Reconnaissance faciale dans les stades, demandes de permis de bâtir raccourcies : monde politique et foot belge passent un “nouveau contrat social”
Le foot belge avait convié des représentants du monde politique ce lundi pour écouter ses doléances et s’engager sur des pistes.
- Publié le 22-04-2024 à 16h06
Ministres, dirigeants de l’Union belge, de la Pro League, de clubs professionnels et amateurs francophones ou flamands, mais aussi de la police et des diffuseurs télévisés : ils étaient nombreux, ce lundi, dans la buvette du club de Jette pour débattre des problématiques qui animent le football belge depuis quelques années : sécurité, infrastructures, fiscalité, streaming pirate, et soutien du bénévolat.
Le “momentum” est là, avec les élections, pour pousser le monde politique à se positionner sur ces thèmes. “On sent une unité dans la maison du foot belge”, souligne Mehdi Bayat, administrateur délégué de Charleroi, et présent dans les débats. Un point qui n’a pas toujours été de mise, il faut le souligner. On pensera ce qu’on veut de l’exercice, mais au moins la Pro League et son CEO, Lorin Parys, à l’initiative du projet, ont le mérite de secouer le cocotier. Les discussions ont même poussé des ministres à s’engager.
”La biométrie peut nous aider”
Sur la thématique de la sécurité et des matchs arrêtés, Lorin Parys, le CEO de la Ligue, a répété le souhait du football professionnel de voir la répression être plus efficace. “3 % des spectateurs perturbent la rencontre et gâchent le plaisir de tout le monde. Trop d’interdits de stade reviennent en contournant l’interdiction. Et les procédures judiciaires pour punir sont trop longues.” À ses côtés, le ministre de la Justice, Paul Van Tighchelt (Open VLD) n’est pas resté de marbre et a avancé une piste concrète : “On ne peut pas accélérer certaines procédures judiciaires, mais la justice doit pouvoir s’adapter et identifier ces personnes cagoulées qui perturbent les rencontres grâce à la biométrie, avec un système de reconnaissance faciale. Je suis aussi Ministre de la mer et nous utilisons ces techniques dans des ports liés au trafic de drogue, donc c’est possible, mais de façon bien précise. Ce cadre législatif n’existe pas pour le moment, mais je suis prêt à aider à le créer.” Reste à voir si la prochaine majorité sera du même avis.
On doit rendre les procédures de permis plus rapides.
Les difficultés à mener à bien les procédures de construction ou rénovation des stades ont également été avancées, évidemment. Présent dans ce débat, le ministre des finances, du budget et des infrastructures sportives wallonnes, Adrien Dolimont (MR), n’a pas botté en touche : “On travaille à rendre les procédures de permis plus rapides. Attendre cinq ou huit ans pour avoir un permis, c’est trop long. Par ailleurs, le recours régulier à la prolongation de délais est un problème. Ensuite, nos procédures ne sont pas assez digitalisées.” Un autre engagement qu’il faudra vérifier dans quelques années, mais qui fera plaisir à beaucoup de monde s’il est appliqué.
Streaming illégal : à quand la mise en œuvre de la loi votée en 2022 ?
Enfin, parmi les autres sujets brûlants, celui du streaming illégal. La Pro League et Eleven évaluent à 134 millions € par an la perte causée en Belgique par le piratage et l’IPTV pour tous les acteurs du foot. Benoit Cordemans, responsable du développement chez Eleven/DAZN, a demandé “que la loi votée en juin 2022 soit enfin suivie d’un arrêté de mise en exécution et qu’un organe de surveillance des sites diffusant illégalement les matchs soit créé”.
Autant d’armes censées aider le foot belge à continuer de grandir et rester concurrentiel par rapport à ses voisins.