Sur le départ chez Soudal Quick-Step, Julian Alaphilippe intéresse deux équipes pour la saison prochaine
Le Français sort d’un nouveau printemps décevant avec le Wolfpack.
- Publié le 19-04-2024 à 13h32
- Mis à jour le 19-04-2024 à 15h46
Après deux saisons compliquées en raison de nombreuses chutes, notamment sur les Strade Bianche, Liège-Bastogne-Liège et la Vuelta en 2022, Julian Alaphilippe espérait redresser la barre cette saison avec un programme différent le menant sur les classiques flandriennes avant une découverte du Giro au mois de mai.
La confiance était d’ailleurs revenue après le Tour Down Under (6e du classement général) en début de saison, mais ce fut de courte durée. Dès son retour en Europe, le Français devait abandonner le Circuit Het Nieuwsblad sur chute, avant de connaître une nouvelle mésaventure sur les Strade Bianche. À partir de la classique italienne, Alaf' a couru toutes les autres classiques dans l’anonymat – hormis une 9e place sur Milan-Sanremo – avouant après coup souffrir d’une fracture du péroné.
Ajoutez à cela des problèmes extra-sportifs avec les propos très limites de son patron Patrick Lefevere et le printemps du double champion du monde a tourné au cauchemar.
Une première dans une équipe française
En fin de contrat, la chance est désormais infime de voir Julian Alaphilippe prolonger son contrat avec le Wolfpack. Patrick Lefevere lui-même ne s’en cache pas, lui qui sait mieux que quiconque gérer son budget.
À presque 32 ans, et après trois années très difficiles, Alaphilippe a certainement besoin de changer d’air, lui qui a toujours roulé sous les couleurs de l’équipe Quick-Step depuis ses débuts professionnels en 2014. Il sait également que c’est sans doute sa dernière chance de décrocher un gros contrat.
Ces dernières semaines deux équipes françaises se sont détachées pour s’attacher les services de celui qui a porté très hautes les couleurs de l’Hexagone durant de nombreuses années : Cofidis et TotalEnergies. Le fait que le meilleur coureur français de la dernière décennie n’ait jamais roulé pour une équipe française est perçu comme une anomalie chez nos voisins d’outre-Quiévrain.
Les négociations ont débuté avec TotalEnergies
L’intérêt de ces deux équipes n’est pas totalement nouveau. À l’automne dernier, Patrick Pouyamé, PDG du groupe TotalEnergies avait déjà affirmé son intérêt pour la coqueluche du public français.
Plus récemment, le patron de l’équipe TotalEnergies Jean-René Bernaudeau est passé à l’action. “Nous l’avons rencontré avec Benoît Genauzeau la semaine dernière, on fait notre boulot, on discute avec lui, comme avec d’autres pour faire avancer notre projet”, a expliqué l’ancien porteur du maillot jaune à nos confrères d’Ouest-France.
”Les négociations ont commencé”, a ajouté Bernaudeau qui veut faire d’Alaphilippe sa figure de proue dans les années à venir, “J’aime son état d’esprit, son envie, il ne fait pas de bruit, travaille beaucoup, il est déçu d’avoir eu cette blessure au péroné qui ne lui a pas permis de s’exprimer comme il l’aurait voulu lors de ce début de saison.”
Dans l’autre camp, on s’active aussi. Ce n’est sans doute pas un hasard si le sponsor Cofidis a annoncé ce vendredi qu’il poursuivra son partenariat avec l’équipe cycliste au moins jusqu’à la fin de la saison 2028. Tout en se montrant de plus en plus ambitieux sur le plan sportif et financier : “Cofidis souhaite que l’équipe masculine puisse se rapprocher du ‘top 10’au classement UCI World Tour […] Tout sera mis en œuvre pour disposer des moyens adaptés afin de pouvoir briller dans un contexte très concurrentiel.”
Léger avantage pour Cofidis ?
Si les offres salariales devraient être semblables de la part des deux équipes, Cofidis semble avoir un léger avantage sur le plan sportif par rapport à son concurrent. En effet, l’équipe dirigée par Cédric Vasseur possède une licence WorldTour, lui offrant une invitation automatique à toutes les plus grandes courses de la planète.
Un argument de poids pour attirer l’ancien vainqueur de Milan-Sanremo, d’autant qu’en face, TotalEnergies ne fait pas partie des trois meilleures ProTeams (la division 2 du cyclisme), et est soumise au bon vouloir des organisateurs pour être invitées sur les grandes épreuves.
Cette saison, par exemple, elle n’a pas été invitée sur les classiques italiennes ainsi que sur la plupart des classiques flamandes. Si, grâce à sa nationalité, elle a pu participer à Paris-Roubaix et sera au départ du Tour de France, elle n’a pas non plus été conviée au Giro et à la Vuelta.