Elle casse une statuette en bois sur la tête de son compagnon qui l’avait bousculée et enfermée dans leur appartement à Liège
La jeune fille a été témoin et victime de violence conjugale durant toute sa vie et a perdu sa maman victime d’un féminicide prémédité.
- Publié le 20-04-2024 à 07h31
Une jeune fille habitante de Liège pourrait se voir accorder une peine de probation autonome après avoir porté des coups à son compagnon dans des circonstances particulières. En effet, ce dernier l’avait bousculée, avait cassé son téléphone et l’empêchait de sortir de l’appartement.
“J’ai pris une statuette en bois que je lui ai cassé sur la tête.”
Le 9 novembre dernier, une dispute a éclaté lorsqu’elle est rentrée au domicile. “J’ai voulu sortir pour prendre l’air”, a indiqué la prévenue. “J’ai envoyé un message à une amie avec laquelle je consommais de la drogue il y a quelques années. J’ai arrêté de consommer de la drogue depuis un certain temps, mais mon compagnon a pu croire que j’allais recommencer.”
L’homme l’a alors empêchée de quitter les lieux et a cassé son téléphone. “Il m’a violemment jetée au sol, mais par rapport à ce que j’ai fait, ce n’est pas très grave”, s’est désolée la jeune fille. “J’ai pris une statuette en bois que je lui ai cassé sur la tête. J’ai jeté des objets. J’ai sorti un couteau que j’ai planté dans la table. Je ne l’ai pas touché avec le couteau. Je lui ai griffé les bras avec mes faux ongles.”
“Je ne peux plus voir ma famille, ni mes amis”
Cela fait quelque temps que les relations sont tendues. En effet, selon la jeune fille, depuis que son compagnon travaille, il aurait des difficultés à la laisser sortir. “Je ne peux plus voir ma famille, ni mes amis”, a précisé la jeune fille avant d’expliquer qu’elle aimerait retrouver du travail pour prendre son indépendance. “J’ai eu une réaction démesurée”, a-t-elle continué. “J’essaye de travailler dessus. J’ai essayé de prendre RDV avec ma psychologue, mais elle était surbookée. Je suis prête à suivre une thérapie.”
Me Audrey Bellens, l’avocate de la prévenue a retracé le parcours de vie particulièrement difficile de sa cliente. En effet, cette dernière née de père inconnu a assisté à la violence conjugale commise par son beau-père sur sa maman. Après avoir été mise à la porte du domicile familial à ses 18 ans, sa maman est venue vivre avec elle avant d’être victime d’un féminicide.
La jeune fille a ensuite été victime de violence conjugale de la part de deux de ses compagnons. “Le comportement de son compagnon qui l’a poussée à terre, a cassé son téléphone et l’a enfermée, l’a mis dans un état de panique. Cela peut être considéré comme une provocation.” L’avocate a plaidé une suspension probatoire.