Alain Neuville, père de Thierry: "Si mon fils est champion du monde, ce sera le plus beau jour de ma vie"
Le papa a toujours été derrière un fiston dont il est tellement fier.
- Publié le 13-11-2018 à 09h08
Le papa a toujours été derrière un fiston dont il est tellement fier.
Grand passionné de rallye bien avant la naissance de ses fils, Alain Neuville leur a refilé le virus : « Habitant à Saint-Vith, on suivait logiquement les pilotes de la région, Rainer Herman et surtout Bruno Thiry. Quand ils ont eu 6 ou 7 ans, j'emmenais Thierry et Yanick voir les rallyes du coin comme les Boucles de Spa et quelques petites épreuves provinciales ou alors aux 24H de Francorchamps et du Nürburgring, » raconte le papa. « Après le karting 4 temps, Thierry a débuté en autocross à l'âge de 16 ans. Comme je suis fan d'Opel, il pilotait une Corsa 1000cc. Et j'ai de suite vu qu'il avait du talent car il gagnait des courses devant des Polo et des AX plus rapides. Il a même remporté le championnat. »
Puis un jour... « Il m'a dit papa je veux faire du rallye. Il avait déjà repéré une Corsa Gr.A jaune en Allemagne. Elle coûtait 7500 euros. Je lui ai dit qu'il valait mieux aller la voir d'abord, mais il m'a demandé de déjà me renseigner pour avoir la remorque de Rainer Herman à prêter. Et nous sommes revenus avec bien sûr. Quand Thierry veut quelque chose, il fait tout pour y arriver. Il a énormément de volonté. »
En 2008, lors de sa deuxième tentative et après avoir pris des cours d'Anglais et de Français, Neuville a remporté le Ford RACB Rally Contest et gagné une saison en Ford Fiesta Cup. «Je me suis dit ouf, c'est terminé pour nous. Je l'ai toujours aidé dans la mesure de mes moyens bien sûr car durant trente ans j'ai été livreur pour un magasin de meubles. »
Aujourd'hui, il avoue être très fier de la réussite de son aîné : « C'est incroyable. Il y a quelques années, je me souviens lui avoir offert un baptême en hélicoptère à l'occasion d'une fête dans la région. Il avait apprécié le vol et m'avait dit qu'il aimerait bien apprendre à piloter ce type d'engin. Et il y a quelques semaines, il a obtenu sa licence et est venu me chercher en pilotant lui-même l'hélico. »
Thierry est resté très proche de sa famille, de ses origines. « Il habite certes à Monaco mais revient très souvent à la maison. Surtout depuis qu'il a investi dans son propre atelier à Saint-Vith afin d'abriter ses anciennes voitures de rallye mais aussi les autos et buggies que son frère et lui préparent pour la compétition. On part parfois faire du quad ensemble avec son frère. Yanick est aussi féru de sport mécanique. Il a également un très bon coup de volant. Je le sais car j'ai déjà été plusieurs fois son équipier. Mais il n'a pas eu la chance de percer comme Thierry. »
Pour Alain, son gamin est resté le même. «L'argent, le succès ne l'ont pas changé. Certains ne comprennent pas simplement qu'il a désormais un agenda très chargé. Il ne peut pas répondre à toutes les sollicitations, à tous les emails ou tous les SMS. Mais dès qu'il peut aider ou faire plaisir, il le fait. »
Thierry a invité ses parents, son frère et son demi-frère à le rejoindre en Australie. « C'est super gentil de sa part. On arrivera vendredi matin après le départ mais ce n'est pas grave. Je suis stressé pour mon fils car je sais qu'il le veut tellement ce titre. Et que sa déception serait énorme s'il n'y arrive pas encore cette année. Après avoir terminé trois fois deuxième, il le mérite amplement. Je suis à fond derrière Hyundai et derrière eux. S'ils sont champions, ce sera la plus belle journée de ma vie. »
Et que pourrait-il encore lui apporter de plus comme bonheur ? « Un deuxième, troisième puis quatrième titre. Mais c'est le premier qui restera le plus émotionnel. »
Et pas un petit-enfant ? « Ha ha (il se marre). Moi je suis prêt à être grand-père. Mais pour Thierry, même s'il a déjà 30 ans, c'est un peu tôt. Il n'a pas de temps pour cela. Pour l'instant, il veut se consacrer à fond à sa carrière. »