Pourquoi Rik De Mil s’est passé de Marco Ilaimaharitra : “Dans la mentalité, il reste le capitaine”
Avec l’arrivée de De Mil, la fin de l’histoire d’amour actée l’été prochain entre Marco Ilaimaharitra et Charleroi risque d’être ternie.
- Publié le 09-04-2024 à 06h43
Les premiers pas d’un entraîneur dans un nouveau club impliquent toujours son lot de changements. N’empêche, aucun prédécesseur à Rik De Mil ne s’était privé de Marco Ilaimaharitra depuis son arrivée dans le Hainaut à l’été 2017. Plus habitué à s’asseoir en tribune lorsqu’il ne jouait pas à cause de ses abus de cartons plutôt que sur le banc, l’international malgache a cette fois été écarté du 11 de base pour raisons sportives.
“Je vois les joueurs chaque jour à l’entraînement, je regarde beaucoup de choses et je dois réaliser mes choix. Ce n’est pas que Marco s’est mal entraîné cette semaine, mais il a été aussi un peu malade, a d’abord commenté le coach de manière diplomatique avant de se justifier un peu plus sincèrement. L’important, c’est l’équilibre de l’équipe. Adem (Zorgane) et Marco sont de bons joueurs, mais il faut comprendre qu’on ne peut pas évoluer avec huit éléments qui jouent vers l’avant. Il faut de la stabilité.”
On ne peut pas dire pourtant que l’ancien sochalien est un médian à vocation offensive, bien au contraire. Si De Mil a posé ce choix fort, c’est surtout parce que le capitaine ne répond plus aux attentes depuis plusieurs mois. Certes, comme l’ensemble de l’équipe, mais l’arrivée d’Étienne Camara conjuguée ensuite à la venue de De Mil ont apporté une concurrence pour quelqu’un que l’on croyait indéclassable sous Felice Mazzù. “La semaine d’Etienne a été vraiment bonne et ce n’est pas parce que c’est un gamin de 2003 qu’il ne peut pas jouer”, invoque le T1.
Ce n'est pas parce qu'Etienne est un gamin de 2003 qu'il ne peut pas jouer.
Cette décision a été validée par la prestation correcte du Français, qui gagnerait encore davantage à prendre plus de risques balle au pied pour chercher la verticalité au vu de ses qualités, et par l’entrée quelconque d’Ilaimaharitra.
Une fin d’aventure gâchée
Déjà en conférence de presse d’avant-match, De Mil s’était montré évasif à la question de savoir s’il maintenait le brassard autour du bras du joueur de 28 ans. Il avait presque prévenu sans le dire ouvertement qu’Ilaimaharitra s’assiérait sur le banc le lendemain. “Pour moi, le rôle du capitaine ne se limite pas au terrain. Ça peut être quelqu’un qui ne joue pas ou qui n’est pas dans la sélection mais qui crée une atmosphère positive. Dans le vestiaire, j’ai quelques éléments où tu vois que ce sont des leaders. Il y a aussi Adem (Zorgane), Damien (Marcq), Hervé (Koffi), Daan (Heymans). Ce sont des gens importants, mais ça ne veut pas dire forcément qu’ils seront sur la pelouse.”
Depuis le bord de terrain du Mambourg, celui qui termine sa septième saison chez les Hennuyers a donc vu Zorgane endosser ses responsabilités y compris celui de capitaine. Et il a constaté qu’il serait compliqué d’entrer à nouveau dans l’équipe au vu de l’importance de Camara. C’est d’ailleurs au détriment de Zorgane qu’il est entré en jeu. Son aventure avec le Sporting risque de finir dans l’anonymat. En juin prochain, Ilaimaharitra partira libre après 233 apparitions sous le maillot zébré, dont les cinq dernières probablement en mode mineur. Un crève-cœur pour un élément qui aurait pu endosser le costume de héros s’il avait offert le maintien en transformant son penalty face au Cercle lors de la 29e journée.
S’il a pour l’instant été rétrogradé sportivement, le principal intéressé ne se laisse toutefois pas abattre, malgré la déception. À l’échauffement ce samedi, on l’a vu impliqué parmi les titulaires dans le rond central, quand les autres remplaçants effectuaient un toro sur le bord du terrain. “J’ai prévenu Marco vendredi en lui expliquant mon choix et il a fait une bonne séance après, confirme De Mil. Dans la mentalité, il reste le capitaine et il effectue ce qui a de meilleur pour l’équipe.”
Pour que la fin de son histoire d’amour avec Charleroi ne soit pas raturée par une descente cauchemardesque.