Rallye d'Allemagne: Tous derrière les Belges !
Roulant quasi à domicile, Thierry Neuville espère augmenter son avance sur Ogier.
- Publié le 15-08-2018 à 21h40
- Mis à jour le 16-08-2018 à 12h15
Roulant quasi à domicile, Thierry Neuville espère augmenter son avance sur Ogier. C’est ce soir du côté de Sint Wendel, dans la région de Saarland, que sera donné le vrai départ du Rallye d’Allemagne, neuvième manche du Championnat du Monde.
Une super spéciale apéritive de 2 km dégustée à partir de 19 h 08 par les ténors du WRC emmenés par Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul.
Des leaders du "Mondial" suivis par des milliers de supporters belges. Avec un centre situé au lac de Bostalsee, à une centaine de kilomètres à peine de notre frontière et de sa ville natale de Saint-Vith, le pilote Hyundai se sent un peu chez lui sur les spéciales au milieu des vignes de la Moselle (vendredi) ou du camp militaire de Baumholder (samedi). Les drapeaux noir-jaune-rouge flottent un peu partout et ce ne sont pas ceux de l’Allemagne, Walter Rohrl et Armin Schwarz n’ayant jamais trouvé de successeur.
Comme le veut la tradition au "Deutschland", on retrouve aussi plusieurs autres équipages belges rêvant de rouler sur les traces de nos vice-champions du monde.
Cette année, ils sont cinq . Si l’amateur grec Jourdan Serderidis connaît déjà bien le parcours, c’est une grande première pour les jeunes de 22 ans Sébastien Bédoret (Skoda R5) et Arthur Kerkhove découvrant l’Opel Adam Cup, une formule de promotion allemande où redoublent Grégoire Munster (19 ans) et Romain Delhez (24 ans).
Nos "Diables motorisés" étaient tout fiers hier de poser autour de notre star "TN", vainqueur ici de son premier WRC, il y a quatre ans déjà.
"J’adore vraiment ce rallye", nous confie un Thierry Neuville l’air bien reposé après quelques jours de vacances à la plage… de Monaco ! "Parce que c’est ici que j’ai décroché ma première victoire en 2014, mais aussi car c’est près de chez moi. J’ai beaucoup de fans venus de Belgique mais aussi allemands et français. Et les routes conviennent bien à mon style de pilotage et à la voiture."
Une Hyundai i20 Coupé visiblement plus à l’aise sur l’asphalte allemand que sur le bitume corse. "Oui car les routes sont différentes. Il y a moins de virages serrés, de changements de direction. Nous avons effectué des essais la semaine dernière dans le camp militaire, à Panzerplatte, et le feeling était très bon."
Et quand Thierry se sent à l’aise dans l’auto, les chronos tombent généralement.
"Il est clair que l’Allemagne est une des épreuves où il devrait être plus facile pour nous de prendre des points à Ogier que la Finlande par exemple…"
Cela signifie que notre représentant part pour la gagne ?
"Oui, mais je ne suis malheureusement pas le seul. Seb, Ott Tanak ou Dani Sordo sont aussi très rapides sur ce type de surface. À chaque course, on est quatre ou cinq minimum à pouvoir s’imposer."
Au départ ce soir, Thierry comptera 21 points d’avance sur le quintuple champion du monde Sébastien Ogier et quarante-sept sur l’Estonien de chez Toyota.
"C’est beaucoup et peu à la fois. D’un côté, c’est presque une victoire d’avance. Mais d’un autre, il suffirait d’un mauvais résultat ou un abandon conjugé à une victoire de mon principal rival et tout serait à refaire. Je suis donc loin d’être relax et encore plus de penser que je suis déjà champion du monde. Je ne peux pas assurer. Je suis convaincu que Seb va vendre chèrement sa peau. Il reste le pilote à battre. Notre priorité ici est de terminer devant lui."
Surtout en cas de duel avec le Français, comme en Sardaigne. "Exact car le delta entre une victoire et une deuxième place n’est dès lors pas de sept points mais bien du double."
Il s’agira donc d’éviter la moindre faute éliminatoire comme l’an dernier quand il avait plongé ici dans une corde et cassé un bras de suspension en glissant contre une arrête en béton. "On repasse au même endroit cette année. Cette fois, je vais essayer de ne pas couper, même si je suis certain que cela pouvait passer sans casser. C’était juste un coup de malchance."
Mieux vaudra ne pas en avoir sur les cinq dernières manches de cette fin de saison même si Thierry n’a pas encore utilisé de "joker". Hormis peut-être un demi à Monte-Carlo…
Il pourra aussi, s’il le faut, compter sur le soutien de ses équipiers Andreas Mikkelsen et Dani Sordo. "Des consignes d’équipe comme Ogier en a bénéficié en Finlande ? Je n’aime pas cela, mais si l’occasion se présente j’en profiterai. Dans notre position, on n’a pas le choix."
Car chaque point va compter dans l’optique d’un premier titre qu’il espère enfin décrocher en Australie. Ou avant… "C’est sûr qu’être sacré augmenterait encore ma valeur sur le marché. Mais je ne veux pas être champion pour l’argent. Cela fait 11 ans que je travaille pour atteindre cet objectif. Il n’y a jamais eu de Belge couronné en rallye. Le dernier champion du monde belge est Jacky Ickx. Ce serait vraiment bien pour la Belgique."