais regardé le match sur mon téléphone. Ce n’est pas facile de jouer à Courtrai. On tente de briefer les joueurs qui ont rarement évolué dans ce stade. La pelouse n’est pas un billard et le terrain est petit.”
Qu’est-ce que vous apporte Rik De Mil au quotidien ?
”Pas mal de choses. Suite aux résultats, on s’attendait à du changement. Felice (Mazzù) était quelqu’un de bien. C’est notre faute aussi. On n’a pas su respecter ses principes. Pour ce qui est du nouveau coach, il nous fait travailler beaucoup tactiquement. Il aime les constructions dans le jeu.”
Il ne sera pas suspendu suite à la saga Westerlo-Genk. C’est une bonne nouvelle.
”Tant mieux. C’est même important car c’est toujours compliqué quand dans un match, les consignes viennent d’une tierce personne car ton entraîneur est en tribune.”
Comment avez-vous appris que vous disputerez les playdowns ?
”En fin de match à Gand, je regardais tout le temps le banc pour voir s’il n’y avait pas de changement à Louvain – Malines. J’ai vu Felice s’asseoir sur le banc et ne plus parler. J’ai tout de suite compris.”
À Gand, j'ai tout de suite compris quand Felice s'est assis sur le banc.
En quoi cela vous a abattu ?
”On s’est réunis directement avec le reste du groupe en se disant qu’on devait utiliser cette chance que représentent les playdowns pour nous sauver. J’ai déjà vécu une descente avec Mouscron. J’ai prévenu mes coéquipiers que ce n’est pas bon pour notre CV et notre carrière.”