Comment Harbaoui a changé Charleroi
Si le Sporting est plus proche que jamais des PO1, c'est en partie grâce à l’attaquant tunisien, arrivé en janvier, qui s’est rapidement imposé comme un joueur essentiel de la formation zébrée.
- Publié le 03-03-2017 à 10h29
- Mis à jour le 04-03-2017 à 17h58
Si le Sporting est plus proche que jamais des PO1, c'est en partie grâce à l’attaquant tunisien, arrivé en janvier, qui s’est rapidement imposé comme un joueur essentiel de la formation zébrée.
Par ses buts
"On n’en attendait pas moins de sa part"
En sept matches, l’attaquant a déjà prouvé qu’il était un vrai tueur.
Charleroi l’a acheté pour cela : marquer des buts. Et pour l’instant, il ne déçoit pas. Déjà auteur de trois réalisations depuis son arrivée, dans des matches importants (à Ostende, contre Zulte-Waregem et contre Saint-Trond), Hamdi Harbaoui a rapidement fait honneur à sa réputation de tueur.
"Son adaptation au club a été éclair, il ne lui a pas fallu beauco up de temps pour être à 100 %" , soulignait son ami Jordan Remacle il y a quelques semaines. "Mentalement, il est très fort et fait preuve d’une grande maturité."
Qui se traduit par une efficacité redoutable. "Il a marqué des buts à des moments importants, qui nous ont fait gagner des points, et c’est exactement ce qu’on attendait de sa part", souligne Felice Mazzù, conscient que l’attaquant venu d’Anderlecht est peut-être le buteur qu’il manquait à son effectif.
Mais le Tunisien, lui, ne se focalise pas uniquement sur le fait d’inscrire son nom au marquoir. "Moi, je suis juste content quand on gagne", se plaît-il à répéter ces derniers temps. "Après, c’est sûr que j’aimerais marquer à chaque match mais lorsque je travaille pour l’équipe et que je l’aide à bien jouer, je suis heureux. Et c’est ce que j’essaie de faire lors de chaque rencontre."
Car le rôle d’Harbaoui ne se résume pas seulement au dernier geste. "Il apporte davantage de physique à notre équipe", précise Steeven Willems. "Avant, on avait tendance à être un peu petits sur les coups de pieds arrêtés, donc sa taille nous fait du bien, même en défense. Cela nous permet de rééquilibrer les choses face à des équipes qui ont de la taille."
Si son apport est unanimement mis en avant, Hamdi Harbaoui n’a sans doute pas encore atteint son rythme de croisière avec les Zèbres. "À chaque match, je me sens de mieux en mieux", souligne-t-il, conscient des attentes de son coach. "Il sait que dans le jeu, il peut encore faire beaucoup mieux" , soulignait Mazzù. "Face à Saint-Trond, il a eu pas mal de déchets. Mais on sait qu’il peut marquer à tout moment et il l’a prouvé. C’est pour cela qu’il est important."
Et qu’il est déjà devenu indispensable…
Par son jeu dos au but
"Il permet de faire remonter le bloc"
La capacité de conservation de ballon d’Harbaoui est devenue un vrai atout
Sur le terrain, Hamdi Harbaoui se comporte souvent comme un mort de faim. Il ne se contente pas de rester en zone de conclusion et d’attendre les ballons, sans trop participer au jeu. Comme pouvait par exemple le faire, avec succès, Jérémy Perbet la saison dernière.
Non, le Tunisien fait partie d’une caste bien à part, celle des attaquants complets, qui n’hésitent pas à décrocher pour venir chercher les ballons dans les pieds, même lorsqu’ils sont dos au jeu. Ce qui demande évidemment une grande qualité de conservation de ballon.
"C’est vrai que cela fait du bien collectivement", avoue Steeven Willems. "Surtout sur les sorties de balle", enchaîne Nicolas Penneteau. "On peut jouer court ou long avec lui. Sa capacité à conserver la balle est précieuse, car elle nous permet de faire remonter le bloc de 20 ou 30 mètres, ce qui est très important. Dans ce domaine, il est très fort et apporte de la sérénité."
Et il permet à des joueurs comme Cristian Benavente de se libérer. "Grâce au style de jeu d’Hamdi, il est plus facile pour moi de recevoir les ballons face au jeu. Et j’ai toujours aimé ça. Lorsque je m’appuie sur un attaquant, j’ai plus de facilités à partir dans son dos pour faire des appels", indiquait le petit Péruvien après son but victorieux face à Westerlo.
Felice MazzU en a conscience : avec David Pollet ou Chris Bédia seul en pointe, il était un peu plus compliqué d’évoluer de la sorte. Dorénavant, la machine est rodée. "On l’a par exemple vu contre Saint-Trond", souligne le T1 carolo, qui n’a jamais caché sa préférence pour un système à deux attaquants. "Le jeu dos au but d’Hamdi permet au bloc de remonter, mais ce n’est pas tout. Sa simple présence sur le front de notre attaque provoque automatiquement sa prise en charge par un adversaire, qui connaît ses qualités."
Et cela permet, par conséquent, de libérer d’autres échelons de la fusée zébrée, que ce soit dans l’axe ou sur les flancs.
Par ses qualités de leader
"L’équipe a rapidement accepté son caractère"
Il n’a pas fallu longtemps au Tunisien pour devenir un cadre du vestiaire.
L’image parle d’elle-même. Depuis son arrivée à Charleroi, Hamdi Harbaoui a pris l’habitude de prendre la parole pour motiver ses coéquipiers lorsque ceux-ci se réunissent en cercle, bras dessus, bras dessous, avant les matches.
"Mais je ne cherche pas spécialement à être un leader", indique modestement l’attaquant tunisien. "Je veux juste bien faire. Nous sommes une équipe qui n’a pas de grosse individualité. C’est notre force. On travaille tous ensemble. C’est nouveau pour moi. J’apprends que le talent ne suffit pas et qu’il faut des hommes sur le terrain. Je ne suis pas venu ici pour faire ma star. Nous sommes un collectif. Mais quand je peux partager mon expérience, je le fais."
Et il est écouté. Très attentivement. "Son passé fait qu’il a rapidement eu un impact important sur le groupe", estime Jordan Remacle. "Le groupe, lui, fait également preuve de force en acceptant son caractère."
Un caractère qui a parfois posé problème par le passé. Mais qui semble se fondre parfaitement dans le moule carolo. "Pour l’instant, il a un comportement exemplaire avec tout le monde", souligne Felice Mazzù, dont l’équipe a facilement accepté qu’Harbaoui devienne un de ses meneurs.
"Je trouve cela super intéressant, d’avoir un leader en plus comme Hamdi au sein de notre collectif" , note Nicolas Penneteau, le joueur le plus expérimenté du noyau carolo. "On apprend tous de ce qu’il dit et tout le monde en tire des bénéfices, qu’on soit jeune ou moins jeune."
Et chacun accepte que les performances d’Harbaoui soient parfois mises en avant, parce qu’il finit les actions, au détriment de certains joueurs de l’ombre. "C’est le collectif qui fait ressortir les individualités, pas l’inverse ", résume Jordan Remacle. "Donc si Hamdi marche fort, c’est que l’équipe aussi."
Et tout Charleroi s’en réjouit.
Pour l’épauler, Mazzù n’a pas encore trouvé la bonne formule
Avec 630 minutes au compteur, Hamdi Harbaoui compte 100 % de temps de jeu. C’est dire s’il est devenu incontournable aux yeux de Felice Mazzù. Mais le coach zébré ne semble pas encore avoir trouvé la bonne formule quant au nom de l’attaquant à associer au Tunisien dans un système à deux pointes. À quatre reprises, c’est Chris Bedia qui a débuté aux côtés du numéro 9 carolo. David Pollet, lui, l’a accompagné trois fois.
"Que ce soit avec l’un ou avec l’autre, il n’y a pas de différence pour moi", indique Hamdi Harbaoui. "Les deux essaient d’appliquer les mêmes consignes."
Mais aucun des deux n’a encore marqué le moindre but depuis l’arrivée du Tunisien. De quoi pousser Felice Mazzù à l’aligner… seul sur le front de l’attaque ? "Il a déjà joué dans un système à un attaquant, à Lokeren, notamment, donc c’est une possibilité. On sait que c’est un joueur qui aime recevoir des ballons dans le box mais le dispositif que je choisis ne dépend pas uniquement de lui, mais de tout le groupe."
Wait and see, donc…