Van Avermaet: "Je ne désespérais pas, mais voilà, c’est fait !"
Dans une classique qu’il ne pensait jamais gagner, Greg Van Avermaet a enlevé son premier monument.
- Publié le 10-04-2017 à 07h12
- Mis à jour le 10-04-2017 à 08h49
Dans une classique qu’il ne pensait jamais gagner, Greg Van Avermaet a enlevé son premier monument. Descendu, l’espace du Tour des Flandres, du nuage sur lequel il roule depuis plusieurs mois, Greg Van Avermaet a fini par décrocher ce dimanche au vélodrome de Roubaix non pas la lune mais la grande classique qui manquait jusqu’ici à un palmarès de plus en plus glorieux.
"Ça commence à prendre des allures de liste sérieuse, non ?", rigolait-il à sa sortie de la cérémonie protocolaire. "Je suis très heureux en effet d’avoir gagné cette grande classique, ce monument. Ce n’est pas que je désespérais, j’étais déjà content de mon début de saison. Si ça n’avait pas été le cas, ç’aurait été comme ça, mais voilà, c’est fait. Tant que je n’aurais pas enlevé cette victoire, je sais que les interrogations et les doutes auraient subsisté. Aujourd’hui, ça efface tout ce que j’ai pu ressentir par le passé comme déception. Je sais combien c’est difficile de gagner ce genre de course, mais mon titre olympique restera toujours ma plus belle victoire."
Dans une course un peu folle, à la fois par sa vitesse (avec une moyenne de 45,204 km/h, c’est l’édition la plus rapide de tous les temps), que par son déroulement, Van Avermaet n’a d’abord pas été épargné par la malchance, alors qu’il restait encore plus de cent kilomètres.
"C’était un des pires moments, si pas le pire, parce que tout le monde sait que la course va démarrer à Wallers-Arenberg, que tout va exploser, expliquait-il. Un coureur avait cassé mon dérailleur en le touchant, le système électronique ne fonctionnait plus. J’ai dû changer de vélo, puis traverser ce secteur (NdlR : celui d’Haveluy, qui précède Wallers-Arenberg) tout seul, ensuite aussi une grande partie de la Tranchée. Heureusement, Jempy Drucker n’a pas hésité à m’attendre pour me ramener dans le groupe des favoris. Il a fait un gros numéro, ça m’a permis de revenir sans perdre beaucoup d’énergie. Si vous lâchez du lest aussi loin de l’arrivée, ça se paie toujours sur la fin. Mais tout le monde dans l’équipe m’a aidé. Cela m’a aidé, mais aussi m’a donné beaucoup de confiance. Daniel Oss ensuite a roulé une superbe course et il a montré quel coureur il est. J’espère que ça va donner encore plus de confiance à mes équipiers pour la suite."
Il fallait pourtant encore émerger dans la finale de la course, ce que Van Avermaet fit, alors que Sagan et Boonen qui, jusqu’alors, avaient semblé les plus forts, rentraient dans le rang petit à petit.
"C’est ma force, de devenir de plus en plus fort au fil d’une course très dure", poursuivait le Flandrien. "Au Carrefour de l’Arbre, je savais que je ne devais plus attendre, que je devais forcer quelque chose, d’autant que derrière ça menaçait de revenir. Après, il a fallu contrôler jusqu’au vélodrome."
Où le coureur de BMC s’était entraîné à sprinter mercredi. "J’avais confiance pour le sprint, je sais que je suis très rapide dans un petit groupe. Cette semaine, Jempy m’avait dit : "Si tu dois sprinter, quand tu arrives à la publicité Roubaix (NdlR : à l’entrée du dernier virage) tu lances ton effort." Mais le retour de Moscon et Jasper (Stuyven) a changé la donne", disait-il encore. "J’avais peur que ça bouleverse tout, mais finalement, j’avais la puissance nécessaire et j’ai passé Stybar assez facilement."
Et voilà comment Paris-Roubaix figurera désormais à son tableau de chasse.
"Lorsque j’avais couru cette course pour la première fois, (NdlR : en 2007, néo pro, il avait fini 29e à 5:06 d’O’Grady), j’étais si fatigué que je me suis dit que celle-là, je ne la gagnerais jamais."