Tour de France: Rendez-vous aux sommets
Le Tour 2019 semble taillé pour les grimpeurs avec, du jamais-vu, trois des cinq arrivées au sommet qui culminent au-delà des 2.000 mètres d’altitude.
- Publié le 26-10-2018 à 09h24
- Mis à jour le 26-10-2018 à 09h37
Le Tour 2019 semble taillé pour les grimpeurs avec, du jamais-vu, trois des cinq arrivées au sommet qui culminent au-delà des 2.000 mètres d’altitude. En maître d’œuvre de la traditionnelle grand-messe annuelle qui prévaut à l’occasion de la présentation du Tour de France, Christian Prudhomme, son directeur, a répété que "si les organisateurs proposent, les coureurs disposent".
En jetant un coup d’œil au graphique de ce 106e Tour de France, la première impression est que les grimpeurs en auront apprécié le tracé.
Trente cols classés en deuxième, première et hors catégorie, c’est plus que les années précédentes. Il faut remonter à 2013 pour en trouver plus. Comme les arrivées au sommet, à nouveau cinq, contre trois les deux dernières années. Là, le rétro-pédalage impose de retourner à 2015 pour en découvrir autant au programme.
Trois arrivées, justement, c’est par contre le nombre d’entre elles qui, l’année prochaine culmineront à plus de 2.000 mètres. C’est du jamais-vu dans l’histoire du Tour qui, il est vrai, mit du temps avant de s’arrêter sur un sommet.
À une halte au Tourmalet (2.115 mètres) à la mi-Tour, succéderont en effet, en toute fin de Tour celle à Tignes (2.113), à l’avant-veille de l’arrivée à Paris, et celle de Val Thorens (2.365 m) le lendemain, au terme d’une montée de trente-trois kilomètres ! Il s’agira d’une deuxième visite seulement pour la Grande Boucle dans la station alpine, après 1994 et le succès dans le brouillard de Nelson "Cacaito" Rodriguez, mais aussi de la troisième plus haute arrivée en altitude d’une étape du Tour.
Et pourtant, le "toit" de ce Tour 2019, les coureurs l’auront franchi, par son versant le plus rude lors de la 19e étape, en passant l’Iseran, le plus haut col routier de France qui culmine à 2.770 mètres.
Ce Tour de France 2019, qui, faut-il le redire, partira de Bruxelles, le samedi 6 juillet 2019, empruntera les routes de deux pays, la Belgique et la France, trouvera bien sûr son épilogue après 21 étapes à Paris, au terme de 3.460 kilomètres.
On y honorera Eddy Merckx, donc, mais on y fêtera aussi, le 19 juillet, à l’occasion du seul contre-la-montre individuel (27 km) de cette édition, le centième anniversaire de la création du maillot jaune. Eugène Christophe avait reçu cette première tunique d’or, devenue bien vite légendaire, à Grenoble. Cette fois, c’est Pau, une autre ville historique de la Grande Boucle, qui aura les honneurs de la fête.
Même si un chrono, par équipes cette fois, aura également lieu dans les rues de Bruxelles, le deuxième jour et sur la même distance, les rouleurs ne seront pas à la fête l’an prochain. Tom Dumoulin, le dauphin de Geraint Thomas, l’a déjà fait savoir.
Car, aux côtés de plusieurs cols pyrénéens (Peyresourde, Soulor, Tourmalet) et alpins (Vars, Izoard et Galibier) réputés, ce Tour 2019 recense une longue série de montées moins connues, mais pas nécessairement moins redoutables. Dans les Vosges où, dès la 6e étape, la Planche des Belles Filles, dont l’ascension, déjà pentue, sera prolongée par un "mur" à 20 % d’un kilomètre, sera le théâtre de la première empoignade entre les favoris. Cela au terme d’une étape qui emprunte cinq cols dont le Ballon d’Alsace où Merckx avait assis définitivement sa suprématie en 1969.
Plus que jamais désireux de bousculer les habitudes, d’obliger les coureurs et les équipes à se réinventer sans cesse, Thierry Gouvenou, le concepteur du parcours, a multiplié les découvertes de petits cols, dans les Vosges donc, puis dans le Massif central, ou dans l’Ariège où la 15e étape se terminera sur les hauteurs de Foix, en haut de la montée inédite du Prat d’Albis (11,8 km à 6,9 %), après une étape à 4.700 mètres de dénivelé. Le même total que le mondial d’Innsbruck, mais avec quatre-vingts kilomètres de moins !
Dans ce menu copieux, les sprinters devraient pourtant découvrir sept possibilités, dont la première dès l’étape d’entame, à Bruxelles. Quant aux puncheurs et baroudeurs, Thierry Gouvenou assure qu’il y en a quatre ou cinq qui leur tendent les bras.
"Je viens de le confirmer à Greg Van Avermaet", nous disait-il après la présentation. "À Epernay, où la finale est très accidentée et l’arrivée en bosse, puis encore à Colmar, Saint-Étienne, Brioude, sans doute Albi et vraisemblablement Gap."
Bref, tout le monde a de quoi se montrer heureux.