Dans les coulisses de la chute de Wout van Aert : “La première demi-heure qui a suivi a été terrible”
Dans un documentaire, Wout van Aert est revenu sur sa terrible chute.
- Publié le 30-04-2024 à 17h58
- Mis à jour le 30-04-2024 à 18h08
Pour l’équipe Visma, les Classiques printanières ont été mouvementées. En quelques jours, les Néerlandais ont vu chuter deux de leurs meilleurs éléments avec Wout van Aert et Jonas Vingegaard. Une situation difficile captée dans un documentaire : ROAD TO RESILIENCE – Inside The Beehive. Ce film, sorti par l’équipe elle-même, retrace les coulisses de cette période remplie de turbulence.
Forcément, un large focus a été mis sur la blessure du diable d’Herentals lors de cette sombre journée du mercredi 27 mars. Pourtant, tout avait plutôt bien commencé avant ce “A travers les Flandres”. Tratnik avait été victorieux dans l’Omloop, Van Aert dans Kuurne-Brussel-Kuurne. Le Belge nourrissait donc de grandes ambitions et avait revisité son programme afin d’être performant pour le Ronde qui devait se dérouler quelques jours après.
Mais cette répétition générale du “Dwars door Vlaanderen” a tourné au cauchemar.
Merijn Zeeman : “On a tout de suite vu que ça n’allait pas du tout”
Avant la chute, le briefing de l’équipe est clair : “Après Berg Ten Houte, on ne freine pas les gars. C’est là que le vent souffle. On ira à fond dans la descente vers Kanarieberg. Nous voulons faire la différence à cet endroit et sur le Trieu.” Van Aert s’exécute. Mais quelques mètres plus tard, c’est le drame. Le Belge de 29 ans est au sol, le dos en sang et sa peau arrachée par la chute. “La caméra a dévié vers la droite et Wout était là. On a tout de suite vu que ça n’allait pas du tout”, explique le directeur sportif Merijn Zeeman.
Cette chute va inévitablement faire des dégâts sur le principal intéressé qui a donné ses impressions dans le documentaire. “Au début, j’ai eu très peur”, commence celui qui est désormais père de deux enfants. “Je voulais me mettre sur le côté de la route le plus vite possible. Mais quand j’ai essayé de bouger, j’ai senti que toutes sortes de choses n’allaient pas avec mon épaule et ma hanche.”
La douleur est visiblement dure à encaisser. “La première demi-heure qui a suivi l’accident a été vraiment terrible. J’ai eu très mal jusqu’au moment où l’on m’a administré des médicaments puissants à l’hôpital”, assure-t-il. Les radios sont ensuite aussi terrifiantes que sa chute. “Ils pouvaient déjà diagnostiquer la fracture de la clavicule et les radios l’ont confirmé. Ils ont ensuite pensé que mes côtes étaient aussi un peu touchées. Le médecin suivant est arrivé et a dit que j’avais sept fractures. Quelques instants plus tard, il s’est avéré que mon sternum était également cassé.” La douche froide.
Heureusement, le bonhomme ne perd pas son légendaire optimisme. “À ce moment-là, j’étais assez calme et j’ai dit en riant : J’espère qu’il n’y aura plus beaucoup de médecins. Cela voudra dire que je n’ai pas de blessures en plus.” Finalement, son coéquipier Jorgenson remporte la course. Mais le cœur n’y est pas. Tout le monde sait que la saison de Wout van Aert a pris une autre tournure que celle espérée.
Wout van Aert : “Je m’en sors plutôt bien”
Dans la suite du documentaire, le coureur belge fait encore l’une ou l’autre apparition. Le Tour des Flandres était son grand objectif de la saison. Mais la grande explication face à Mathieu van der Poel n’aura pas lieu cette année. La victoire du Néerlandais, il la verra de son canapé. “Le Ronde a été disputé le premier jour où je suis rentré chez moi”, dit-il. “Je ne pouvais pas bouger de mon siège. Du coup, il était difficile d’échapper à la course la plus importante de l’année.”
Comme son nom l’indique, le documentaire traite de la résilience de l’équipe néerlandaise. Pour cela, les images se terminent sur une note plutôt positive : le retour de Wout van Aert. “Avec du recul, je m’en sors plutôt bien”, se réconforte-t-il. “La semaine dernière, j’ai retrouvé une certaine mobilité et je peux faire les choses normales de la vie. D’après les personnes qui m’accompagnent, mon rétablissement se passe bien. C’est un sentiment agréable de pouvoir enfiler à nouveau le pantalon de course. Même si, bien sûr, ce n’était pas une mince affaire”, sourit celui qui ne participera pas au Giro cette année.
”C’est assez difficile de se retrouver dans l’une des meilleures conditions physiques de sa vie et d’être soudainement ramené à la pire possible. Il est certain que cela fait du bien d’être à nouveau un peu actif. Mais je ne me sentirai vraiment bien que lorsque je pourrai sortir.”
Une semaine plus tard, il était de retour sur un vélo. On attend désormais son retour à la compétition.