Thomas ne sera peut-être pas au départ du Tour 2019: "Si les Français aimaient plus les chronos..."
Le vainqueur sortant ne sera peut-être pas de la partie en 2019.
- Publié le 26-10-2018 à 07h34
- Mis à jour le 26-10-2018 à 12h16
Le vainqueur sortant ne sera peut-être pas de la partie en 2019. Geraint Thomas remettra son titre en jeu le 6 juillet prochain à Bruxelles, douze mois après son sacre surprise au Tour de France 2018. Au Palais des Congrès de Paris, l’homme qui avait épaté tout son monde en devenant le leader de la Sky en juillet dernier était un peu moins anonyme qu’à l’accoutumée. De média en média, le Gallois a connu une matinée chargée tout en prenant bien soin de ne pas occuper tout l’espace par rapport à son coéquipier et ami, Chris Froome.
"Je ne sais pas si je serai au départ de la Grande Boucle en 2019", a affirmé le Britannique. "Je ferai le point sur mon programme dans deux semaines avec mon équipe." Froome, qui a d’ores et déjà assuré qu’il ferait tout son possible pour remporter un cinquième Tour de France, n’a peut-être pas envie de se faire griller la politesse une deuxième année d’affilée. La tentation du Giro, pour Thomas, semble grandissante. Il s’est quand même exprimé sur un parcours qu’il a jugé "excitant ! Avec toutes ces nouvelles montagnes que nous allons escalader, ce sera excitant à la fois pour les coureurs et pour les suiveurs à la télévision".
Dans le ton de sa voix, on pouvait ressentir une légère pointe de déception quant au nombre kilomètres contre le chrono. "Je ne pense vraiment pas qu’ils (les chronos) vont jouer un rôle important. Le dernier chrono individuel n’est long que de 27 km et est loin de l’arrivée finale. Je suppose que si les Français aimaient plus les chronos… De toute manière, il y aura d’autres étapes très dures. C’est le Tour de France !"
Le visage presque impassible et dénué d’émotion durant la dernière Grande Boucle , il avait finalement fondu en larmes le jour où il avait compris qu’il allait remporter le classement général, la veille de l’arrivée à Paris. "Si je vais sur le Tour de France, je ne sais pas qui sera le leader entre Chris (Froome) et moi", a-t-il encore détaillé. "Le but sera de gagner, l’équipe se fiche de qui tant que nous l’emportions. Ce n’est certainement pas un problème entre Chris (Froome) et moi."
Celui qui s’est vu offrir un contrat revalorisé à la hauteur de son nouveau statut avance, encore une fois, sans trop faire de bruit. Et ce n’est pas pour déplaire à la Sky. Lui qui se disait dans une interview au Monde indifférent aux nombreux sifflets qu’il a dû essuyer sur le dernier Tour de France, a été applaudi par le public parisien lorsque le speaker a cité son nom. Là aussi, c’est déjà une petite victoire pour le coureur âgé de 32 ans.
Froome : "Chaque année, c’est difficile"
Les principaux favoris ne s’attendent pas à une partie de plaisir en juillet prochain.
Le Tour de France 2019 apparaît sur le papier beaucoup plus conventionnel que celui de 2018. Cette donnée devrait normalement avantager l’équipe Sky, qui n’a franchement pas besoin de cela pour écraser la course.
Pourtant, face à ce parcours qui paraît plus prévisible qu’en juillet dernier, Chris Froome n’a pas voulu faire preuve d’un optimisme excessif. "Chaque année, c’est difficile, et il n’en sera pas autrement l’an prochain. C’est une bonne chose d’avoir plus d’arrivées au sommet. Plus d’arrivées en altitude, à plus de 2.000 mètres, c’est plus dur bien sûr. Les coureurs nés en altitude, comme Nairo Quintana, auront un petit avantage", a concédé le quadruple vainqueur de l’épreuve.
La faible présence de contre-la-montre a surpris le leader des Sky. Son rival, Tom Dumoulin, vainqueur de l’étape chronométrée d’Espelette en juillet dernier, s’est également étonné de cette spécificité de la 106e édition de la Grande Boucle. "C’est un tracé très difficile. Bien sûr, il aurait été préférable qu’il y ait davantage de kilomètres de contre-la-montre individuel. C’est donc un parcours qui n’est pas idéal pour moi, mais c’était aussi le cas cette année", a expliqué Tom Dumoulin, dauphin de Geraint Thomas en juillet dernier.
Les étapes de transition pourraient jouer un rôle important en 2019 et notamment la très vallonnée 8e étape reliant Macon à Saint-Etienne. "C’est un très beau parcours, que je trouve assez difficile sur le papier. Avec très peu de temps morts et beaucoup de moyenne montagne. Qui dit moyennemontagne, dit routes piégeuses avec des étapes à l’issue incertaine", a détaillé Romain Bardet, deuxième en 2016.
L’Auvergnat aura l’immense honneur de voir la Grande Boucle faire étape dans sa ville natale de Brioude au soir de la 9e étape.
Son équipier Pierre Latour s’attend aussi à vivre quelques journées surprenantes. "Même les étapes dites de transition sont longues et comportent pas mal de pièges. Il faudra donc rester très vigilant", a assuré le meilleur jeune du Tour de France 2018.
Les étapes de moyenne montagne, difficiles à contrôler, pourraient donc représenter le plus gros obstacle sur le chemin d’un nouveau succès du team Sky. Si toutefois l’équipe britannique prend le poids de la course sur ses épaules. "Ce ne sera peut-être pas à nous de contrôler", a expliqué avec un large sourire Chris Froome.
On a un peu de mal à croire le quadruple vainqueur du Tour.