L'incroyable vie de Nicolas Verdier: "Refuser l'OM? J'étais déjà fou" (VIDEO)
Nicolas Verdier revient sur sa folle carrière de footballeur et sur son diplôme en chocolaterie.
- Publié le 03-03-2017 à 07h50
- Mis à jour le 03-03-2017 à 10h00
Nicolas Verdier revient sur sa folle carrière de footballeur et sur son diplôme en chocolaterie. "Je ne mange jamais de chocolat", affirme le Malinois Nicolas Verdier.
Ce qui est un peu bizarre pour un gars qui a étudié le chocolat…
"Je sais. D’ailleurs je préférerais ne pas poser avec la tartelette. Depuis qu’on a appris que j’avais été formé comme pâtissier-chocolatier, on m’a collé cette étiquette."
Pour couper la poire en deux, Nicolas Verdier a accepté d’être pris en photo avec le gâteau sans pour autant mordre dedans. C’est son fils qui a pu en profiter au retour du Malinois à la maison.
Suspendu pour le match de ce week-end face à Anderlecht, Nicolas Verdier ne fait pas pour autant d’exception diététique. Le natif de Nice sait trop bien qu’une carrière peut basculer à tout moment. Ce qui explique pourquoi il a assuré ses arrières avec un diplôme qualifiant.
"Ce sont mes parents qui m’ont poussé. Faire du chocolat était ce qui me plaisait le plus. Je me suis donc dirigé vers la pâtisserie et la chocolaterie. Je n’ai pas pour autant pratiqué. Dès que j’ai eu mon diplôme, j’ai tout misé sur le football et je n’ai plus jamais touché à du chocolat. Á force d’en faire toute la journée, tu en es un peu dégoûté. Je ne suis peut-être pas encore assez belge." (rires)
Y ferez-vous carrière ?
"J’ouvrirai peut-être une entreprise liée au chocolat. Mais je ne travaillerai plus à sa fabrication."
Vous ne vous voyez pas dans le monde du football…
"Je viens du milieu amateur qui possède sa mentalité propre. Celle du football pro n’est pas la mienne. Trop de gens se tirent dans les pattes et vont trop loin. Et pas que les dirigeants ou les agents. Les médias sont aussi parfois durs. J’ai déjà eu ma mère en pleurs à cause d’un article. J’aime trop le football pour rester dans ce milieu. Sauf si je peux agir comme consultant totalement indépendant."
Vous qualifiez votre carrière de montagnes russes. Vous avez connu huit clubs en dix ans. N’est-ce pas aussi une raison du ras-le-bol ?
"Cela rejoint ce que j’ai dit. Si j’ai bougé, c’est à cause de choses qui se sont produites et que je n’ai pas supportées."
Racontez-nous votre passage chez les pros…
"J’avais dix-sept ans, j’étais en classe d’âge chez les amateurs à Cannes. Malade comme un chien, je me traîne à un match et claque un doublé. Le coach des U18 nationaux est là et me prend direct dans son équipe. En trois semaines, j’étais chez les A." (NdlR : en D3)
Vous réalisiez ?
"Pas totalement. Mais dès que j’ai pigé ce qui se passait, c’est monté trop vite. J’ai fait des bêtises, mal réagi, fait des mauvais choix. Quand je n’avais pas envie de bosser, je n’allais pas à l’entraînement. Je me suis ensuite fait une blessure aux ligaments du genou, j’ai mal choisi mon agent et Cannes ne m’a pas gardé. Mon début de carrière a été pitoyable."
Comment vous en êtes-vous relevé ?
"J’avais touché le fond et j’ai repris les choses en main. J’avais réussi un test en Espagne puis un truc qui ne doit pas se passer dans le monde du football est arrivé. Tout était annulé. J’étais dans le trou et j’ai su me relancer en amateurs puis à Boulogne en Ligue 2."
Une ville qui ne vous a pas trop plu !
"Je n’avais jamais quitté le Sud de la France. Alors le Nord…"
Pour vous relancer, vous choisissez la D7 et Cros-de-Cagnes. C’était un risque énorme !
"Ma meilleure année. Je me suis éclaté. J’avais besoin de retrouver le plaisir. En arrivant, j’ai annoncé quarante buts et je les ai mis. Arles-Avignon est venu me chercher après un an. Je suis passé de la D7 à la Ligue 1. Sauf que le coach a sauté et on m’a balancé en DH (D6). Je n’y jouais même pas. Là, j’ai voulu tout plaquer, tout arrêter. Sans ma femme Krystel, j’aurais mis fin à ma carrière."
Comment vous a-t-elle convaincu de ne pas laisser tomber ?
"Elle a toujours les mots justes. Krystel a toujours tout sacrifié pour moi et je ne pouvais pas la décevoir. J’avais vingt-cinq ans, nous allions être parents et je me suis dit que pour que le petit soit bien, il valait mieux que je me trouve un boulot et que je joue pour le plaisir. Coup de chance, trois semaines après avoir décidé de continuer, le Gazélec venait me chercher. J’ai vécu une saison de rêve avec une bande de potes. On passait nos après-midi à jouer aux cartes, au tennis et on a été promus en Ligue 2."
Avant d’encore avoir une saison difficile.
"Jean-Michel Cavalli avait ses têtes. J’ai eu le même problème à Brest. Une bonne saison puis à nouveau des difficultés. Je n’ai pas hésité à quitter la France pour rejoindre Malines. Grâce à ce club, j’ai vécu pour la première fois deux bonnes années de rang. On pense même à s’installer à terme en Belgique."
"J’ai déjà pris Acheampong de vitesse"
L’attaquant malinois est aussi imprévisible qu’il est explosif.
Nicolas Verdier coupe directement. Il n’aime pas trop parler de lui, de ses qualités, de ses défauts. Il accepte tout de même trois qualificatifs.
1) Rapide
"Si vous dites que je cours vite, c’est que ça se voit sur le terrain."
Difficile de passer à côté du jeu en profondeur du Français. Des éléments plus rapides que lui, il y en a peu en Belgique. Il serait même prêt à tenter un sprint aux côtés de Frank Acheampong. "Il faudrait tester. Je l’ai déjà pris de vitesse une fois lors d’un match à Anderlecht. Après, tout dépend de qui part en premier." (rires)
2) Imprévisible
Avec Nicolas Verdier, on ne sait jamais à quoi s’attendre. "J’aime me qualifier d’imprévisible… dans le bon sens du terme. Je n’ai pas été formé comme tout le monde. Je joue beaucoup plus à l’instinct."
Ce qui laisse parfois place à des situations typiques de l’attaquant. "Parfois je mets des frappes de n’importe où qui vont n’importe où", résume-t-il.
Comme il le dit, à trente ans, on ne le changera plus. "Je peux m’améliorer. Je vois les choses différemment. Mais bon, je garderai toujours ma fougue."
3) Explosif
Râler est une habitude chez Nicolas Verdier. Trop honnête, trop direct, il dit les choses en face. "Je peux donc parfois exploser sur un adversaire ou un équipier. Bien souvent, je n’ai pas raison."
Son impulsivité, il ne pourra pas la changer. "Heureusement, je ne connais pas la rancœur. Dix minutes après avoir crié, j’ai déjà oublié. La tempête passe vite. Le plus souvent je suis fâché sur moi. Je déteste ne pas réussir ce que j’entreprends."
Les arbitres sont une autre cible privilégiée. "C’est un cas à part. Je n’aime pas leur comportement. Ils se pensent supérieurs. On ne peut même pas leur parler."
"Refuser l’OM ? J’étais déjà fou"
À dix-sept ans, alors que Nicolas Verdier commence à cartonner avec l’AS Cannes en Division 3, le voisin de l’Olympique de Marseille lui fait une offre. Il la refuse.
"Je n’étais pas prêt. J’étais très jeune et je n’avais jamais quitté ma famille . J’ai un lien très fort avec ma maman et je ne voulais pas partir. C’était peut-être une erreur mais il faut croire que j’étais déjà un peu fou à l’époque."