Les soldats du Team Belgium (2/6): Tim Declercq, le rouage essentiel
L’équipier modèle de Deceuninck - Quick-Step devrait jouer un rôle prépondérant dimanche.
- Publié le 21-09-2021 à 07h33
- Mis à jour le 22-09-2021 à 18h31
Tim Declercq va participer, le 26 septembre, à son deuxième championnat du monde sur route après l’expérience pluvieuse d’Harrogate en 2019. Pour Rik Van Slycke, directeur sportif chez Deceuninck - Quick-Step, la sélection de cet équipier modèle semble indiscutable. Le puissant collectif de la formation de Patrick Lefevere ne serait en effet pas aussi prolifique sans le travail de l’ombre de Tim Declercq.
Le sens du sacrifice
Tim Declercq est un infatigable équipier, capable de tracter le peloton sur de nombreux kilomètres. Une qualité qui lui a valu le surnom d'El Tractor mais qui ne lui permet pas de jouer sa carte personnelle dans le final des courses où il dispose pourtant des qualités pour briller. "Dans notre équipe, c'est un rouage essentiel. Il est aussi important que nos leaders. Notre seul but est de gagner et nous avons besoin de quelqu'un comme lui pour y parvenir", assure Rik Van Slycke. Ce sens du sacrifice n'est pas un don inné pour tout le monde. "Nous l'avons suivi quand il était chez Topsport Vlaanderen - Baloise (NdlR : jusqu'en 2016). Son profil nous plaisait beaucoup mais nous lui avons demandé s'il était vraiment d'accord pour faire le travail que nous avions prévu pour lui. Car c'est beaucoup de sacrifices et quasiment aucune couverture médiatique en retour. Mais il était d'accord", détaille le directeur sportif de Deceuninck - Quick-Step.
Un guerrier passionné par les data
Le rôle que joue Tim Declercq au quotidien au sein de Deceuninck - Quick-Step nécessite de grandes capacités à tenir un rythme élevé sur de longues distances. Les données de puissance, très à la mode dans le cyclisme moderne, n'ont plus aucun secret pour le rouleur de 32 ans. "Il nous fait souvent rire car il est toujours en train d'analy ser ses data. Il est de temps en temps un peu en dehors de la course à cause de cela. Il ne comprend parfois pas pourquoi il n'est pas parvenu à réduire un écart alors qu'il développait la puissance adéquate pour le faire. Mais il est très intelligent dans son approche des données", explique Rik Van Slycke. Cette obligation de se faire souvent souffrance en tête de peloton requiert également un mental à toute épreuve. "Nous connaissons ses qualités et ses défauts. C'est quelqu'un qui est toujours prêt à aller à la bataille. On peut compter sur lui à n'importe quelle occasion. Il est parfois un peu nerveux mais il apprend à gérer son anxiété avec l'expérience", avance le directeur sportif de Deceuninck - Quick-Step. Son aptitude à se fondre dans un collectif ne fait toutefois pas de lui un meneur d'hommes en devenir. "Tactiquement, il connaît très bien la course mais je ne pense pas qu'il se reconvertira en tant que directeur sportif plus tard. Il fait des études dans le domaine de l'entraînement et je le verrai bien devenir responsable de la performance dans une équipe", présage Rik Van Slycke.
Un rôle, deux options
Avec de telles qualités, la sélection de Tim Declercq par Sven Vanthourenhout sonne comme une évidence. Le collectif belge ne peut évidemment pas se présenter au départ d'Anvers avec huit leaders sous peine de repartir bredouille de son mondial. "Sa mission, dimanche prochain, va surtout dépendre de la tactique imposée par le sélectionneur mais aussi de la façon dont la course va se dérouler. Il aura, j'en suis sûr, un rôle très important à jouer", augure le directeur sportif de Deceuninck - Quick-Step. Sur les 268 kilomètres que compte la course en ligne, Tim Declercq pourrait servir Wout van Aert ou Remco Evenepoel de différentes façons. "Il pourrait être utile à la sélection de deux manières, soit en contrôlant l'écart avec les échappées dès le début de la course ou soit en aidant ses leaders à se replacer avant de véritablement se mettre à la planche en deuxième partie de course. Il pourrait permettre aux leaders de bien se replacer avant le pied des bosses par exemple", explique Rik Van Slycke. Si la sélection nationale devait sabrer le champagne dimanche soir, nul doute que Tim Declercq méritera de déguster sa coupe.