Le Roland-Garros de Goffin, on en parlera encore dans 10 ans
Un commentaire signé Thibaut Vinel.
- Publié le 04-06-2018 à 10h27
- Mis à jour le 04-06-2018 à 10h28
Un commentaire signé Thibaut Vinel. Que cette défaite est frustrante ! Ce Cecchinato n’avait rien d’un poids lourd du circuit. David Goffin avait évidemment les armes pour le renverser, mais il manquait de jus. Le 9e mondial reste à dimension humaine. Il s’est trop dispersé durant la première semaine pour espérer frapper un grand coup sur la terre battue parisienne. Le Liégeois a pris une très mauvaise habitude en ratant toutes ses entames de match. Face à Robin Haase, il a laissé filer deux sets avant de profiter du pétage de plomb du Néerlandais qui invoquait l’obscurité pour arrêter.
Goffin l’a emporté en cours de soirée après 2 h 52. Il avait déjà épuisé une partie de son capital nerveux. Face à Moutet, il a dû sauver deux balles de première manche avant de dérouler en 2 h 04. Contre Monfils, il n’a pas démérité au premier set, mais il s’est quand même incliné. Il a dû chercher loin nerveusement pour remonter sur le ring et mettre Monfils K.-O., le lendemain. Ce match de 3 h 58 sur deux jours a coûté très cher. Trop cher. "Cette victoire signifie beaucoup pour moi. Je tiens un match référence", racontait samedi soir David Goffin qui avait rarement été si expressif au moment d’évoquer l’un de ses matches.
Ce match du 3e tour entre Gaël Monfils et David Goffin avait tenu toutes ses promesses. Il a été un condensé de… tout. Il s’est joué en deux jours avec une seule constante : David Goffin. Pour le reste, la vérité d’un moment n’était pas celle de l’instant suivant. Le terrain d’abord. Vendredi, il était humide et lourd. Samedi, il était très sec. Les balles sont passées du mode gorgées d’eau à rebonds hyper hauts. Le public, aussi, a été versatile. Vendredi, l’ambiance était calme et bon enfant.
Samedi, le Liégeois est monté sous les huées. Sur son service, des bruits venaient parasiter sa concentration. La limite était franchie par moments. Monfils enfin. Il a fait son cinéma. Le Français a joué sur ses armes avec une rare irrégularité à cause de ses maux de gorge, de genoux et j’en passe. Après un coup droit long de ligne supersonique, il pouvait tenter une amortie stupide. Il aurait pu appeler tous les médecins de RG pour se pencher sur son cas.
On retiendra que sa tactique l’a mené aux commandes 1 set à 0, puis à 2 sets à 1. Il a ensuite eu deux balles de double break (4-1) dans le 4e. Il a surtout eu quatre balles de match. Dans ce tourbillon instable, David Goffin, d’un calme remarquable, a été le seul élément… prévisible durant 3 h 58. Malheureusement, les efforts de samedi ont été lourds de conséquence pour un David qui a sombré dimanche. La perspective d’affronter Cecchinato pour une place en quart de finale était rassurante.
De fait, l’Italien n’a pas créé grand-chose, mais il n’a pas offert beaucoup de cadeaux à un David qui avait laissé sa précision de géomètre au vestiaire.